La Mutuelle Générale des Cheminots droite dans ses bottes

mercredi 25 janvier 2017
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En 2016, la Mutuelle Générale des Cheminots stabilise son nombre d’adhérents autour de 158 000 et augmente légèrement le chiffre d’affaires. Membre de la FNMF, elle revendique son indépendance et la solidité de son modèle.

Créé en 1883, la Mutuelle Générale des Cheminots était uniquement réservée à la protection sociale des cheminots et de leurs familles jusqu’en 2006. Depuis cette date, la mutuelle décide de proposer ses prestations de santé et prévoyance à toute la population. « Ce choix audacieux d’ouverture nous a permis d’augmenter de 33% le nombre d’adhérents entre 2007 et 2014 », affirme Hubert Gorron, directeur général de la MGC. Aujourd’hui, la mutuelle protège 262 000 personnes dont un tiers ne sont pas cheminotes.

Malgré cette ouverture à tous les publics (entrepreneurs, salariés, TNS, collectivités locales), la MGC reste très attachée aux valeurs du monde cheminot. « Les cheminot sont des adhérents fidèles et exigeants. Nous aussi », affirme H. Gorron, qui assure que 91% des adhérents sont prêts à recommander la mutuelle. Les contrats sont commercialisés aujourd’hui via un réseau propre et via le courtage en ce qui concerne les contrats d’entreprise et les TNS.

L’ANI n’a pas provoqué le choc annoncé

A la suite de la généralisation de la complémentaire santé à l’ensemble des salariés, la composition du portefeuille de la MGC a changé : « Nous avons constaté un basculement de l’individuel vers le collectif. La première cause de la résiliation c’est le passage au contrat collectif, mais en même temps nos contrats individuels pour les seniors se sont très bien vendus », affirme H. Gorron, qui a passé des accords de partenariat pour la prévoyance avec Klésia, UNMI et UMC. Lancée en mars 2015, la gamme Zen à destination des seniors a enregistré près de 2000 adhérents en 2015 puis plus de 5 300 en 2016, soit une progression plus de 180 %. En 2016, le nombre d’adhésion à la gamme Zen représente plus de 45 % du total des adhésions.

Des efforts de pédagogie sur le contrat responsable

Selon Hubert Gorron, il a fallu répondre à beaucoup des questions des adhérents sur le contrat responsable, à cause notamment de l’augmentation du reste à charge. Pour 2017, il anticipe : « Les adhérents qui ont acheté des lunettes en 2016 ne sont pas forcément au courant qu’ils ne pourront pas en racheter cette année, car le remboursement des lunettes n’est possible que tous les deux ans, dans le cadre du contrat responsable ».

L’usine à gaz de l’ACS

Autre projet important de 2016, la mise en place de l’ACS en partenariat avec l’UNMI a été un « chantier complexe mais nécessaire. Je considère que ça fait partie de notre vocation sociale de participer à l’ACS », insiste H. Gorron.

Résultat stable en 2016

Le chiffre d’affaires de 2015 était de 125 millions et en 2016 le résultat devrait être légèrement supérieur, avec une consolidation du nombre d’adhérents, qui reste stable depuis 2014. En ce qui concerne d'éventuels rapprochements ou fusions avec d'autres mutuelles, Hubert Gorron reste droit dans ses bottes. « Nous ne sommes ni trop gros ni trop petit. Nous avons les moyens d’avoir une solidité financière mais également l’agilité nécessaire pour offrir de bons services de proximité ».

La santé, au cœur des débats de la présidentielle

« Aucune des propositions des candidats à la présidentielle sont suffisamment évoluées. Par exemple, la mutuelle à 10 euros. Lorsque l’on sait que le prix d’équilibre du panier de soins ANI est de 20-22 euros avec un niveau très bas de garanties, proposer une mutuelle à 10 euros c’est très irréaliste », critique-t-il.

Solvabilité II onéreuse et chronophage

Pour une mutuelle de 200 salariés comme la MGC, la mise en place de Solvabilité II a mobilisé beaucoup de ressources. « L’ACPR est de plus en plus exigeante. Pour la mise en place des fonctions clés, je suis obligé de faire évoluer les collaborateurs ou d’embaucher des profils très qualifiés, sans parler du temps que l’on passe à approuver des procédures, de l’argent de cela coûte de mettre en place des logiciels. Cela commence à peser sur nos frais de gestion. Et je ne suis pas convaincu que cela apporte un bénéfice à l’adhérent », se plaint-il.

La dépendance autrement

Les assurances dépendance qui consistent à offrir une rente ou un capital en cas de perte d'autonomie représentent un risque à long terme pour les assureurs. Hubert Gorron reconnaît : « Nous n’avons pas suffisamment d’expérience pour nous aventurer dans ce risque lourd. AG2R La Mondiale, par exemple, a augmenté les cotisations très fortement sur ce type de contrats ». Pour répondre au problème de la dépendance, Hubert Gorron envisage de lancer des programmes d’aide aux aidants, courant 2017. « Nous sommes à la recherche de partenaires spécialisés dans l’aide à la personne pour construire un service global », indique-t-il.

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