La soirée des 10 ans, plus de 150 personnes pour fêter la première décennie de Parité Assurance

dimanche 10 novembre 2019
Par Parité Assurance
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[vc_row][vc_column extend="false"][vc_custom_heading text="La soirée des 10 ans de Parité Assurance" font_container="tag:h2|text_align:center|color:%231a1a56" google_fonts="font_family:Montserrat%3Aregular%2C700|font_style:400%20regular%3A400%3Anormal"][vc_empty_space][vc_single_image image="1305033" img_size="large" alignment="center"][vc_empty_space][vc_column_text][/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column extend="false" width="1/3"][ultimate_modal modal_title="Claire Bodin, aux 10 ans de Parité assurance" btn_bg_color="#1a1a56" btn_text="Claire Bodin, aux 10 ans de Parité assurance" modal_size="medium" modal_style="overlay-fade" overlay_bg_color="#1a1a56" overlay_bg_opacity="90"]

Comment m’est venue l’idée de créer PARITE ASS ?

Oh ça vient peut-être de très loin. Ca pourrait être long à expliquer, mais heureusement pour vous, on ne m’a donné que 5 minutes

Ma naissance : je suis la 4è fille ; ma mère reçoit des condoléances.

Mon premier compte en banque : horreur! il faut l’autorisation du mari.

L’autorisation du mari de S. Veil ; et celle du mari de M. Thatcher ; et le mari de T. May qui a consenti écrivent les journaux

Ma première nomination de chef de produit chez Sandoz : Chatain énumère les candidats possibles, qui ont tous refusé : «on n’a trouvé personne, alors on nomme Bodin ». J’avais appris la leçon : c’est ainsi que j’ai construit ma carrière, en acceptant des postes dont les hommes ne voulaient pas : trop innovant, trop risqué, pas assez près du soleil…jusqu’au jour où quand on approche trop du soleil, le plafond de verre est là.

Et puis des flash : dans les publicités, pour être politiquement correct, il faut ajouter des femmes mais quand même pas les mettre trop devant, juste dans un coin de l’image. Un vivier de jeunes créateurs d’entreprises : le garçon devant, la fille court derrière ; les journées du Patrimoine 2010 : un grand visage d’homme devant, une petite tête de femme derrière. Sans parler de nos propres entreprises qui ont longtemps cédé à ce travers d’inclure les femmes en mode mineur.

 

Les histoires de harcèlement, d’abus de position hiérarchique, ça ne m’est pas arrivé à moi. Il faut dire que je suis devenue rapidement très méfiante ! A 18 ans, employée pour payer mes études au service archives d’une caisse d’assurance maladie, dans une équipe de travailleuses en soute et en blouse bleue, au bout de 3 journées le directeur me fait venir pour m’annoncer que ce travail stupide n’est pas digne de moi et m’invite à déjeuner le lendemain pour construire mon avenir de secrétaire de direction. Le lendemain en arrivant, je préviens mes copines en blouse que je ne déjeunerai pas avec elles à cause de ce rendez-vous ; explosion de rigolade et j’annule le RV. Voilà comment j’ai raté ma carrière de secrétaire de direction promotion canapé.

Après quelques semaines dans un grand labo pharmaceutique, le directeur médical me convoque dans son bureau. Dans le couloir je croise un collègue qui me dit « tu vas où comme ça », « je vais chez le Dr G qui m’a appelée » et il ouvre des yeux ronds : « et tu y vas toute seule ?!! ». L’adjointe de ce même directeur racontait sa stratégie de contournement du bureau pour ne pas se trouver à côté de lui. Souvent il fallait courir autour du bureau !

 

Et on se contentait d’en rire.

 

Et puis un jour, quand j’étais directeur (on disait teur, pas trice) j’ai arrêté de rire. J’avais reçu des propositions parfaitement explicites et vulgaires d’un collaborateur N-2. Je l’ai envoyé promener sèchement. Mais comme il avait lui-même une position hiérarchique, il encadrait une équipe commerciale, j’en ai parlé à son chef direct qui m’a dit en gros je suis désolé, il a tendance à faire ça et j’en ai déduit que certaines collaboratrices devaient passer à la casserole…C’est la vie quoi ! J’ai demandé une enquête et il a été dégagé.

 

C’est peut-être là où j’ai mis de côté mon vieux fonds judéochrétien de culpabilité «c’est ma faute,  j’ai peut-être eu une attitude provocante, etc » et embrayé sur un autre sentiment, celui d’une responsabilité de cadre dirigeante pour faire entendre notre voix.

