PSC : Le groupe Vyv remonté contre les résultats des appels d’offres

mercredi 26 juin 2024
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Écartés par deux ministères, les dirigeants du groupe Vyv contestent les critères d’attribution des premiers appels d’offres visant à mettre en place la réforme de la protection sociale complémentaire.

Le groupe Vyv organisait ce 26 juin une conférence de presse sur les investissements réalisés sur les territoires, dans le cadre de son plan d’investissement de 500 millions d’euros sur 4 ans. Au bout de deux ans, 258M d’euros ont été investis, dans des produits et services, de l’accompagnement ou les soins.

La question des résultats des appels d’offres de la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) a été abordée pendant l’échange avec les journalistes. En effet, les mutuelles du groupe Vyv ont perdu récemment les appels d'offres de deux contrats santé majeurs. Au ministère de la Transition écologique, MGEN, organisme référencé, a été écarté au bénéfice d’Alan. MGEN assure aujourd'hui 10.000 agents au sein de ce ministère, dont 30% des retraités.

Au ministère de l’Agriculture c’est Harmonie Mutuelle qui n’a pas été retenue face au consortium Agrica - Groupama - Crédit Agricole Assurances (et Mercer en qualité de gestionnaire). Harmonie Mutuelle assure aujourd'hui 15.000 personnes de ce ministère, dont 30% sont des retraités. Ils pourront donc faire le choix de conserver leur contrat individuel au sein de la mutuelle.

Quel modèle de frais de gestion pour demain ?

Interrogé sur un éventuel recours, Stéphane Junique, président du groupe Vyv, n’a pas souhaité s’exprimer sur ces appels à concurrence en particulier. Mais il a profité de la présence des médias pour faire passer quelques messages. Le dirigeant mutualiste a partagé ses interrogations autour « d’un modèle de frais de gestion à 7 ou 8% ». Sans le citer, il faisait référence au néoassureur Alan. « La force du modèle mutualiste c’est le réseau de distribution et le réseau de proximité. Si demain, les appels d’offres considèrent que tout cela n’a pas de la valeur, le service et l’accompagnement des personnes, nous aurons devant nous un enjeu de transformation majeur, a déclaré Stéphane Junique. En fonction des appels d'offres, le fait d’avoir un réseau de distribution peut être pris en compte ou au contraire totalement écarté des critères de notation. Et c’est une nouveauté ».

Le président mutualiste a également fait référence de façon indirecte à la montée de l'extrême droite dans les élections européennes qui a conduit à la dissolution de l'assemblée nationale. « Quand vous cassez des modèles, cela peut avoir des vertus de court terme. J’ai cru comprendre dans les signaux envoyés dans notre pays que les enjeux de proximité et d’ancrage territorial étaient majeurs », s’exclame Stéphane Junique. Nous ne sommes pas des structures financées par des fonds internationaux. Nous sommes des acteurs qui jouent un rôle de proximité. Et si l’État ne comprend pas que cela a de la valeur, nous avons un sujet devant nous. »

Le coût de la gestion made in France

Delphine Maisonneuve, directrice générale du groupe Vyv, a enfoncé le clou. « Nous n’avons pas de personnel off-shore, nous avons fait le choix de garder la gestion des contrats dans nos équipes. L’appel d’offres public doit-il prendre en considération dans ses critères de tarification la localisation des équipes qui sont au service de ses agents ? Cela fait partie du questionnement », lance-t-elle.

La directrice générale a également comparé la réforme de la PSC avec le marché de l’assurance des collectivités territoriales. Une mission parlementaire s’est récemment penchée sur l’assurabilité des collectivités. Pendant des années, « des vilains assureurs auraient bradé les prix et maintenant ils refuseraient d’assurer les collectivités. Mais comment les assurances ont-elles été sélectionnées ? », a lancé, volontairement "polémique", Delphine Maisonneuve. « Quand le prix pèse tellement lourd dans les appels d’offres face à la capacité à produire dans le temps un certain nombre de services, il peut y avoir parfois des effets collatéraux », prévient la DG. Avant de préciser que le groupe était pleinement mobilisé pour remporter les appels d’offres ministériels à venir, et notamment celui de l’Éducation nationale.

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