Le groupe Prévoir dévoile ses résultats pour l'exercice 2023. Son cœur de métier affiche une croissance de son activité. En revanche, le courtage peine à sortir de l'ornière.
En 2023, le groupe Prévoir enregistrait un chiffre d'affaires de 570,7M d'euros. Soit une hausse de 6% sur un an. Son résultat consolidé s'élevait quant à lui à 54,9M d'euros au 31 décembre dernier. Là aussi, la hausse s'établit à 6%. Mais ces chiffres masquent une réalité bien différente selon les activités.
À fond la prévoyance
Sur son cœur de métier, tout d'abord, à savoir le portage de risques, le chiffre d'affaires augmente de 3% à 505M d'euros. Et le résultat social gagne 9% à 39,5M d'euros. Et ce, malgré la décollecte nette en assurance vie. « Ces dernières années, sous l'effet des taux bas, nous avions volontairement freiné les versements en primes uniques sur nos fonds euros, indique Laurent Degioanni, directeur financier de Prévoir. Nous avons réorienté notre réseau sur la prévoyance ». De fait, ce coup de frein impacte peu l'activité car « les versements en primes uniques représentent seulement 10% de l'activité de Prévoir-Vie », poursuit le directeur financier.
Reste qu'avec la remontée des taux, le groupe repart sur le terrain de l'assurance vie. « Mais sans remettre en cause notre orientation sur la prévoyance », affirme Patricia Lacoste, PDG de Prévoir. Cette activité de portage de risques pèse dont plus de 70% du chiffre d'affaires du groupe. Elle lui permet d'afficher une croissance de son activité globale.
Car l'activité courtage est à la peine. Ces dernières années, le groupe se lançait dans une diversification vers l'intermédiation avec trois objectifs. « Il s'agissait de renforcer notre part de marché en assurance emprunteur. Mais aussi de diversifier nos canaux de distribution et accélérer sur la digitalisation », rembobine Patricia Lacoste. En 2019, il s'offrait alors ce qui était à l'époque le groupe AssurOne, rassemblant Utwin et AssurOne pour 114M d'euros. Depuis, les deux entités ont été scindées. Et ont connu des fortunes diverses. En 2023, Utwin contribue positivement à l'activité du groupe Prévoir-Vie avec un résultat de 800.000 euros.
Recapitalisation d'AssurOne
En revanche, AssurOne est en proie à des difficultés. « Les résultats ne sont pas bons, commente la PDG de Prévoir. Historiquement, AssurOne s'est développé sur un produit automobile à destination des jeunes. Mais ce produit s'est révélé largement déficitaire pour les assureurs qui n'ont pas reconduit le partenariat. Ensuite, avec le Covid, la crise dans l'automobile et l'inflation, nous avons mis du temps à relancer une offre pour AssurOne. Et nous venons tout juste de lancer un produit auto standard avec Axa ». La conséquence sur l'activité d'AssurOne est rude. En 2023, son chiffre d'affaires baissait de près de moitié à 27,3M d'euros, contre 51M d'euros un an plus tôt. Et son résultat net s'écroulait pour afficher un déficit de 11,4M d'euros. En 2023, le courtier était d'ailleurs recapitalisé par Prévoir à hauteur de 11,5M d'euros.
Pour autant, le groupe ne prévoit de céder AssurOne ou Utwin. « Le groupe a les épaules suffisamment solides pour accompagner le redressement d'AssurOne », selon Patricia Lacoste. Un nouveau plan stratégique 2024-2026 doit permettre de ramener AssurOne à la croissance rentable, sans passer par un plan social, affirme la direction.
Pas de nouvelle installation à l'international
Au global, le résultat net consolidé des retraitements du pôle courtage est déficitaire de 12M d'euros. Car Stello aussi est en déficit. La jeune start-up affiche un résultat négatif de 4M d'euros. Enfin Réassurez-moi termine l'exercice en perte de 500.000 euros.
Concernant, les activités à l'international, Prévoir n'envisage pas de se développer dans d'autres pays. Le groupe dispose de deux succursales. Une au Portugal qui dégageait un résultat positif d'1M d'euros en 2023. Une en Pologne déficitaire de 2M d'euros. Il est également implanté au Vietnam via une filiale. En 2023, son résultat net s'établissait à 4M d'euros. Grâce, notamment, « au versement d'une indemnité de fin de partenariat avec un bancassureur local », précise Laurent Degioanni.
Enfin, le groupe Prévoir renforce ses fonds propres. Pour autant, son ratio de solvabilité se contracte de 14 points à 245%. « Cela ne nous inquiète pas, conclut la PDG de Prévoir. Ce repli s'explique par notre forte part actions dans nos actifs et par le fort choc sur les actions dans Solvabilité 2 ».
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