Prévention santé : Vivoptim Solutions chiffre le ROI pour la complémentaire

mardi 7 juillet 2020
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Vivioptim Solutions présente des chiffres encourageants sur le retour sur investissement (ROI) des programmes de prévention santé déployés par les organismes complémentaires.

Depuis des années, les programmes de prévention santé peinent à prouver leur bénéfice économique pour l’organisme complémentaire. Difficile pour un assureur d’investir dans un programme qui ne donnera des fruits que dans une dizaine d’années à la fois sur l’état de santé et la consommation de soins de l’assuré. Autre frein souvent évoqué : si le programme cible les maladies chroniques, les bénéfices ne concerneront que l’assurance maladie obligatoire.

Vivoptim Solutions est une société indépendante créée en 2018, dont le groupe MGEN est le seul actionnaire. La start-up vient de finaliser une étude sur l’intérêt économique pour une mutuelle de s’intéresser à la prise en charge préventive de la santé de ses assurés. « Nous voulons démontrer que la prévention est un levier de pilotage des régimes assurantiels et de gestion des risques, et plus précisément sur le régime de prévoyance », affirme Virginie Femery, directrice générale de Vivoptim Solutions.

4 millions d'euros de gain sur 5 ans

« La méthode et l’accompagnement proposés par Vivoptim permet aux bénéficiaires d’être en meilleure santé. La survenue d'un événement de santé grave est réduite et nous pouvons agir sur les arrêts de travail. Nous intervenons à deux niveaux : sur la réduction des arrêts longs, avec des gains pour la mutuelle mais également sur les arrêts de travail de courte durée, avec des gains notamment pour l’employeur, à cause de la franchise longue de 90 jours ».

Vivoptim a mis en place un modèle prévisionnel de gains, basé sur des données réelles et sur certaines hypothèses, comme le taux de recours au service (analyse pour un minimum d’utilisation de 52.000 personnes pendant 5 ans). « Sur 52.000 personnes accompagnées par Vivoptim pendant 12 mois, nous arrivons à éviter plus de 331 événements de santé graves (infarctus, accidents vasculaires cérébraux, maladies cardiovasculaires). Les gains pour le régime complémentaire atteignent 4 millions d’euros sur 5 ans, dont la moitié correspondent à des économies sur le régime frais de santé (hospitalisation) et l’autre moitié sur le régime prévoyance (Indemnités journalières). A cette somme, s'ajoute 1,5 million d’euros de gain pour l’employeur correspondant aux arrêts de travail de moins de 90 jours, affirme Virginie Femery. Ce modèle varie en fonction des garanties santé et prévoyance. Il a été élaboré à partir d’un contrat prévoyance standard. Les gains sur un contrat prévoyance plus protecteur seraient plus importants ».

Vivoptim Cardio, programme de prévention historique de MGEN autour des risques cardiovasculaires et métaboliques, est proposé à d’autres organismes complémentaires, des entreprises et branches professionnelles, des acteurs publics et des laboratoires pharmaceutiques. Fin 2020, Vivoptim a prévu de décliner son programme de prévention autour de différents dispositifs : risques addictifs, sport-santé, état de santé général, sport sur ordonnance. Le parcours soins de suite et de réadaptation pour éviter les récidives est en cours d’expérimentation jusqu’à début 2021.

Le service Vivoptim consiste à proposer une prise en charge préventive pour « réduire la prévalence des maladies liées aux habitudes de vie, réduire les risques de comorbidité et de récidive après un soin, réduire l’absentéisme et améliorer la QVT, et maintenir le suivi pendant les périodes de crise (Covid19) afin d’éviter les décrochages de soins », indique Virginie Femery. Sa méthode associe éducation thérapeutique du patient, protocole médicalisé d’accompagnement basé sur des techniques motivationnelles et coaching de professionnels de santé externalisé à la plateforme Médialane.

Quel modèle économique ?

Les différents programmes d’accompagnement seront payants ou en inclusion, en fonction du partenaire. « Nous n'avons pas de modèle économique unique et nous pensons que le modèle en inclusion ne sera plus le modèle dominant de demain. Nous travaillons plusieurs modèles avec nos clients, adaptés à leurs spécificités et celles de leurs bénéficiaires : inclusion, acte d’achat intégré ou les deux... Nous pensons que les pouvoirs publics ne pourront pas supporter seuls l'explosion des maladies liées aux habitudes de vie dans les prochaines années. Les mutuelles, les entreprises, les branches professionnelles ou les laboratoires pharmaceutiques vont devoir avoir une démarche proactive de prise en charge des maladies liées aux habitudes de vie », indique Virginie Femery.

Comment faire augmenter le taux d’utilisation ?

« La façon de présenter le projet est essentielle. Sans communication dédiée auprès des bénéficiaires, le taux d’utilisation ne dépasse pas 2,3 ou 4% du portefeuille. Si, en revanche, le service fait l’objet d’une communication spécifique, nous atteignons des taux d’usage de 66%, notamment quand le lien avec le parcours de soins est bien souligné, ou quand il est prescrit par le médecin (dans le cadre de notre étude en cours sur les suites de soins et de réadaptation) », indique Virginie Femery. Vivoptim revendique moins de 0,3% de taux d’abandon pour les patients qui sont suivis au téléphone. 70% des participants affirment avoir changé leurs habitudes de vie.

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