Investissement vert : Les assureurs encore à la traîne

mardi 26 octobre 2021
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En 2020, le secteur de l’assurance compte 187Mds d’euros de placement responsable pour des portefeuilles d’investissements qui s’élèvent à 1.659Mds d’euros, soit un peu plus de 11% des placements totaux.

À l’occasion du Climate Finance Day, la Fédération française de l’assurance a publié les chiffres du secteur de l’assurance en matière de finance durable pour l’année 2020. Au total, les placements verts des assureurs s’élevaient à 113Mds d’euros d’actifs dont 10Mds d’euros dédiés aux thématiques environnementales comme les fonds thématiques, 8Mds d’euros tournés vers les infrastructures vertes, 43Mds d’euros placés sur les green bonds et 52Mds d’euros dédiés à l’immobilier vert. À cela s’ajoutaient 74Mds d’euros d’encours en unités de compte responsables vertes et solidaires.

11% des investissements totaux

Si l’on compare les chiffres entre 2019 et 2020, les assureurs font preuve d’un réel engagement puisqu’ils comptent 31% d’investissements verts supplémentaire en 2020. Du côté des unités de compte cela représente une hausse de 17% d’encours en UC responsables. Pourtant, ils ont investi au total 1.659Mds d’euros en 2020, soit près de dix fois la part d’investissement vert.

En contrepartie, les assureurs s’engagent à accompagner la transformation des pratiques ESG des entreprises et cela passe par une analyse extra-financière des entreprises et des États dans lesquels les assureurs investissent pour sélectionner les acteurs les plus vertueux et éliminer ceux qui adoptent les pratiques les plus néfastes. En 2020, 74% des actifs gérés par le secteur étaient couverts par une analyse extra-financière autour des critères ESG, soit 84% des actions, 93% des obligations d’entreprises et 84% des obligations souveraines analysées.

73% des actifs européens hors charbon dès 2030

Près de deux ans après la déclaration de la place financière de Paris sur la finance durable, près de la totalité des assureurs ont désormais présenté une politique d’exclusion du charbon. En revanche, les objectifs diffèrent, notamment concernant la date de sortie. Toujours, selon l’enquête menée par la FFA, 87% des actifs gérés par le panel prévoient une date de sortie du charbon dans leur politique d’exclusion et 73% des actifs gérés par les répondants anticipent une date de sortie d’ici 2030 au sein de l’Union Européenne.

La machine de désinvestissement est en marche du côté des assureurs. En 2020, ils désinvestissaient 1,8Mds d’euros de projets liés au charbon. Ils comptent désormais 0,7% de leurs actifs liés à cette énergie, soit 16Mds d’euros, contre 18Mds d’euros en 2019.

Toutefois, le périmètre d’application de la politique charbon ne s’arrête pas à une exclusion pour les assureurs. Bien qu’ils soient tous unis sur le sujet de l’exclusion en matière d’investissement direct, ils ne sont plus que 91% à appliquer leur politique d’exclusion aux fonds dédiés et aux mandats de gestion active. Du côté des fonds dédiés et des mandats de gestion en gestion passive, ils ne sont plus que 53% d’entre eux à appliquer cette exigence à leur société de gestion. « Concernant la gestion collective de fonds, l’application des engagements des assureurs est plus délicate car ce sont les engagements de la société de gestion qui s’appliquent de droit pour les fonds ouverts et non ceux de l’assureur », indique la FFA dans son rapport.

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