Florence Lustman : « Une nouvelle bataille commence sur la RIS »
Frais en assurance vie, transférabilité inter-entreprise des contrats vie… Florence Lustman, présidente de France Assureurs a fait le bilan d'un premier semestre mouvementé. Et la RIS ne manque pas à l'appel.
Chez France Assureurs le cocktail de la trêve estivale est un rituel. Cette fois, la fédération a donné rendez-vous dans ses nouveaux locaux rue du Colisée à Paris. L’occasion pour Florence Lustman, sa présidente, de faire un bilan sur le premier semestre. A commencer par les frais en assurance vie. Récemment, la fédération a affiné son dispositif à la demande de l’ACPR. « Nous avions publié une méthodologie en décembre, mais après avoir exercé son travail de contrôle, le superviseur nous a demandé de préciser notre méthodologie avec plus de profondeur et des croisements dans les analyses », explique la présidente de France Assureurs. C’est chose faite. « Je considère que pour la fédération ce volet-là est fermé… en tout cas temporairement », poursuit-elle.
Craintes renforcées
Comme en début d’année, la présidente de l’ex-FFA s’est montrée inquiète quant à deux textes. Le premier concerne la RIS (Retail Investment Strategy). « Voté à la Commission européenne, le projet de directive n’a fait que conforter nos craintes », explique-t-elle. « Après un petit épisode où la commissaire européenne, Mairead McGuinness, s’est exprimée à l’Eurofi contre une interdiction totale, mais ciblée des commissions – ce qui a pu rassurer certains esprits – le projet paru montre qu’elle n’a pas battu en retraite », détaille Florence Lustman. « L’ensemble du préambule vante les mérites du ban on commissions », ajoute-t-elle.
De quoi mettre le feu aux poudres dans la profession. Dans un courrier fédérations, syndicats et associations faisaient aussitôt part de leur désarroi. « Si la Commission a finalement décidé d’écarter une interdiction généralisée de la rémunération par commissions des distributeurs, elle a, en revanche, introduit de nouvelles conditions et obligations rendant en pratique très difficile voire impossible ce système de rémunération pour un grand nombre de distributeurs ».
Pour Florence Lustman, une « nouvelle bataille commence. Beaucoup de voix s’expriment contre l’interdiction de la rémunération par commissionnement, mais il va falloir ferrailler avec méthode et énergie ». Un avis partagé par Valéria Faure-Muntia, déléguée générale de l’Anacofi.
Incohérence
Enfin, Florence Lustman s’est également exprimée sur la proposition de loi Husson-Montgolfier et notamment sur l’article 7 concernant la transférabilité inter-entreprise des contrats d’assurance vie. « Cette transférabilité manque de cohérence, ajoute-t-elle car au moment même où il y a un besoin accru de financement dans la technologie (Tibi 2) ou encore dans le cadre du projet de loi sur l’industrie verte, cette PPL viendrait réduire l’horizon de placement d’un épargnant au détriment même du financement de l’économie », argumente la présidente. « Or, pour financer la transition énergétique et écologique, il faut booster les dispositifs d’assurance vie », ajoute-t-elle.
Un bilan mitigé donc. Le premier semestre n’a pas été de tout repos pour les assureurs d’autant plus que deux évènements sont venus s’ajouter à la liste : le séisme dans l’Ouest de la France (290M d’euros) ainsi que les émeutes (280M d’euros). Au total, l’ardoise s’élève à 570M d’euros. Pour le moment.
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