Pierre Donnersberg (Diot-Siaci) : "Il nous manque une place en Angleterre"

Devant les journalistes de l’Anja (Association nationale des journalistes de l’assurance), Pierre Donnersberg, président de Diot-Siaci, est revenu sur les ambitions du courtier. Désormais structuré, le groupe veut renforcer ses positions à l’international, notamment par de la croissance externe.

Dans la dernière ligne droite des renouvellements 2023 des programmes d’assurance grands risques, Pierre Donnersberg, président de Diot-Siaci, était la semaine dernière l’invité des journalistes de l’Anja. L’occasion pour ce dernier de faire un point sur la situation de marché et les perspectives de développement de son groupe.

Sur un marché toujours tendu (qu’il s’agisse des risques industriels ou de la santé / prévoyance), le dirigeant explique d’abord qu’« avec la hausse de la sinistralité, les Cat Nat et l’inflation, je comprends que les assureurs ne soient pas à la fête et qu’il y est une vraie explication de texte sur les renouvellements. Pour Diot-Siaci je n’ai pas d’alerte et les renouvellements se passeront correctement, certes avec des hausses de tarifs qu’il faudra faire accepter aux clients, mais n’y aura pas de trous dans la raquette ».

Interrogé sur la structuration du groupe depuis la finalisation du rapprochement entre Diot et Siaci Saint Honoré fin 2021, le président du groupe explique : « nous avons un petit retard sur le rapprochement en Suisse, mais le reste est aujourd’hui complètement cohérent. La réunion des équipes, les organigrammes et tout ce qui fait la vie de l’entreprise à travers le monde est réglé ».

Finalisation d’une opération importante

Attaché à faire de son groupe un opérateur de renommée internationale, Pierre Donnersberg est ensuite revenu sur les ambitions de croissance de Diot-Siaci. Sur la question de son implantation à international, le courtier, déjà présent dans plus de 40 pays (via Siaci Global Partners) s’appuie notamment sur Lockton aux USA, Ecclesia en Allemagne ou GrECo en Autriche. « Certains clients préfèrent avoir le même interlocuteur dans chaque pays, nous pensons au contraire qu’il faut choisir les meilleurs courtiers dans certaines zones et s’appuyer sur nous dans d’autres. Pour autant, notre ambition est d’étendre notre réseau propriétaire pour pouvoir rivaliser avec Marsh ou Aon », poursuit le dirigeant.

Surtout, le courtier veut s'appuyer sur un autre axe de développement pour devenir un acteur européen de taille mondiale. « La croissance externe sera au-rendez-vous de Diot-Siaci et nous sommes en train de finaliser une opération importante », lance-t-il. « Aujourd’hui, notre zone de jeu est l’Europe Continentale, l’Afrique, le Moyen-Orient ainsi qu’une partie de l’Asie. Il nous manque une place en Angleterre, c’est incontestable et nous voulons solidifier nos positions en Allemagne, en Italie en Espagne et aux Pays Bas avec l’idée de reconstituer l’ex-réseau Jardine Lloyd Thompson (JLT) avec lequel nous avons toujours gardé des liens ».

Toujours à propos de ses activités à l’étranger, si le dirigeant s’est dit satisfait des résultats d’Olea en Afrique, il reste toutefois préoccupé par l’évolution géopolitique de la Chine bloquée par le Covid depuis des mois. « Nous avons près de 700 salariés en Chine. Même si en santé le business continue de fonctionner, si l’on sent que la situation se crispe avec les américains nous essaierons évidement de retirer nos doigts de la prise. Il faut être en alerte sur ce qui se passe dans le monde quand on se veut un groupe international. Nous avons par exemple été proches de faire une acquisition en Russie il y quatre ans, heureusement cela ne s’est pas fait ».

Interrogé enfin sur le projet d’introduction en bourse du groupe à horizon 4-5 ans, Pierre Donnersberg s’est voulu très clair « c’est une fin en soi pour constituer un noyau dur d’actionnaires qui permettra d’éviter une OPA quelle qu’elle soit ».