En cette Journée internationale des droits des femmes, les entreprises de l’assurance rappellent leurs réussites en matière de parité mais elles ont encore des marges de progrès pour atteindre l’égalité professionnelle.
Impossible de rater cette Journée internationale des droits des femmes ce matin. Sur LinkedIn, à la radio, au bureau, les entreprises de l’assurance affichent haut et fort leur soutien aux femmes. Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP, publie sur LinkedIn une photo de l’équipe dirigeante de l'institution paritaire, tout sourire, composée de 6 femmes et 1 homme.
En déroulant le fil d’actualités, Delphine Maisonneuve, directrice générale du groupe Vyv, rappelle tout ce que son groupe fait pour protéger la santé des femmes (précarité mensuelle, diagnostic de l’endométriose...).
Plus bas, Isabelle Hébert, présidente de Parité Assurances, souligne que la véritable inégalité entre les hommes et les femmes intervient au moment du passage à la retraite car les femmes épargnent moins pendant leur vie active, héritent moins, ont une plus petite pension et comme, en plus, elles vivent plus longtemps que les hommes, elles doivent avoir plus de capacité financière.
Les meilleurs élèves de l’index
Depuis une semaine déjà, les meilleurs élèves du secteur de l'assurance en matière de parité vantent leurs scores sur l’index égalité hommes femmes par voie de communiqué de presse. Au sommet, le spécialiste de la protection juridique CFDP se félicite d'avoir obtenu un 100/100 tout rond. CNP Assurances le talonne avec 99/100 et l’UMR, dirigée par Virginie Le Mée, se targue d’avoir obtenu 98/100. Depuis le 1er mars 2023, toutes les entreprises de plus de 50 salariés sont obligées de publier leur index d’égalité professionnelle. Cet index est calculé en fonction de plusieurs indicateurs comme les écarts de rémunération, d’augmentation et de promotion, tout comme les augmentations au retour de maternité. Le critère le plus dur à atteindre vaut 10 points et mesure la présence des femmes dans le top 10 des rémunérations de l’entreprise.
Difficile de maintenir la parité au comex
Le secteur de l’assurance a fait du chemin depuis la publication de cet index en 2019. En février 2022, le directeur général d’Axa France Patrick Cohen a été un des premiers à annoncer un comité exécutif parfaitement paritaire. Mais la parité au sein de l’instance de direction n’a duré que quatre mois, en raison du départ d’Elise Bert Leduc chez Doctolib. Un homme lui succède, Henry de Courtois, pour diriger Direct Assurances. Les femmes cadres de direction sont une denrée rare et très convoitée. Aujourd’hui, le comex d’Axa France est composé de 12 membres, dont 7 hommes et 5 femmes.
Si le nombre de femmes au sein des comités exécutifs progresse à petits pas, elles sont trop souvent cantonnées aux postes de DRH et de directrice de la communication et elles sont plus rares aux postes stratégiques. La situation va évoluer dans les prochaines années par la force de la règlementation. À compter du 1er mars 2026, la loi Rixain du 24 décembre 2021 oblige les entreprises de plus de 1.000 salariés à avoir au moins 30% de cadres dirigeantes .
Président s’accorde au masculin
Le taux de féminisation des conseils d’administration évolue plus lentement. Mis à part des exceptions visibles comme Florence Lustman, chez France Assureurs ou Véronique Weill chez CNP Assurances, président est un mot qui s’accorde très souvent au masculin. Dans les mutuelles, 29% des administrateurs étaient des femmes en 2020, un taux largement en-deçà de l’obligation de 40% fixée par la loi. A la tête des conseils d'administration, le nombre de femmes est encore dérisoire. Parmi les rares présidentes, Elisabeth Chabot à la Mutuelle des métiers de la justice, Sylvie Ben Jaber à la Mutuelle Familiale, Laure Carladous à la Mutuelle Mieux-Être ou encore Jocelyne Le Roux chez Mutami.
Parmi les autres annonces de ce 8 mars, Allianz revendique dans un communiqué une féminisation progressive de son réseau d’agents généraux, un métier tellement masculin qu’il a dû mal à s’accorder au féminin. Faut-il vous appeler Madame l’agente générale ? Allianz indique que 37% des recrutements d’agents généraux sont des femmes, contre seulement 15% en 2014. La féminisation progresse. Cependant, la marche est encore haute car les femmes ne représentent que 18,8% des agents généraux de la compagnie, soit 333 dans un réseau de 1.765 agents. Le taux de féminisation d’Allianz France n’est pas exceptionnel, à l'image des 19,6% chez Axa France, 25% chez Axa A2P, 20% chez Abeille Assurances, 18,7% chez Aeras Assurances. Le réseau avec le taux de féminisation le plus faible est celui de Gan Assurances (14,9%), suivi de Generali France (15,4%).
Les femmes prennent moins la parole
Afin d’alimenter les réflexions sur la parité dans le secteur, Financi’Elles publie un baromètre sur la progression de l’égalité professionnelle. Les 15 entreprises adhérentes de ce réseau pour la promotion de la parité ont répondu à un questionnaire d’autoévaluation sur différents critères. Elles s'estiment bien notées sur plusieurs engagements comme « combler les écarts de rémunération » ou bien « contribuer à l’équilibre des temps de vie » ou encore « définir des objectifs ambitieux et mesurables au sein des instances dirigeantes ». En revanche, parmi les aspects les moins bien notés figure « la promotion des prises de parole internes et externes des femmes et des hommes ». A ce propos, aujourd’hui même, Swiss Life France a organisé une conférence de presse pour présenter ses résultats annuels. Autour de la table, six membres du comité exécutif et une prise de parole 100% masculine.
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