Dans l'accord sur le plan d'aide à la Grèce, les créanciers privés se sont engagés sur une décote de 53,5% de leurs obligations. En tenant compte d'indicateurs comme les taux d'intérêt futurs, la perte nette s'élève à plus de 70%.
Un accord a finalement été trouvé pour le plan d’aide de 130Mds d’euros à la Grèce. Si les négociations ont été difficiles, les parties se sont accordées pour permettre au pays d’atteindre les 120% de déficit à horizon 2020. Les secteurs publics et privés sont mis à contribution.
D’un côté, les taux d’intérêts des prêts du premier plan d’aide de 2010 sont rabaissés, et la Banque centrale européenne s’est engagée à donner un coup de pouce à la Grèce en redistribuant les plus-values réalisées sur les obligations grecques. Les créanciers privés s’engagent de leur côté à accepter une décote de 53,5% au lieu des 50% prévus au départ, via un échange d’obligations. Ce qui porte la perte à 107Mds d’euros sur les 200Mds détenus par les fonds privés.
D’autre part, il faut compter le rallongement de maturité des titres qu’ils vont échanger contre leurs anciennes obligations, titres qui donneront des taux d’intérêt plus faibles. La perte nette s’élèvera alors à plus de 70% (73 ou 74% selon les sources) de la valeur des obligations détenues.
Manque de concertation
Si un accord a été trouvé, c’est sans compter les voix de toutes les parties. Le Gema s’est plaint la semaine dernière de ne pas avoir été convié ni informé des négociations : « Les banquiers se sont saisis de la négociation avec les autorités grecques, y ont associé quelques assureurs ou fonds de pension de leur connaissance et ils parlent au nom des porteurs de dette sans avoir de compte à rendre à quiconque. »
Les décisions des mutuelles d’assurances, et donc de bien d’autres acteurs du monde de l’assurance, étaient donc suspendues aux négociations pour savoir comment traiter leurs titres grecs. Après application de cet accord, les situations seront diverses pour les assureurs ou mutuelles, qu’ils aient déjà vendu leurs titres ou qu’ils les aient gardés en vue d’un échange. Ceux-là devront passer des provisions pour dépréciation dans leurs comptes.
Axa, qui donnait ses résultats 2011 la semaine dernière, a déjà enregistré une dépréciation de 78% au total sur la dette grecque, et semble rediriger son allocation d’actifs vers des obligations bancaires ou corporate en réduisant la part accordée aux obligations d’Etat.
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