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Grands risques : Le cyber sous tension

lundi 21 octobre 2019
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Sur un marché dommages qui se durcit, Siaci Saint Honoré pointe le retard de l’Europe en matière de couvertures cyber. Dans son dernier état du marché de l’assurance des risques d’entreprise 2020, le courtier pointe des polices encore trop floues et anticipe, sur cette activité, des redressements tarifaires.

Dans ses dernières prévisions de marché concernant les grands risques en 2020, Siaci Saint Honoré fait part, comme l’ensemble des grands courtiers, d’une branche dommages sous pression. « Sauf cas exceptionnel […], les majorations appliquées sont à deux chiffres », indique Siaci qui projette pour les affaires sinistrées et/ou présentant des risques volatils, des majorations « de 25% et plus ».

Alors qu’aucune branche n’est épargnée, le marché du cyber (environ 4Mds de dollars d’encaissement de primes) ne fait pas exception. « Le taux de prime de première ligne connaîtra une pression à la hausse pour les renouvellements de ce dernier trimestre et le début d’année 2020 », indique S2H dans sa note de conjoncture, précisant qu’avec 100M d’euros de primes encaissées (soit 10% du marché mondial), « l’Europe est en retard quant à l’adoption de couvertures cyber ».

Du côté des capacités, « assureurs, et notamment les grands apériteurs, ont une politique de baisse de parts qui entraîne une pression sur les placements. Cela contribue à accentuer la dynamique tarifaire à la hausse », poursuit Siaci Saint Honoré. Ainsi, même si le risque cyber bénéficie sur le marché d’une capacité globale théorique d’environ 800M d’euros, avec plus de fournisseurs, « chacun offre individuellement des capacités à la baisse », indique le courtier.

Silent cyber

Comme l’évoquait déjà l’agence Moody’s au début de l’été, la question du « silent cyber » pèse également sur le marché. « Les extensions cyber tant pour les dommages directs (reconstitution des données) que pour les pertes d’exploitation consécutives sont désormais soit refusées par les assureurs dommages, soit maintenues à des niveaux très faibles », explique ensuite S2H. « Dans le cadre d’un marché dur, certains assureurs et réassureurs souhaitent remettre en question la couverture des dommages matériels consécutifs à un inducteur cyber. Cette remise en question va d’une exclusion stricte à une exclusion des dommages autres qu’incendie ou explosion, ou de façon plus modérée à une sous-limitation ».

Si le courtier considère qu’il n’est pas toujours adapté de couvrir les risques cyber dans un programme dommages, il indique s’opposer systématiquement à ce que les conséquences matérielles, ainsi que les pertes d’exploitation en résultant soient exclues ou limitées. « Notre philosophie est que le cyber doit être couvert par des textes de polices adaptés, bâtis et négociés par des experts courtiers et des assureurs spécialisés », poursuit Siaci.

Quand certains réassureurs travaillent à une meilleure lisibilité des contrats dommages sur le sujet du cyber, notamment pour une compréhension directe des risques couverts, le courtier formule dans son état du marché plusieurs propositions visant, en conclusion, à améliorer la situation :

  • Revoir les exclusions des programmes traditionnels dommage, RC, transport pour n’exclure que ce qui est garanti au titre des programmes cyber dédiés
  • Limiter parallèlement les produits cyber incluant des garanties de dommage corporels ou matériels
  • S’assurer que les cas de cyber-fraude avec préjudice de tiers sont correctement couverts
  • Maximiser les garanties des pertes d’exploitation et développer des solutions intégrant aux garanties de perte d’exploitation des garanties carence de fournisseurs et carence de clients
  • Clarifier les termes des polices cyber comme par exemple la notion de cyber guerre / cyber terrorisme ou encore la notion de système d’information de l’assuré
  • Connaître les intentions de souscription des assureurs face à l’essor des solutions cloud adoptées par les assurés et les conséquences sur la pleine couverture des risques qui en découlent.

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