Plan stratégique : Les ambitions de Malakoff Humanis d’ici 2026
Thomas Saunier, directeur général de Malakoff Humanis, présente les ambitions du nouveau plan stratégique pour la période 2023-2026.
Smile 2026 est le nom du nouveau plan stratégique de Malakoff Humanis pour la période 2023-2026. Pendant les quatre prochaines années, le groupe de protection sociale souhaite devenir « le compagnon qui agit pour une protection sociale simple et responsable ». Thomas Saunier, directeur général, détaille les quatre ambitions du plan.
« Simplicité et qualité de service », est la première ambition du projet d'entreprise. Cela se traduit, à titre d'exemple, par le service de prévention santé MonBilanCardio. Le service a été proposé à ses 10.000 collaborateurs et est actuellement utilisé par 1.000 d’entre eux. Il sera proposé à 100.000 assurés, gratuitement, courant 2023.
« Associer l’humain et la tech » est la deuxième ambition. Sur le plan humain, Malakoff Humanis souhaite être au plus près de ses assurés quand ils traversent un moment difficile. Sur le plan technologique, l’entreprise a réussi la migration de ses outils de gestion dans le cadre du programme One. Le groupe utilise par ailleurs l’intelligence artificielle à différents niveaux de la chaîne de valeur : commercial, gestion, détection de pannes informatiques et fraude. Malakoff Humanis a détecté 20M d’euros de fraudes en 2022.
En troisième lieu, le groupe a l’ambition « d’avoir une politique de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE) systémique et sincère ». Le groupe paritaire souhaite agir à la fois sur la dimension sociale, sociétale, éthique et de la transparence ainsi qu'environnementale. Les actions RSE doivent favoriser à la fois l’intérêt général, les clients et les collaborateurs.
83%, taux de redistribution cible
Concrètement, Malakoff Humanis souhaite s’inscrire dans un modèle distributif pour ses parties prenantes. Le plan fixe un objectif de 83% de taux de redistribution sur ses contrats santé sous forme de prestations sur cotisations. En 2022, le taux était légèrement au-delà, à 84%. Le groupe prévoit également de consacrer au moins 200M d’euros par an aux actions sociales et sociétales. L’objectif a été dépassé en 2022, avec 219M d’euros dédiés à l’action sociale.
Concernant les autres objectifs extra-financiers, le GPS vise un taux de satisfaction client de 86% en BtoC et 80% en BtoB. L’index d’égalité hommes femmes doit rester au niveau actuel de 96%. Et le taux d’emploi de personnes handicapées dépasser 8%.
Améliorer la performance et la rentabilité
La quatrième ambition du plan consiste à "continuer à être solide et performant". Si le groupe a atteint ses objectifs extra-financiers en 2022, Malakoff Humanis souhaite améliorer sa rentabilité. Le plan cible un ratio combiné de 101%(vs 102,9% en 2022) et un niveau de frais de gestion de 18% (vs 19% en 2022). « Notre ratio combiné ne s’améliore pas suffisamment. Cela s'explique par l'augmentation des prestations santé. Les mesures tarifaires 2022 n’ont pas suffi. Je pense que nous sommes dans une période de dérapage structurel de dépenses de santé qui sont transférées aux organismes complémentaires. Le 100% santé, financé à plus de 70% par les OCAM, devait coûter 170M d’euros aux complémentaires. Nous constatons 1,3Md d’euros de surcoût. Cela s’est traduit par une augmentation des primes, au détriment du pouvoir d’achat des assurés. Nous devons avoir une discussion avec l’Assurance maladie sur l’optimisation des dépenses afin de contenir ces dérapages », demande Thomas Saunier.
Sur le marché des branches professionnelles, Malakoff Humanis s'est retiré de 4 branches professionnelles en 2022. Le groupe se fixe comme objectif de porter le taux de chargement des contrats de 10 à 16% sur le marché des branches professionnelles d'ici 2026.
En matière de solvabilité, Smile vise un ratio de solvabilité supérieur à 200% (246% en 2022). Mais aussi un niveau de résultat net d’au moins 150M d’euros (168M d’euros en 2022).
Concernant la diversification de ses activités, Malakoff Humanis a mené plusieurs acquisitions ces dernières années : Axéria Prévoyance (assurance individuelle), Sienna Investment Managers (épargne) et Mésange Prévoyance (assurance obsèques). La santé et la prévoyance collectives représentent de 75% à 80% de son chiffre d’affaires. Le groupe souhaite-t-il diversifier davantage son activité ? « Nous ne descendrons pas en dessous de 75% du chiffre d’affaires santé prévoyance, car c’est notre cœur de métier », déclare Thomas Saunier.
La croissance externe en épargne en stand by
L’activité d’épargne (retraite supplémentaire et épargne salariale) représente aujourd’hui 5% de l’activité du groupe. L’objectif est d’atteindre de 10 à 15%, mais le groupe a mis de côté son projet de croissance externe. « Les prix sur le marché sont beaucoup trop élevés. Un taux de prélèvement global de 3% sur les unités de compte me paraît excessif. Le phénomène de commissionnement des intermédiaires se fait au détriment des assurés », déclare Thomas Saunier.
Enfin, interrogé sur la protection sociale complémentaire des fonctionnaires, Thomas Saunier déclare : « Nous regarderons les appels d’offres et déciderons en fonction du cahier de charges. Nous serions très étonnés que ce soient toujours des mutuelles de la fonction publique qui remportent les appels d’offres sur des contrats collectifs ! », répond le directeur général.
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