Macif se lance dans un nouveau plan stratégique de trois ans. La mutuelle se réorganise en Sgam avec la réintégration d'Apivia Macif Mutuelle et vise 8Mds d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2026.
Depuis le 1er janvier 2024, Macif est devenue une Sgam. Comme nous le révélions dans nos colonnes, la mutuelle d'assurance rapatrie Apivia Macif Mutuelle jusqu'ici logée dans l'UMG Aésio. « Avec l'arrivée d'Abeille Assurances dans Aéma Groupe, nous visons un principe de cohérence de marques, explique, Jean-Philippe Dogneton, directeur général de la Sgam Macif. Entre Apivia Macif Mutuelle et Macif la relation préexistait déjà puisque les deux entités relèvent de la même UES, ont le même SI et partagent le même réseau de distribution ».
Avec Mutavie, la Sgam regroupe désormais les trois métiers, (IARD, santé/prévoyance et épargne) sous la même ombrelle. Ce retour dans le giron Macif ne signifie pas pour autant une prise de distance avec Aésio en proie à des difficultés ces dernières années balaie Jean-Philippe Dogneton. « Nous conservons les synergies sur certains sujets comme les réseaux de soins ».
500M d'euros pour les SI
Reste que cette nouvelle organisation permet à Macif de se projeter pleinement sur son nouveau plan stratégique 2024-2026. « Nous sortons d'un plan pour lequel nous avons atteint, voire dépassé la plupart de nos objectifs », se félicite le directeur général de Macif. La mutuelle niortaise franchissait les 5,8M de sociétaires à la faveur de 220.000 nouveaux assurés engrangés ces trois dernières années, dont 120.000 sur le seul exercice 2023. Le précédent plan marquait par ailleurs une profonde simplification de Macif. « En 2021, nos sociétaires disposaient par exemple de 70 numéros de téléphone pour nous joindre, illustre Jean-Philippe Dogneton. Aujourd'hui, il n'en existe plus qu'un ».
Pour ce faire, le groupe mettait 500M d'euros sur la table pour refondre ses systèmes d'informations. Une enveloppe qui courra sur le plan 2024-2026. « Nous avons achevé la refonte pour la partie mobilité. En 2024, l'épargne sera également bouclée et nous nous attellerons à la MRH, pointe le dirigeant. Cet investissement représente 1,5 point de ratio combiné ». Face à la montée des risques climatique, la MRH apparaît comme un segment en délicatesse. « Notre ratio combiné, comme pour tout le secteur, ne sera pas bon en 2023, affirme le directeur général. C'était déjà le cas en 2022, mais la réassurance compensait. Ce ne sera pas le cas en 2023 ». Des redressements tarifaires sont ainsi à prévoir sur cette branche pour la mutuelle dont les renouvellements interviennent en avril.
1Md d'euros de chiffre d'affaires en plus
C'est dans ce contexte que la mutuelle d'assurance tentait d'ailleurs de mettre la main sur CCR Re. Mais ce furent finalement SMA et MACSF qui raflaient la mise. « C'était l'occasion d'ajouter une corde à notre arc, mais nous n'en faisons pas un focus de notre plan stratégique », relativise Jean-Philippe Dogneton. Un plan qui se décline autour de quatre piliers. En premier lieu la défense du pouvoir d'achat et la redistribution. « Nous redistribuons environ 50M d'euros par an autour d'initiatives sociales, indique le dirigeant. Nous souhaitons maintenir ce niveau ». Le second pilier concerne le climat et la transition écologique. Le troisième a trait au lien entre les générations et le quatrième à l'unité au sein de la Macif.
Sur le volet économique, là encore plusieurs jalons agrémentent le plan stratégique. La Macif vise ainsi 20M de contrats et 6M de sociétaires, contre respectivement un peu moins de 19M et 5,8M à la fin du dernier exercice. « Ces chiffres devraient être atteints avant la fin du plan », juge Jean-Philippe Dogneton. Par ailleurs, la Macif espère franchir les 8Mds d'euros de chiffre d'affaires. La réintégration d'Apivia Macif Mutuelle lui apporte d'ores et déjà 1Md d'euros. Il restera à peu près l'équivalent à trouver d'ici 2026. S'agissant de la diversification, la Macif suit la réforme de la PSC des territoriaux, en lien, notamment, avec la Mutuelle Nationale des Fonctionnaires des Collectivités Territoriales (MNFCT).
Pas de crise de gouvernance chez Aéma
Enfin, les récentes révélations de Libération ne semblent pas, pour le moment, ouvrir de crise de gouvernance au sein d'Aéma Groupe alors que son directeur général, Adrien Couret, est mis en examen pour « tentative d’escroquerie en bande organisée » et « dénonciation calomnieuse ». Jean-Philippe Dogneton renvoie à la communication officielle mettant en garde « contre toute accusation sans fondement véritable à l’encontre du groupe et de ses dirigeants ».
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