Le Premier ministre Edouard Philippe et la ministre des Solidarités et de la Santé ont présenté les 25 mesures prioritaires du gouvernement en matière de prévention santé. 400 millions d'euros seront investis sur 5 ans pour accompagner les Français à rester en bonne santé.
Un comité interministériel de la santé (CIS) s'est réuni le 26 mars pour présenter les 25 actions prioritaires du gouvernement en matière de prévention santé. La prévention est le premier axe de la Stratégie Nationale de Santé pour la période 2018-2022. Parmi les principales mesures, les traitements d'aide à l'arrêt du tabac seront désormais remboursables par la Sécurité sociale et donc, par ricochet, par les complémentaires santé.
« Pour la première fois en France, c’est l’ensemble du Gouvernement qui s’engage résolument pour que la prévention ne soit plus seulement un concept mais une réalité », affirme Edouard Philippe, pour qui l’ "efficacité et les résultats concrets » représentent une « obsession ». Pour Agnès Buzyn, « nous devons intervenir le plus tôt possible et tout au long de la vie des Français, sur les facteurs de risque, ainsi que sur les déterminants socio-environnementaux ».
Les 25 actions prioritaires ont pour objectif de permettre aux Français de « rester en bonne santé tout au long de la vie ».
Le temps périnatal et la petite enfance
- Supplémenter en vitamine B9 les femmes enceintes et en désir de maternité
- Mieux prévenir les consommations à risque et mieux repérer les addictions pendant la grossesse.
- Créer un site internet de référence et mener une campagne de communication afin d'informer la population sur les risques des produits chimiques de consommation courante.
La santé des enfants et des jeunes
- Mettre en place un parcours santé des 0-6 ans.
- Prévenir l’obésité chez les enfants, par une promotion renforcée de l’activité physique. Le gouvernement souhaite notamment mener des travaux visant à intégrer la prescription et la dispensation de l’activité physique adaptée dans la rémunération des parcours des patients atteints de maladies chroniques ou ayant des facteurs de risques.
- Renforcer l’offre médicale dans les territoires ultra-marins en créant une centaine de postes d’assistants spécialistes « outre-mer » et en améliorant l’attractivité de ce statut.
- Promouvoir la santé par le biais de l'école.
- Prévenir les risques auditifs chez les jeunes. Un dépistage auditif sera réalisé lors de l’examen de santé des 15-16 ans. Ce dépistage sera possible grâce au redéploiement des 20 examens de santé de l’enfant pris en charge à 100% par l’assurance maladie. Aujourd'hui, ces examens sont prévus entre 0 et 6 ans. Demain, ils seront répartis entre 0 et 18 ans afin de prendre en compte les problématiques spécifiques de l’enfant puis de l’adolescent.
- Expérimenter le « PASS préservatif » pour les moins de 25 ans (une carte donnant un accès gratuit à des préservatifs, en s’inspirant des programmes évalués et validés de la Grande-Bretagne).
- Renforcer les interventions des consultations jeunes consommateurs (11 à 25 ans), lorsqu’ils sont en difficulté avec une consommation de substances (tabac, alcool, cannabis…) ou une pratique (écrans, jeux…).
- Proposer systématiquement un accompagnement spécialisé des jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après un épisode d’alcoolisation massive.
- Former 80 % de la population aux gestes de premiers secours.
- Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
La santé des adultes de 25 à 65 ans : vivre en bonne santé
- Traitements d’aide à l’arrêt du tabac : passer du forfait de 150 euros par an au remboursement classique. Un premier produit sera inscrit dès cette semaine au remboursement par le Gouvernement.
- Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025.
- Introduire un troisième dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Concrètement, toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis.
- Simplifier le parcours vaccinal et s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens. L'objectif est de généraliser dès 2019 la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine dont les premiers résultats sont positifs.
- Etendre le Nutri-Score à la restauration collective et commerciale et aux produits alimentaires manufacturés non préemballés.
- Réduire la consommation de sel de 20 % dans la population française.
- Mobiliser les industriels pour réduire l’exposition des consommateurs aux perturbateurs endocriniens en suscitant des engagements volontaristes des industriels.
- Mobiliser les fédérations sportives au service de la santé lors des événements sportifs.
La santé des personnes en situation d'handicap
- Mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en situation de handicap
La santé des plus de 65 ans
- Mettre en place au moins une action de médiation auprès des personnes âgées isolées ou précaires par département.
- Prévenir la perte d’autonomie en agissant dans les milieux de la vie. Dès 2018, un plan de 15M€ annuel financera des programmes de prévention en EHPAD, ciblés sur la prévention de la perte d’autonomie et de l’aggravation de l’état de santé auprès des résidents.
- Organiser les soins bucco-dentaires en EHPAD
Un service sanitaire pour les étudiants
Le gouvernement compte impliquer les étudiants en santé dans ces démarches de prévention via un service sanitaire obligatoire de trois mois. Concrètement, 48.000 futurs médecins, sages-femmes ou infirmiers participeront au soutien de ces missions de prévention dès la rentrée 2018. Dans un premier temps, le service sanitaire s’effectuera uniquement auprès des élèves dans les collèges, les lycées et les universités. A terme, le service sanitaire a également vocation à se déployer dans les EHPAD, les quartiers prioritaires de la politique de la ville, les prisons, les structures médico-sociales, les entreprises publiques et privées.
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