Quatre personnes sont mortes et deux sont portées disparues dans l'Hérault, emportées par la crue soudaine d'une rivière à Lamalou-les-Bains où un camping a été dévasté, à la suite de violents orages, traditionnels en cette saison.
Vers 13h, la préfecture de l'Hérault a fait état d'un bilan actualisé de quatre morts et deux disparus à Lamalou-les-Bains. Le précédent bilan dans la matinée faisait état de trois morts et de deux disparus avant que des secours sur place annoncent la découverte de deux nouveaux corps, soit cinq morts au total.
Ces intempéries ont aussi causé la mort d'une septuagénaire, noyée mercredi dans le sud-est de l'Aveyron, et une personne est portée disparue dans le Gard. Un sexagénaire qui tentait d'empêcher une femme de se noyer dans le camping de Lamalou-les-Bains, a vu son épouse et sa fille emportées par les eaux dans leur camping-car, a raconté jeudi à l'AFP le maire de la commune de 2.500 habitants.
Dans cette station thermale du Haut-Languedoc, à 35 km au nord de Béziers, la petite rivière du Bitoulet qui longe le camping municipal, s'est soudainement transformée en torrent, emportant dans une vague de plus deux mètres des camping-cars et des caravanes.
La crue a été provoquée par la rupture soudaine d'un "embâcle", un obstacle naturel de végétaux et débris divers au fond du cours d'eau qui a lâché sous la pression des flots, a expliqué la préfecture.
Le parquet de Béziers va ouvrir dans les prochains jours une "enquête (préliminaire) pour voir si au-delà de l'aspect naturel il y a des responsabilités à rechercher dans cette catastrophe", a dit à l'AFP Jean-Louis Sire, vice-procureur de Béziers.
Richard Marsal, le patron d'un garage, à l'entrée de Lamalou, juste au bord du Bitoulet, a assisté, impuissant, à la dérive d'un automobiliste emporté soudainement par les eaux. De nombreux autres véhicules ou caravanes étaient renversés dans le camping désormais désert, offrant un spectacle de désolation.
A la salle des fêtes, une cinquantaine de rescapés du camping ont raconté à l'AFP leur nuit d'épouvante. Michel Rault, 61 ans, en larmes, explique qu'il venait d'éteindre la télévision vers 23h30 lorsqu'il a vu les eaux monter. Sa femme a donné l'alerte à l'aide d'une corne de brume et lui-même a éloigné leur camping-car du bord de la rivière où il était garé.
Le Premier ministre Manuel Valls a présenté ses condoléances aux familles des victimes, rappelé que l'alerte se poursuivait ce jeudi et insisté sur la nécessité pour tous de se conformer aux consignes de prudence diffusées par Météo-France. Les écoles de l'Hérault devaient rester ouvertes selon la préfecture mais les transports scolaires devaient ramener les enfants qui les utilisent, chez eux à la mi-journée.
La préfecture a annoncé "une forte reprise des intempéries à 14h qui devrait se poursuivre la nuit prochaine et dans les 48h". L'Hérault a été maintenu en vigilance orange, les cours du Lez et de l'Hérault (fleuve) étant particulièrement surveillés. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve devait se rendre à Lamalou-les-Bains dans l'après-midi, a indiqué le ministère. Plusieurs routes départementales et l'autoroute A75 ont été coupées en raison des inondations. Des naufragés de la route ont été recueillis pour la nuit dans une salle des fêtes par la mairie de Ganges.
Plus de 150 personnes ont été prises en charge et les autres transférées vers une salle municipale de Bédarieux, a indiqué la préfecture. Au total, 258 sapeurs-pompiers sont mobilisés sur l'ensemble du département.
(Avec AFP)
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