 

Le temps a passé, d’autres voix se sont élevées, au point que maintenant on peut enfin blaguer.

 

L’autre jour à la Cérémonie des Molières : Blanche Gardin :

« Maintenant, les hommes n’ont plus le droit de harceler les femmes au travail

Mais alors nous, est-ce qu’on aura encore le droit de coucher pour avoir un poste ? »

 

Et puis cette splendide couverture de Charlie Hebdo, montrant Harvey Weinstein avec son gros cigare, suant, avec son peignoir ouvert et disant : Faut-il coucher pour réussir ? Moi j’ai été obligé de réussir pour coucher »

Les grands moments de Parité Assurance :

Je voulais un tout petit club, au départ, nous étions 6, quand je suis montée sur mon escabeau pour annoncer la création que nous venions de décider 5 minutes auparavant. Et nous voulions un recrutement trrrès confidentiel, on est restées longtemps autour d’une vingtaine. Et à ce jour, près de 70 ! Jusqu’où irons-nous ?

Et au fait, le recrutement : il nous faut des femmes « exécutives », celles qui vont briser le plafond de verre. Désolée pour les DRH et les Dircom, elles ont déjà gagné la partie, elles sont majoritaires dans leurs métiers, bientôt il va falloir leur mettre des quota d’hommes

Le nom : on s’est appelées « le Club », puis CQFD », puis PASS 2015, pourquoi 2015 ? Espérait-on briser le plafond de verre dans ce délai ?

Le Logo, l’épopée du logo ! Pourquoi bleu, ou vert, une clé pour PASS, mais ça fait aussi maison de passe ; pas trop féminin les caractères. On a voté, on est démocratiques ici

Le débat vestimentaire, pas du tout anodin, l’apparence : faut-il se fondre dans la masse des costumes sombres-chemises blanches, ou affirmer notre féminité ?

Notre positionnement : soft ou agressif ? Se tourner vers l’extérieur, ou réfléchir entre soi ?

Nos activités : notre principale activité, c’est de déjeuner ensemble, c’est bien toujours un club. Mais on est allées tellement au-delà, Grâce aux équipes qui m’ont succédé, et à leur tête les fidèles fondatrices Marianne Binst puis Marie-Sophie Houis-Valletoux.

Le tutorat de jeunes femmes cadres, c’est Passrelles, l’entrée dans les conseils d’administration c’est PassGouv, le livre blanc, et maintenant les matinales santé, et le prix littéraire.

 

Les copines, elles se déploient dans tous les sens, et moi je contemple tout ça émerveillée, avec mon bras cassé au sens propre. Qu’est-ce que c’est devenu mon petit club de rien du tout ![/ultimate_modal][/vc_column][vc_column extend="false" width="1/3"][ultimate_modal modal_title="Discours de MS Houis pour les 10 ans de parité assurance" btn_bg_color="#1a1a56" btn_text="MS Houis pour les 10 ans de Parité Assurance" modal_size="medium" modal_style="overlay-fade" overlay_bg_color="#1a1a56" overlay_bg_opacity="90"]

C’est un moment important pour notre association, 10 ans c’est une étape !

2008 j’ai pourtant l’impression que c’était hier …

Mais force est de constater qu’en 10 ans nous avons fait plein de choses ensemble !

Nous étions 6 et nous sommes désormais près d'une centaine de membres.

Il y a eu 3 présidentes : Claire Bodin, Marianne Binst et je suis très fière d’assumer cette présidence à la suite de ces deux femmes que j’admire beaucoup et pour qui j’ai bcp d’amitié … et de contribuer à mon tour à cette très jolie aventure humaine et … un « brin féminine ».

Nous avons eu 60 déjeuners ensemble …

avons été accueillis par des dirigeantes et des dirigeants,

avons eu l’honneur de faire intervenir différentes personnalités sur différents sujets : la parité, notre métier, le management, l’innovation …

beaucoup sont dans la salle ce soir et je les en remercie

  • Nous avons interviewé des dirigeants sur leur vision de la parité ;
  • Nous avons contribué au livre blanc femme santé et climat porté par Louisa Renoux ;
  • Nous avons organisé un voyage à Bruxelles sous l’impulsion de Martine Bournerias, Josette Gueniau, Béatrice Imhaus ;
  • Marianne Binst nous a fait découvrir les fameuses à Nantes l’an dernier et nous y retournons cette année.

Au-delà de ces rencontres bien réelles nous faisons vivre notre communauté autour d’un outil, Axielles, qui nous permet de prolonger l’expérience dans un monde plus virtuel.

