Planète CSCA : "On demande aux courtiers et aux clients l’impossible"
Alors que le pays vient de rentrer dans sa deuxième phase de confinement, Planète CSCA tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Le syndicat de courtiers qui craint que certains clients ne s’assurent plus, demande aux assureurs de réviser leur politique de majorations tarifaires en cette période de renouvellement.
Les récentes mesures gouvernementales et le confinement qui touchent à nouveau le pays laissent craindre aux courtiers de nouvelles difficultés pour l’avenir. Si la profession maîtrise désormais les process de travail à distance et les précautions sanitaires (pour les collaborateurs, les clients et les fournisseurs) pour assurer la continuité de service, la fin d’année s’annonce complexe.
« La période est particulière. Nous sommes en pleins renouvellements et ça change tout ! Entre les avenants et les majorations tarifaires annoncées, certains de nos adhérents ont besoin de gilets pare-balles et de casques lourds pour aller discuter avec leurs clients. Aujourd’hui, on demande aux courtiers et aux clients l’impossible. Avec ce nouveau confinement, il va être très difficile de faire signer les avenants de modification des contrats avant fin novembre, ce qui entraînera des résiliations », lance Bertrand de Surmont, le président de Planète CSCA. « Les compagnies nous demandent tout à la fois. De défendre des majorations tarifaires, des hausses de franchises, des baisses de garanties, dans un temps extrêmement court et en situation de confinement pour les quelques semaines à venir, avec le risque, dans un scénario extrême, que certains ne s’assurent plus. C’est une tentation dangereuse et cette période difficile qui pourrait avoir pour conséquence d’institutionnaliser l’incivilité… », poursuit ce dernier.
Révision des politiques tarifaires
Alors que le syndicat de courtier indique ne pas pouvoir exclure un "acte 3", voire un "acte 4", pour le confinement, il redoute surtout le moment où les clients devront payer les mesures d’étalement des charges ou les PGE proposés depuis plusieurs mois aux entreprises. Dans ce contexte, Planète CSCA en appelle à la retenue des assureurs.
« Pour apporter une vraie réponse aux artisans, commerçants et professionnels de nouveau impactés, nous demandons aux assureurs de réviser fortement leur politique de majorations tarifaires en cette fin d’année. Jusqu’alors, la profession n’a bougé que sur injonction des pouvoirs publics. Une telle annonce permettrait de prouver que les compagnies comprennent les problématiques de charges des entreprises en difficulté. Il est encore temps ! L’assurance doit reprendre l’initiative en matière de soutien direct aux entrepreneurs. Face aux 'PGE', j’attends toujours les 'AGE'… », enchaîne Bertrand de Surmont. Et ce dernier d’insister : « par ailleurs, devant les efforts financiers faits ces derniers mois par l’assurance, notamment via la FFA, il est invraisemblable et incompréhensible que l’État ne demande pas à la grande distribution, aux grandes plateformes internet ou à d’autres secteurs de participer à l’effort de solidarité nationale ».
Fin des dispositifs d’aides
Le syndicat, qui explique que les chiffres de l’exercice 2020 seront relativement préservés pour le courtage, indique que les années 2021 et 2022 vont vraisemblablement connaître de la casse.
« Comme la profession encaisse toujours les chocs de ses clients avec une année de décalage, nous craignons que les courtiers soient touchés au moment où les dispositifs d’aides accordées aux PME auront disparu », note alors le président de Planète CSCA, qui s’inquiète aussi pour l’image de la profession. « Dans ce contexte, défendre l’attractivité de la profession de courtier n’est pas facile. Nous avons depuis plusieurs mois le sentiment d’être dans des sables mouvants : dès que nous bougeons, nous nous enfonçons. Nous sommes encore mal identifiés, à la mesure de l’image de la profession ces derniers mois. Toutefois, nous sommes convaincus que le professionnalisme, la compétence et la technicité des courtiers permettra aux clients de retrouver confiance », conclut Bertrand de Surmont.
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