Grands risques : Hausse de tarifs généralisée pour les entreprises
Le mouvement de hausse tarifaire observé en 2019 sur les grands risques IARD des entreprises s’est amplifié en 2020. Impactés par la crise du coronavirus, les porteurs de risques sont plus que jamais frileux à l’approche des renouvellements de fin d’année.
« Nous sommes dans un moment de tension entre assurés et assureurs, sans oublier les courtiers qui essaient de faire le lien entre les deux ». Voilà comment Léopold Larios de Piña, vice-président de l’Amrae et directeur du risk management du groupe Mazars, résume la situation tarifaire du marché des grands risques à l’approche des renouvellements de fin d’année.
Dans son dernier état du marché de l’assurance IARD des grands comptes, l’Amrae observe une hausse des tarifs d’assurance désormais généralisée. « C’est la première fois que la tarification est en hausse sur toutes les lignes », indique Léopold Larios de Piña. L’Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise anticipe ainsi des majorations de primes allant de 5 à 30% couplées à une réduction des garanties et des capacités exposées. « La crise de la Covid-19 impacte négativement les assureurs qui ont publié des résultats semestriels amputés de près de 50% », ajoute l’association dans son document.
« Alors qu’il y a quelques années, les produits financiers servaient de soupape de décompression, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Avec des taux de sinistralité excessifs et des coûts de sinistres significatifs, de nombreux assureurs ne trouvent plus d’équilibre technique et n’ont plus d’autre choix que de durcir systématiquement les conditions de renouvellements », enchaîne Léopold Larios.
Jusqu’à 80% de hausse
Dans le détail, certaines branches sont plus impactées que d’autres. Ainsi, l’activité dommages aux biens et perte d’exploitation devrait connaître des hausses de tarifs allant de 10 à 30%, « pouvant même dépasser 50% sur les dossiers à risques, sensibles ou sinistrés ».
Concernant le sujet sensible de la PE sans dommages, la tarification devrait connaître une hausse moyenne de 50% avec un mouvement de retrait des capacités. « Les entreprises qui ont cherché à s’assurer rapidement sans avoir travaillé dans le temps avec les assureurs ne peuvent pas s’attendre à des garanties et montants d’indemnisation importants. C’est seulement après plusieurs années sans sinistre que les porteurs de risques peuvent augmenter capacités et garanties », précise Léopold Larios de Piña.
Sur la branche RC, relativement épargnée l’année dernière, l’Amrae anticipe une nette hausse de 15 à 20%, contre des majorations allant jusqu’à 25% en transport voire 50% en risque crédit. Enfin, côté santé/prévoyance des entreprises, l’association anticipe une hausse de tarifs de 5 à 8%.
« Plutôt que faire du 'stop & go' qui nuit à leur réputation sur le marché, de nombreuses compagnies font aujourd’hui des choix techniques plus mesurés, en réduisant leurs capacités, en haussant leurs tarifs mais en restant dans le marché même avec une petite part de coassurance. Ces décisions moins radicales sont porteuses d’espérance et d’ici deux à trois ans de nouvelles capacités reviendront sur le marché », conclut le vice-président de l’Amrae.
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