Ce 10 octobre, la Maif présentait les contours de l'accord sur le travail baptisé OSER et signé durant l'été. « Un accord gagnant-gagnant », de l'aveu de Pascal Demurger, directeur général de la mutuelle d'assurance et qui assure plus de souplesse dans l'organisation du temps de travail.
L'accord OSER, pour Organisation souple épanouissante et responsabilisante, a été signé le 27 juillet dernier par trois organisations syndicales sur six (CAT, CFDT et CFE-CGC), représentant 54,97% des salariés, il se décline en 10 principes.
Il prévoit notamment une annualisation du temps de travail porté à 1.540 heures par an. « Le temps de travail demeure le même qu'auparavant », explique Pascal Demurger, directeur général de la Maif. Il s'établit ainsi à 34h45 par semaine. Cette annualisation du temps de travail « nous permettra d'adapter les effectifs en poste en fonction de l'évolution de l'activité du groupe », poursuit Olivier Ruthardt, DRH du groupe.
OSER affiche par ailleurs « une liberté totale pour les collaborateurs de travailler sur des plages horaires libres », précise Pascal Demurger. « C'est l'autopositionnement ». Le télétravail inscrit dans l'accord devrait par ailleurs concerner environ 1 salarié sur 5 dans l'entreprise.
Enfin, parmi les nouveautés, le 10e principe s'attarde sur la gestion des fins de carrière. Le groupe met ainsi en place un système de retraite progressive. Les salariés concernés pourront réduire leur temps de travail annuel à 80%, 60%, voire 40%. Les salariés de plus de 60 ans non éligibles au à ce dispositif pourront, dans le cadre d'un mécénat de compétence, continuer à percevoir leur salaire, tout en étant mis à disposition d'un organisme d'intérêt général, « ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, sportif, familial ou culturel agréé par la Maif », lit-on dans l'accord. « Une belle initiative », selon Frédéric Duflos, de la CFDT Maif qui affirme que « tous les acquis sociaux ont été conservés ».
Un accord source d'économies
Cet accord n'engendrera pas de coût supplémentaire pour le groupe. Au contraire, la flexibilité du temps de travail devrait permettre à la mutuelle d'assurance de réaliser des économies par une meilleure adéquation entre les ressources et le niveau d'activité. « Tout le monde est gagnant dans cet accord », martèle Pascal Demurger, qui salue par ailleurs la rapidité des négociations avec les partenaires sociaux. « Les discussions ont duré trois mois ».
Une performance que direction et syndicats imputent à la méthode de négociations. « Nous avons démarré par établir un diagnostic des besoins auprès de nos sociétaires. Puis nous l'avons transmis aux métiers, ce qui a donné lieu à un accord de méthode signé par 5 syndicats sur 6, détaille Olivier Ruthardt. Un groupe de 750 salariés a co-construit le projet présenté aux partenaires sociaux. Quelque 750 fiches idées nous ont été transmises. Elles ont été triées et des expérimentations ont été menées, avant de construire le projet en 10 principes clés qui ont servi de base aux discussions ».
L'accord signé au mois de juillet dernier est valable pour les cinq prochaines années. Son déploiement a démarré le 1er octobre et devrait s'achever au 1er janvier 2019, par une révision progressive des accords existants.
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