Intermédius : La moitié des courtiers n’investissent pas dans la cybersécurité
Intermédius vient de publier un nouveau livre blanc dédié au risque cyber et à ses enjeux pour les courtiers de proximité. Le think tank de Planète CSCA y révèle les chiffres d’une enquête sur l’appréhension de cette menace par les cabinets. Il y formule surtout plusieurs recommandations et pistes de réflexion pour les sensibiliser.
Intermédius vient de publier son 5e livre blanc intitulé « Risque cyber : comment les cabinets de courtage de proximité peuvent-ils s’en prémunir et conseiller leurs clients ? ». Le think-thank de Planète CSCA y dévoile notamment les résultats d’une enquête menée par le syndicat auprès de ses adhérents pour tenter de connaître leur appréhension de la menace cyber.
Sur les 241 cabinets ayant répondu, on apprend que 86% des courtiers pensent que la profession est particulièrement concernée par le risque cyber. Pourtant seuls 44% d’entre eux affirment connaître les solutions et les acteurs dédiés du marché. « De manière opérationnelle, cela montre que la profession n’est pas à la hauteur du risque encouru », commente Christophe Hautbourg, le directeur général de Planète CSCA lors de la présentation de ce livre blanc.
Dans le détail, on apprend également que 53% des cabinets de courtage ont été victimes d’une attaque cyber, même si 94% d’entre eux indiquent mettre à jour régulièrement leurs logiciels. On découvre enfin que 72% des courtiers interrogés déclarent séparer les usages informatiques personnels et professionnels.
La moitié des courtiers hors des clous
Si 51% des courtiers disent avoir investi dans la cybersécurité - avec des contrats d’assurance dédiés (73%), l’acquisition de nouveaux outils informatiques (68%) ou le renforcement des équipes en charge de la protection de SI ( 27%) - l’autre moitié n’est pas aussi bonne élève. Ainsi, on découvre que 49% des courtiers indiquent ne pas avoir investi dans la cybersécurité, soit par manque de temps (49%), soit par manque de budget (41%) ainsi que par manque de compétence (23%)
« 90% des courtiers sont des TP/PME et ils ne peuvent pas se démultiplier. En plus de la charge business et relation client ainsi que de la règlementation quotidienne, se consacrer au risque cyber prend du temps avec des outils qui peuvent souvent coûter cher », commente Christophe Hautbourg. L’enquête montre enfin que 70% des courtiers peinent à trouver des solutions cyber sur le marché quand 63% des cabinets ne proposent pas de prévention aux risques cyber à leur client par manque de compétence en la matière.
Solutions concrètes
Face à ce constat, Intermédius livre ensuite plusieurs recommandations pour aider les intermédiaires à davantage appréhender les risques liés à la menace cyber.
« Un certain nombre de courtiers vont travailler à vous apporter des solutions concrètes. Pour traiter le risque cyber, nous allons nous appuyer sur un processus itératif qui doit permettre à chaque cabinet de mesurer son niveau d’exposition et son niveau de maîtrise de la menace. Nous mettrons ensuite en place des solutions de prévention, qui sont aujourd’hui peu chères et très efficaces, puis des mesures de protection, explique Laurent Devorsine, président du collège grand ouest de Planète CSCA et par ailleurs président du Lab’ du syndicat. La dernière étape concerne la partie transfert, et on regardera les offres présentes sur le marché pour savoir s’il est pertinent pour nous de développer une solution avec l’un ou l’autre des assureurs ».
Parmi ses autres pistes de réflexion, Intermédius propose de développer davantage la culture de la cyber résilience au sein des cabinets, notamment via des sollicitations et un dialogue plus fourni entre adhérents et éditeurs de logiciels. Le think tank préconise ensuite la mise en place d’outils (sécurité, diagnostics, etc) permettant une plus grande sécurisation des intermédiaires.
« Nous allons essayer de vous dire ce qui relève du "nice to have" et du "must have". La double authentification est pour moi obligatoire. On voit bien que si ce système n’est pas mis en place chez vous, il est aujourd’hui quasiment impossible de souscrire un contrat d’assurance », poursuit Laurent Devorsine.
Sur la partie assurantielle, Planète CSCA indique que des discussions sont actuellement en cours avec certains assureurs pour proposer à ses adhérents des couvertures dédiées et spécifiques, comme il l’a déjà fait en construction il y a quelques semaines avec une offre DO négociée avec SMABTP).
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