Avec une hausse du chiffre d’affaires en assurance des dommages et en assurance-vie, l’exercice 2013 a été bon pour le Gema. Cependant, le groupement des entreprises mutuelles d’assurances s’inquiète des conséquences de l’entrée en vigueur de la loi Hamon et table sur des "hausses significatives" de tarifs en habitation dans les prochaines années.
Sur l’année 2013, le Gema enregistre un chiffre d’affaires en augmentation de 2,5%, à 13Mds d’euros pour la branche assurance dommages, avec 330.000 sociétaires supplémentaires en portefeuille. "Nous continuons à gagner modestement des parts de marché", lance Gérard Andreck, président du groupement.
En ce qui concerne la branche Assurance-vie, le Gema enregistre pour 2013 des performances favorables, avec une collecte nette de nouveau positive à 1,7Md d’euros alors que l'année 2012 s'était soldée par une collecte négative de 194M d'euros. Avec plus de 90.000 nouveaux sociétaires supplémentaires sur cette branche, le groupement enregistre une collecte brute de 8,9Mds d’euros (contre 7,6Mds l’année précédente). "Nous accélérons notre activité sur ce secteur", ajoute Jean-Luc de Boissieu, secrétaire général du Gema.
Futures hausses de tarifs en MRH ?
Ébranlé par des catastrophes naturelles à répétition, le Gema s’est dit inquiet quant à la charge des sinistres qui pèse sur l’assurance dommages. Depuis le 23 décembre 2013, les différents événements climatiques ont par exemple impacté le groupement à hauteur de 133M d’euros, dont 39M pour le Var (106.000 déclarations de sinistres, dont 91.500 en MRH et 10.000 en auto). "Nous prévoyons pour les années qui viennent des hausses de tarifs significatives en MRH", ajoute Gérard Andreck, mettant en cause l’augmentation de la fréquence des Cat Nat ou encore la hausse des cambriolages.
"Il y a la réalité technique des risques. Le marché habitation est en difficulté et il sera très compliqué à rééquilibrer à cause d’une forte inflation", précise ensuite Pascal Demurger, futur président du Gema, présent à la conférence de presse des résultats annuels.
Concernant l’automobile, le Gema se veut un peu plus optimiste, évoquant "de possibles baisses de tarifs, mais ce ne sera pas flagrant". Si le groupement n’exclut pas une évolution positive de la situation tarifaire, elle table tout de même sur de probables stagnations des prix ou sur de légères hausses. "La baisse des accidents ne veut pas dire la baisse de la charge des sinistres", poursuit M. Andreck. "Avec l’incidence des sinistres corporels, nous avons beaucoup de mal à faire comprendre à nos clients que malgré les bons chiffres de la sécurité routière il y a des hausses tarifaires".
Euro-croissance et Loi Hamon
Concernant le futur contrat euro-croissance, le Gema s’est également montré prudent. "Nous avons pleinement approuvé la décision du gouvernement de ne pas toucher au régime fiscal du fonds en euros car nos sociétaires sont attachés à ces produits", se félicite Jean-Luc de Boissieu. "Nous ne sommes pas contre l’euro-croissance mais nous demandons à voir", poursuit-il, en s’interrogeant sur les décrets d’application du texte, les moyens de mise en vente des contrats et les besoins des clients. "Les mutuelles du Gema se gardent pour le moment de faire des prévisions sur la vente de l’euro-croissance dans leurs réseaux".
Le groupement en a profité pour renouveler ses craintes concernant la loi Hamon, et la résiliation infra-annuelle, invoquant des "difficultés d’application" et posant question sur le traitement des résiliations. "La loi Hamon va avoir une conséquence inflationniste à moyen / long terme car la rétention ou la conquête de nouveau assurés coutent cher", précise Pascal Demurger.
Gérard Andreck a de son côté rappelé qu’il regrettait que les comparateurs d’assurances en ligne ne soient pas mieux encadrés par le texte et s’inquiète, concernant l’assurance emprunteur, de la place toujours prépondérante qu’occupent les banques sur ce segment.
Passation de pouvoirs
Cette conférence de presse 2014 des résultats annuels du Gema était surtout la dernière présidée par Gérard Andreck, après 6 ans d’exercice (2 mandats de 3 ans) aux côtés de Jean-Luc de Boissieu, son fidèle secrétaire général. Une fois n’est pas coutume, les deux futurs remplaçants étaient à leurs côtés, Pascal Demurger pour le poste de président et Arnaud Chneiweiss pour le poste de secrétaire général.
C'était donc l’occasion pour l’actuel président de la Macif d’officialiser en quelques sortes la passation de pouvoir et de faire "place à une équipe où la jeunesse est au rendez-vous".
Retrouvez la conférence annuelle du Gema de 2013 et le JT qui lui était notamment consacré.
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