Mercer : L’absentéisme reste très élevé en 2021
En 2021, le taux d’absentéisme diminue par rapport à 2020, mais reste très élevé, de l'ordre de 4,8%, selon le baromètre de Mercer.
Après une année 2020 atypique où l’absentéisme a battu des records, les arrêts de travail restent à un niveau très élevé en 2021. Le taux d’absentéisme s’élève à 4,8%, en baisse de 0,2 point par rapport à 2020, mais en hausse de 0,2 point par rapport à 2019.
Mercer attribue cette évolution en partie aux impacts du Covid sur la santé mentale. « Les arrêts pour causes de RPS (risques psychosociaux) ont largement augmenté et les causes sont claires : éloignement social, incertitude sur l’avenir, gestion des enfants, ... », déclare Florian Bocognano, responsable du département technique et offre de Mercer Marsh Benefits France. Par ailleurs, le courtier pointe du doigt les troubles musculo-squelettiques liés au télétravail généralisé « qui ont engendré de la consommation santé supplémentaire (kinésithérapeute, ostéopathe, ...) et des arrêts de travail importants en 2021 ».
Des arrêts moins fréquents mais plus longs
La proportion des salariés ayant eu au moins un arrêt de plus de trois jours dans l’année est restée stable par rapport à 2019, autour de 36%. La durée moyenne des arrêts est en revanche en progression, d’après le baromètre de Mercer. Elle passe de 30 jours en 2019 à près de 32 jours en 2021.
Le télétravail a eu un impact positif sur les arrêts courts de moins de 6 jours, qui sont en baisse. En revanche, les arrêts compris entre 6 et 90 jours représentent désormais 67% des arrêts de travail, contre 51% en 2019. Les arrêts de plus de 180 jours sont également en diminution.
Le taux d’absentéisme est plus élevé chez les femmes avec des enfants (5,5%) par rapport aux femmes sans enfant (4,4%) et par rapport aux hommes avec des enfants (3,7%). L’étude de Mercer confirme par ailleurs que l’absentéisme augmente avec l’âge du salarié et la taille de l’entreprise et que les salariés non-cadres présentent un taux d’absentéisme deux fois plus élevé, de l’ordre de 8,4%, que les cadres (3,1%).
Les secteurs les plus sinistrés sont les centres d’appels (11,0%), le commerce et la distribution (7,3%) et le transport (6,2%). A l’opposé, les secteurs avec le moins d’arrêts de travail sont la formation et éducation (2,5%), syntec (2,7%), et banque, finance, assurance et immobilier (3%).
67% de coûts indirects
Dans son baromètre, Mercer détaille le coût de l’absentéisme pour les entreprises. Concernant les coûts directs, Mercer estime à 25% le coût du maintien de salaire du collaborateur absent et à 3% les coûts administratifs du personnel, nécessaire à la gestion des absences.
L’impact assurantiel représente 5% du coût total et intègre les impacts sur la consommation médicale du salarié absent. Cette consommation est trois fois plus élevée que celle d’une période en activité, selon Mercer, qui écrit « un absentéisme fort pèse donc sur le régime santé ». Dans l’impact assurantiel, le courtier a également pris en considération la majoration des cotisations d’AT-MP prélevées par l’assurance maladie.
Le reste du coût, soit 67%, correspond à des effets indirects de l’arrêt de travail sur la « productivité, la désorganisation, la dégradation de l’image de l’entreprise, la chute du cours en course ou encore les difficultés pour attirer des talents ».
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