Prévention santé : Les assureurs veulent être partenaires du ministère
Florence Lustman, présidente de France Assureurs, vante les atouts des organismes complémentaires pour devenir des partenaires du gouvernement en matière de prévention santé.
Le Medef a réuni les acteurs privés de l’écosystème de la santé le 25 mai dernier à l’occasion d’une journée intitulée « La santé, une affaire d’État ? ». En introduction, Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’organisation patronale, a demandé que l’État retrouve sa place d’ "arbitre", fixe un cap en matière de santé et collabore davantage avec les acteurs privés.
Le président du Medef s’est notamment appuyé sur une étude de l’IFOP selon laquelle les Français plébiscitent la coopération entre les acteurs publics et privés en matière de santé. Trois quarts des Français ont confiance dans le système de santé tricolore qu’ils jugent performant et qualitatif. Cependant, les déserts médicaux et la pénurie de personnel médical restent des sujets de préoccupation. La moitié de la population juge que le système n’est pas performant sur l’ensemble du territoire. Les difficultés financières pour se soigner ne sont citées que par une minorité des Français (13%) et arrivent derrière les difficultés d’accès aux soins.
En matière de financement du système de santé, l’avis des Français a évolué sous l’effet de la crise sanitaire. 38% d'entre eux aimeraient que le système reste inchangé, tandis que 27% se disent prêts à augmenter les cotisations sociales, contre 35% qui demandent une baisse des cotisations afin de favoriser le pouvoir d’achat, quitte à devoir compléter leur protection via une mutuelle privée.
Plusieurs pistes sont proposées pour favoriser la participation des Français au système de santé. La clarification des coûts et des sources de financement sur les actes médicaux n’est citée que par un tiers des répondants. 41% des sondés demandent une amélioration des remboursements.
Florence Lustman, présidente de France Assureurs, est intervenue lors d'une table ronde intitulée « La santé, une affaire de tous ? ». Elle s’est félicitée de la création d’un ministère de la Santé et de la Prévention et a vanté les atouts des assureurs pour travailler en étroite collaboration avec le gouvernement en matière de prévention. « Nous couvrons 96% de la population, nous traitons avec nos clients qui sont des usagers du système de santé et nous sommes bien placés pour proposer des solutions personnalisées de prévention, à condition de pouvoir avoir accès aux données de santé. Par ailleurs, notre qualité d’investisseur nous permet d’investir sur des innovations et de les déployer ensuite dans le cadre de l’offre de services des complémentaires santé. Nous avons décidé d’investir 800 millions d’euros sur l’innovation en santé. Enfin, les sociétés d’assistance savent se mouvoir dans tous les systèmes de santé au monde et seraient très contentes de contribuer à trouver de nouveaux moyens de prise en charge pour éviter l’effondrement de notre système de santé que pointent certains acteurs comme Amélie Verdier, DG de l'ARS Île-de-France. Nous nous plaçons comme des partenaires du gouvernement en matière de prévention santé », déclare Florence Lustman.
À voir aussi
Optique : Un courrier de la Cnil épingle les complémentaires
Patrick Martin : "Le financement de la protection sociale touche ses limites"
Florence Lustman : "Il faut arrêter Fida et la Ris"
Santé : Le résultat technique des complémentaires dans le rouge en 2023