Mon Espace Santé : Les ocam absents du catalogue d’applications
Les organismes complémentaires sont absents des 12 applications référencées dans le catalogue de Mon Espace Santé.
Dix mois après le lancement de Mon Espace Santé, François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention a présenté un premier bilan du dispositif. Uniquement 2% des Français se sont opposés à la création de leur coffre-fort numérique. 65,4 millions de Français disposent donc de leur espace, même si uniquement 7,2 millions l’ont activé. L’application mobile a été téléchargée 540.000 fois.
L’Assurance Maladie se veut optimiste car 600.000 nouvelles personnes activent leur espace tous les mois. Les usagers ont ajouté manuellement 7,2 millions de documents (certificats médicaux, directives anticipées, résultats de biologie…). Les éditeurs de logiciels, dopés par des financements à la clé, ont mis à jour leurs logiciels et 80% des solutions du marché sont d’ores et déjà « segur compatibles ». Les établissements de santé, pharmacies et laboratoires de biologie jouent également le jeu. 25 millions de documents ont été ajoutés dans les espaces santé des patients.
12 applications référencées
Le catalogue d’applications a ouvert ses portes le 3 novembre, avec 12 solutions référencées. Les pouvoirs publics ont souhaité guider les citoyens dans « le bouillonnement » d’applications disponibles dans le domaine du numérique en santé, au travers d’une « démarche de référencement », selon les termes de Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance Maladie. « Mon Espace Santé renforce le partenariat public privé autour d’un État plateforme qui ne fait pas tout. A ce stade, les applications ne pourront pas encore échanger des données avec Mon Espace Santé, mais cela devrait être possible à la fin du premier semestre 2023. 150 autres applications sont en attente de référencement », a indiqué Thomas Fatôme.
Sans les ocam, à ce stade
Les services de prévention des organismes complémentaires sont absents de cette première vague de référencement. Les applications de prise de rendez-vous avec des professionnels de santé ou de téléconsultation brillent également par leur absence.
Interrogé sur le nombre d’applications qui n’ont pas obtenu le sésame des pouvoirs publics, le DG de la Cnam répond : « Un certain nombre d’applications n’ont pas été référencées car elles ne remplissaient pas tous les critères. Les lacunes les plus fréquentes sont en matière de RGPD. Ce mécanisme de référencement oblige les opérateurs à revoir leurs exigences en matière de RGPD. Nous sommes dans une logique de dialogue et d’accompagnement ».
La décision de référencer l’application revient au ministre de la Santé et de la Prévention. Une commission de référencement composée de représentants des usagers, des experts du numérique en santé et du droit des données a livré son avis sur les différents dossiers de candidature. Les patients retrouveront les 12 premières applications référencées dans le catalogue de Mon Espace Santé et sont libres de les utiliser ou pas, et d’autoriser l’échange de données entre MES et les applications.
Parmi les douze applications qui ont respecté les 150 critères éthiques, techniques, de sécurité et juridiques figurent :
- Appfine, application d’échange d’informations médicales et administratives entre des établissements de santé et des patients ;
- MaPatho : plateforme d'échange de partage d'expérience pour les patients sur des maladies chroniques ;
- FreeStyle LibreLink : application qui permet aux proches de suivre les données de glucose à distance d'une personne atteinte de diabète ;
- Id-U : solution digitale d’identification des personnes et de leurs données médicales, dont l’accès est réservé aux services de secours ;
- Withings : application de pilotage de dispositifs médicaux connectés ;
- Vidal Ma Santé, spécialisées sur le suivi des traitements ;
- Mes médicaments chez moi, application de La Poste qui organise la livraison de médicaments à domicile.
- Mémo Santé Enfant : application à destination des familles couvertes par le régime agricole ;
- Libheros.fr, plateforme qui organise des soins à domicile ;
- Des applications de l’Assurance Maladie comme Compte Ameli ou Sante.fr qui permet de trouver un professionnel de santé autour de chez soi.
Le dossier médical partagé et la messagerie sécurisée de Mon Espace Santé ont été lancés en début d’année, tandis que l’agenda médical devrait être opérationnel début 2023.
La montée en puissance de Mon Espace Santé doit-elle être une source d’inquiétude pour les organismes complémentaires ? Certains experts pointent le risque de voir les espaces clients des ocam délaissés par les assurés qui auront accès à leurs données de remboursement par ailleurs. A ce propos, les données de remboursement de l’Assurance Maladie seront disponibles directement dans la rubrique « Mon histoire de santé » de Mon Espace Santé, qui regroupe l’historique des remboursements mais également des éléments que l’assuré peut renseigner lui-même.
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