Je crois que nous pouvons être fières de ce que nous avons accompli :

  • D’une part à faire vivre un réseau de femmes qui ont plaisir à se retrouver, à partager, à s’entraider ;
  • D’autre part à concrétiser notre engagement par des réalisation ; je voudrais en citer deux qui me tiennent tout particulièrement à cœur :
  • Passerelles : mentoring des femmes pour les femmes ; des femmes de parité ont souhaité consacrer du temps à d’autres femmes pour les accompagner à certains moments clef de leur parcours professionnel
  • Pass gouv : qui nous a permis de soutenir les membres de l’association dans leur recherche de mandat

Et nous avons encore plein de beaux projets en tête, dont certains aboutissent aujourd’hui et que nous allons vous présenter dans quelques minutes

Peut être quelques mots plus personnels, pour partager les raisons qui ont motivé mon engagement dans cette association :

  • Pour moi la parité c’est aussi naturel que le jour et la nuit ;
  • Pour moi la parité c’est la première expression d’une conviction sur la nécessité, la puissance et la richesse de la diversité ;
  • L’occasion de partager cette conviction, que les quotas constituent un mal nécessaire ; car si aucune femme ne peut souhaiter obtenir un poste au seul prétexte qu’elle est une femme, il fallait provoquer une rupture pour que l’on ne puisse pas continuer à constater impuissantes qu’une femme n’avait pas eu un poste parce qu’elle était une femme ;
  • L’occasion de partager qu’il peut sembler étrange d’avoir à argumenter sur le fait que la parité constitue un enjeu de performance ; car avant d’être un enjeu de performance c’est un enjeu d’équité. La parité c’est avant tout et tout simplement juste, normal et naturel ... Et si au passage on observe que cela génère de la performance, c’est tant mieux … c’est que la nature est bien faite 😉

L’actualité récente nous a permis de partager quelques anecdotes amusantes

  • Le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand demande qu’on lui pardonne de ne pas être une dame … on lui pardonne !
  • Le 4 septembre dernier, un plateau de la BBC a fait polémique car constitué uniquement de femmes ; des hommes d’indignent "C’est une blague ???? Que des femmes…" - Et c’est une belle indignation …. qui justifie que l’on ait pu progressivement nous-mêmes s’indigner pendant des années « c’est une blague ???? que des hommes !!! »

Pour finir, je remonterais volontiers un peu dans le temps pour citer Jean Dormesson qui relatait comment il imposait la première femme à l’Académie Française en 1980 : Marguerite Yourcenar « j’ai fait une révolution » dit-il .. « l’Académie ne voulait pas de femme … le règlement n’interdisait pas les femmes … plus dur et plus fort que le règlement : la tradition… en 350 ans aucune femme … j’ai imposé Marguerite Yournecar … ni par féminisme ni par amitié … mais parce que je l’admirais » … On n’en demande pas plus ![/ultimate_modal][/vc_column][vc_column extend="false" width="1/3"][ultimate_modal modal_title="Patricia Lacoste, aux 10 ans de Parité assurance" btn_bg_color="#1a1a56" btn_text="Patricia Lacoste, aux 10 ans de Parité assurance" modal_size="medium" modal_style="overlay-fade" overlay_bg_color="#1a1a56" overlay_bg_opacity="90"]

La parité, c’est d’abord une question d’équité, et parce que c’est un sujet d’équité :

  • j’y suis très sensible
  • cela devrait être naturel

mais force est de constater que cela ne l’est pas toujours, ni partout.

Nous sommes bien d’accord : il n’y a pas de raison profonde pour qu’il y ait des différences de traitement entre les hommes et les femmes dans l’entreprise, si ce n’est des raisons culturelles, bien ancrées parfois.

Mais ce n’est pas une fatalité.

Je peux dire en toute bonne foi que la parité n’est pas un sujet au groupe Prévoir :

  • nous avions plus de 40% de femmes au CA bien avant la loi Copé Zimmerman. Ma grand-mère était administrateur, c’était en 1957, il y a soixante ans, et cela n’a jamais posé de problème....
  • Nous avons des femmes au comité de direction et sur des postes importants : nous avons 3 dirigeants effectifs / 2 d’entre eux sont des femmes
  • Nous n’avons pas d’écart de salaires : tous les ans nous confions une étude à un cabinet externe qui montre que, toutes choses égales par ailleurs, les écarts de salaires sont de moins de 1,5%...
  • Je précise que je n’y suis pas pour grand chose, c’était comme cela quand je suis arrivée, je pense pouvoir dire que les femmes ont toujours été traitées comme les hommes au groupe Prévoir, depuis très longtemps. C’est culturel.

