Un rapport d'information des affaires sociales du Sénat a démontré que le système des mutuelles étudiantes marchait mal. Cédric Chevalier, président d'EmeVia, réseau national des mutuelles étudiantes de proximité, se porte en faux contre cette accusation.
Une nouvelle fois, les mutuelles étudiantes sont pointées du doigt. Après la décapante étude de UFC-Que Choisir en septembre dernier qui critiquait l'opacité et le coût des mutuelles étudiantes, c'est, aujourd'hui, au tour des affaires sociales du Sénat de rendre un rapport d'information, sur la sécurité sociale des étudiants et leur santé, très négatif sur le fonctionnement de ces mutuelles. Ce rapport est publié en ligne.
En effet, ce rapport les juge complexes et surtout peu efficaces. Délais de remboursement trop longs, difficultés de gestion, services rendus aux étudiantes insuffisants, difficultés pour joindre un interlocuteur...
Cédric Chevalier, président du réseau de mutuelles de proximité EmeVia - qui gère 850.000 étudiants - a réagit aux conclusions de ce document. « Je veux attirer votre attention sur l'amalgame qui est fait entre la LMDE et nous, EmeVia. Ce qui est gênant c'est que les critiques qui sont apportées, sont à destination de la LMDE qui a 53% des étudiants en France. Et, finalement, on met toutes les mutuelles étudiantes dans le même panier sous prétexte qu'une mutuelle nationale a des difficultés. La LMDE est très décriée et elle s'est fait taclée par UFC-Que Choisir il n'y a pas si longtemps. La vraie problématique de qualité de services concerne la LMDE. Le régime étudiant peut bien fonctionner et nous en sommes la preuve. Le rapport montre d'ailleurs la qualité de services d'un certain nombre de nos mutuelles régionales comme la Smerep.»
Le rapport du Sénat a listé quelques propositions pour améliorer la couverture santé des étudiants. Dans un premier temps, selon la commission des affaires sociales, il faudrait mobiliser les établissements d'enseignement supérieur, puis faciliter la mutation inter régimes et celle de la carte vitale, simplifier les modalités d'affiliation ainsi que développer le réseau d'informations à destination des jeunes. « Il y a un paradoxe dans ce rapport. Dans sa première partie, le Sénat souhaite apporter une amélioration au régime d'affiliation des étudiants puis il affirme vouloir un retour au régime général... Puis la possibilité de donner le régime à un seul organisme, c'est à dire la LMDE, a été évoqué. La LMDE qui je le rappelle a montré son incapacité de services et d'économie. On pensait que ce rapport allait apporter un débat de fond sur l'amélioration du service, de l'affiliation, du maintien du régime étudiant et finalement on ne sait pas où il veut aller.»
Quand on demande si EmeVia n'a pas les mêmes difficultés de gestion que la LMDE, la réponse est sans appel : « Nous remboursons nos assurés en 48heures. Notre système fonctionne mais personne ne veut le regarder.»
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