Un rapport officiel relève plusieurs faiblesses dans la gestion des inondations meurtrières ayant frappé l'Aude en octobre 2018 et souligne que "l'organisation du Centre opérationnel départemental (COD) nécessite des améliorations sans lesquelles la préfecture pourrait être en difficulté si elle devait faire face à une crise de plus grande ampleur".
Dans ce document consulté samedi et intitulé "Retour d'expérience des inondations du 14 au 17 octobre 2018 dans l'Aude", des experts du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et de l'Inspection générale de l'administration (IGA) font un bilan contrasté de cette crise majeure, ayant fait 14 morts et 200 millions d'euros de dégâts matériels. Régulièrement touché par des phénomènes météorologiques (inondations de 1992, 1996, 1999, 2005, 2011, 2014) le département de l'Aude a subi le 15 octobre 2018 de fortes intempéries dues à un "épisode méditerranéen".
La gestion de crise a été "réactive et globalement efficace" et "l'analyse du fonctionnement des dispositifs de vigilance météorologique et de vigilance crues n'a pas permis de détecter de faille au regard des règles en vigueur", selon le document, consultable sur le site. "Toutefois, l'absence d'anticipation du passage en vigilance météorologique rouge dénoncée par des élus ou la population, pour partie le fruit d'une connaissance scientifique qui demeure d'une précision relative, interpelle également Météo-France quant à l'évolution de ses outils de mesure (radars de pluies), de prévision (modèles numériques) et à son organisation lors des épisodes méditerranéens".
"La question de la mise à jour des plans de secours vaut d'ailleurs pour la majorité des plans, situation étonnante dans un département que le dossier départemental des risques majeurs juge 'particulièrement exposé aux risques naturels et technologiques majeurs', la totalité des 436 communes étant concernées, dont 390 par les phénomènes de crues rapides". "Cette absence de mise à jour, en particulier du tronc commun ORSEC, est d'autant plus regrettable que lors d'exercices, des points de difficulté majeurs ont été signalés dont il n'apparaît pas qu'ils aient été pris en considération jusqu'ici", souligne le rapport.
La préfecture de l'Aude "a été l'un des rares acteurs de la crise d'octobre 2018 à n'avoir effectué aucun retour d'expérience (Retex) écrit, en dépit des consignes du plan ORSEC. La mission recommande que cela soit corrigé rapidement". La mission constate aussi que "la structuration et l'organisation du Centre opérationnel départemental (COD) nécessite des améliorations sans lesquelles la préfecture pourrait être en difficulté si elle devait faire face à une crise de plus grande ampleur".
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