Ce n’est pas une fatalité donc, mais cela reste un sujet.

Les dernières statistiques montrent que dans les entreprises françaises :

  • 44% de femmes dans les effectifs
  • Elles ne sont plus que 15% dans les comités exécutifs
  • Et 3% dans les postes de PDG

Il y a bien un plafond de verre. Et c’est là-dessus qu’il faut progresser en entreprise.

Puisque la parité n’est pas naturelle aujourd’hui, il faut se fixer des objectifs de progrès.

Comme une de mes convictions en matière de changement, quel qu’il soit, est que « on ne progresse que sur ce que l’on mesure », j’aime bien mettre en place et se fixer des objectifs avec quelques indicateurs (je le fais à Prévoir mais aussi dans deux autres sociétés où je suis administrateur, SNCF Réseau et ALD automotives).

Plus qu’à la parité, je suis attentive à l’équité, à l’égalité des chances. L’objectif n’est pas d’avoir dans toutes les entreprises et à tous les niveaux, 50% de femmes (il y a des domaines qui attirent plus les hommes que les femmes et inversement). L’objectif est de donner, à toutes et à tous, les mêmes chances dans l’entreprise. Ne pas ajouter dans l’entreprise une couche de sexisme qui existe déjà dans la société.

  • Lorsque je travaillais à la SNCF, en charge du recrutement des cadres, nous embauchions environ 300 ingénieurs par an. Je ne cherchais pas à embaucher 50% de femmes, mais je vérifiais que nous embauchions au moins autant de filles qu’il y en avait en proportion dans les candidatures spontanées et dans les écoles d’ingénieur… Ne pas ajouter dans l’entreprise une couche de sexisme qui existe déjà dans la société.
  • Je vérifiais aussi qu’il y avait bien équité dans les promotions et dans les augmentations salariales, pas de biais lié au sexe… Même chose bien sûr dans les dispositifs de détection et de management des talents et hauts potentiels, ce sont les dirigeants et dirigeantes de demain, vérifions que l’on y inscrit au moins autant de femmes que ce qui existe dans la population éligible…

Je n’étais pas favorable aux quotas, je les trouvais dévalorisants, mais il faut reconnaître que c’est efficace (on voit bien l’effet qu’a eu la loi Copé Zimmerman sur la présence de femmes dans les CA). Alors s’il faut en passer par là pour faire changer les choses, pourquoi pas....

Personnellement, j’ai eu de la chance dans ma carrière. Le fait d’être une femme a été plutôt favorable. J’ai eu des dirigeants, Louis Gallois et Guillaume Pepy qui avaient une volonté claire d’avoir des femmes à des postes clefs, convaincus que cela apportait des nouvelles formes de management et d’efficacité, et comme nous n’étions pas très nombreuses dans une société technique, très masculine, nous étions plus facilement repérables….

On le sait tous, un changement est nécessaire et comme tout changement, il demande, soit une conviction forte et une volonté des dirigeants aux plus hauts niveaux, soit un dispositif contraignant, voire les deux.

Nous devons faire progresser ce sujet dans l’entreprise. Cela fait partie de notre responsabilité de dirigeant.[/ultimate_modal][/vc_column][/vc_row]

ClaireBodin

C’est en 2008 que l’idée de notre association a vu le jour, sous l’impulsion de Claire Bodin, ex-directrice santé de Groupama, pour faire évoluer les mentalités et promouvoir la parité dans le secteur de l’assurance. Cinq autres pionnières travaillant dans le domaine de l’assurance santé ont participé à l’épopée des débuts : Marianne Binst, Marie-Hélène Collias, Josette Guéniau, Marie-Sophie Houis et Alix Pradère.

ClaireBodin

Aujourd’hui Parité Assurance a changé de dimension, tout en restant fidèle à ses objectifs initiaux et à son esprit pionnier. Présidée par Marie-Sophie Houis, associée de PMP Conseil, depuis 2016, l’association compte près d’une centaine de membres.


L’anniversaire des 10 ans a été l’occasion de réaffirmer nos convictions initiales et de fixer notre feuille de route pour les prochaines années autour :


  • De la poursuite de nos engagements passés (Passerelles, PassGouv …) ;
  • De la multiplication des initiatives ouvertes aux non membres (soirée annuelle, prix littéraire, cycle de conférence, livres blancs … ;
  • De notre engagement à l’international ;
  • Du renforcement de notre visibilité