François Braun : "Les RDV de prévention seront financés par l’Assurance Maladie"

mardi 8 novembre 2022
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François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, a déclaré que les rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie seront pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. L’urgentiste se dit « ravi » du dialogue avec les organismes complémentaires dans le cadre du CDOC.

L’Association de journalistes de l’information sociale (AJIS) a reçu ce matin François Braun. Le ministre de la Santé et de la Prévention a évoqué les différentes crises auxquelles le système de santé est confronté : épidémie de bronchiolite, déserts médicaux, fermetures de lits, permanence des soins. Il a également partagé sa stratégie pour les combattre : instauration d’une quatrième année d’internat en zones sous-denses pour les étudiants en médecine générale, recrutement d’assistants médicaux, partage de compétences entre les professionnels, encadrement des tarifs des médecins intérimaires à l’hôpital, poursuite des réunions territoriales du conseil national de la refondation (CNR) sur la santé…

En lien avec les problèmes de démographie médicale, le ministre a été interrogé sur ces médecins ou infirmiers en devenir qui abandonnent leurs études : « J’étais hier au Sénat pour la discussion du PLFSS. Peut-être qu’il faut qu’on arrête de dire que tout va mal si on veut que les jeunes aillent jusqu'au bout des études de médecine ! », s’est-il emporté.

Débats constructifs avec les ocam

Sur la relation avec les organismes complémentaires, le ministre a été interrogé sur le contenu des 150 millions d’euros des charges que l’Assurance Maladie doit transférer aux organismes complémentaires en 2023. Ce transfert est prévu dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale et s’élève à 300 millions d’euros en année pleine. Le ministre n’a pas précisé le contenu de ces transferts, qui font l’objet de discussions avec les organismes complémentaires dans le cadre du Comité de dialogue avec les ocam (CDOC) : « Nous avons mis en place un groupe de travail et de discussion avec les organismes complémentaires qui avance bien… Je ne peux pas vous donner les résultats des discussions parce qu’un des éléments du groupe est la confidentialité des débats. En tout cas, je suis ravi de voir que nous sommes dans le même état d’esprit avec les complémentaires. Nous avons le même but et nous discutons du moyen d’y arriver, ce qui est ma technique sur beaucoup de sujets ».

Interrogé plus précisément sur le contenu des échanges avec les ocam, François Braun a évoqué les parcours de prévention et les données de santé : « Il y a beaucoup de discussions sur la mise à disposition des données de santé, qui est un sujet sensible qui nécessite qu'on travaille de façon plus précise ».

Les ocam en dehors des RDV de prévention

Toujours dans le cadre du PLFSS 2023, les organismes complémentaires aimeraient co-financer les rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie. Un amendement de la commission des affaires sociales du Sénat prévoit que les ocam puissent co-financer le deuxième et troisième rendez-vous, à 45 et 65 ans. Cet amendement doit encore être examiné par les sénateurs en séance publique à l’heure où nous écrivons ces lignes. Mais même s’il est adopté par le Sénat, l'Assemblée nationale devrait revenir sur la version initiale du texte qui ne prévoit qu'un financement par l'AMO. Le ministre s'est montré très véhément sur ce sujet : « Concernant les rendez-vous de prévention aux âgés clés de la vie, 25, 45 et 65 ans, c’est un engagement du Président de la République pendant la campagne. Ils seront pris en charge à 100% par la Sécurité sociale. Maintenant, ces rendez-vous de prévention sont les débuts d’un parcours de santé. On reboucle avec des bilans de santé plus approfondis ou des prescriptions de sport et santé. C’est dans ce suivi, dans ce parcours de santé derrière, que nous discutons avec les complémentaires. Les organismes complémentaires sont très investis dans la prévention, beaucoup plus dans le cadre du contrat d’entreprise. Ils sont intéressés à participer à d’autres champs de la prévention individuelle, prévention secondaire, prévention tertiaire… Cela fait partie des discussions que nous avons avec eux ».

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