Florence Lustman : "L'engagement tarifaire court sur 2022 et 2023"
Devant les journalistes de l'Association nationale des journalistes de l'assurance, la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, a rappelé que l'engagement tarifaire pris devant Bruno Le Maire en septembre 2022 courait jusqu'à fin 2023.
Au 31 décembre prochain, les assureurs ne seront plus tenus par les engagements pris par le profession devant le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en septembre 2022. À l'époque, alors que l'inflation flambait sous l'effet, notamment, de l'invasion russe en Ukraine, le secteur de l'assurance était convoqué à Bercy. Objectif, trouver un accord pour contenir les tarifs des assurés.
Devant les caméras, Bruno Le Maire se félicitait alors « que les assureurs s'engagent à contenir le montant moyen des primes d'assurance en dessous du niveau de l'inflation en 2022 et 2023. Je sais que c'est un effort important qui est consentit par les assureurs et par les mutualistes ». L'engagement paraissait alors limpide. La hausse devait concerner 2022 et 2023. Mais au regard de la tarification particulière du secteur de l'assurance, une ambiguïté s'est faite jour. Au moment de l'annonce du ministre, la grand majorité du secteur de l'assurance avait déjà décidé de sa politique tarifaire depuis longtemps. Une grande partie du marché renouvelle en effet ses contrats au 1er janvier.
Retour à la politique tarifaire normale en 2024
En d'autres termes, cela revenait à prendre des engagements sur des tarifs déjà passés dans les appels de cotisations 9 mois plus tôt. Finalement, il ne restait dès lors plus que 2023. De là est née cette ambiguïté puisque l'accord laissait entendre que les assureurs s'engageaient sur deux exercices alors qu'en réalité ils n'avaient déjà plus la main sur les orientations 2022. Par chance, pour les assurés, ces mêmes décisions tarifaires 2022 ayant été prises avant la flambée des prix, le secteur se retrouvait dans les clous avec un indice Insee du prix des assurances sous l'inflation.
Devant la presse assurantielle, Florence Lustman a levé toute ambiguïté sur les tarifs pour 2024. « Aujourd'hui, nous restons sur l'engagement qui court jusqu'à la fin de l'année », a-t-elle rappelé. En d'autres termes, il s'éteint le 31 décembre prochain. Le secteur sera alors libre de procéder aux hausses qu'ils souhaitent appliquer à ses contrats sans la contrainte du plafond de l'inflation. A cet égard, le cabinet Addactis anticipe des augmentations tarifaires allant jusqu'à 5% en auto et 7,5% en habitation.
Ces hausses s'expliquent, en automobile, par la flambée du coût de la réparation. Sur le seul premier semestre 2023 il bondissait de 8,39% selon les données de SRA. « Il existe une dynamique que nous n'arrivons pas à endiguer sur le coût de la réparation auto », déplore la présidente de France Assureurs. En habitation, les racines sont à chercher du côté de l'inflation du prix des matériaux dans le BTP et du coût des évènements climatiques.
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