Résultats 2022 : Impactée par les climatiques, Macif se tourne vers 2026
Infographies - La Macif enregistre pour 2022 un chiffre d’affaires en légère baisse, tout comme son résultat net. Impacté par une forte sinistralité climatique, l’assureur mutualiste voit pourtant son nombre de sociétaires progresser alors qu'il prépare un nouveau plan stratégique à horizon 2026.
Dans la foulée des résultats annuels d’Aéma Groupe, c’est au tour de la Macif de dévoiler ses chiffres clés au titre de l’exercice 2022. L’assureur mutualiste voit son chiffre d’affaires s’établir à 5,849 milliards d’euros (contre 5,972Mds d’euros en 2021) avec un résultat net à 145,2M d’euros (contre 148,5M d’euros l’an dernier).
Côté solvabilité, les fonds propres de Macif atteignent 2,9Mds d’euros (en hausse de 2.3% sur un an). Le SCR de Macif SAM atteint 339%, quand celui de Mutavie s’établit à 240%.
Le ratio combiné de Macif atterrit quant à lui 101,1% (contre 100,4% l’an dernier). « Les importants investissements informatiques engagés cette année ont pesé pour 1,5pt sur le compte de résultat du groupe », précise Nicolas Bouffard, le directeur général délégué, en charge du pilotage économique, des finances et des risques du groupe. Sur ce point, l’assureur mutualiste précise que 450M d’euros sont prévus dans la transformation des systèmes d’information du groupe. Un important investissement initié au début du plan stratégique actuel et qui se terminera à la fin du prochain plan 2026 (voir dernier paragraphe).
Forte sinistralité climatique
Comme beaucoup d’opérateurs de la place, Macif a été largement impacté par les évènements naturels (grêle et sécheresse) lors de l’exercice passé. L’assureur mutualiste fait état d’un coût des sinistres (brut) de près de 3Mds d’euros, dont 716M d’euros de climatique pour 165 000 dossiers. « Les amortisseurs de réassurance ont joué mais ne seront sans doute plus les mêmes dans les années à venir », prévient Jean-Philippe Dogneton, le directeur général de la mutuelle d’assurance.
Dans le détail, l’assurance dommages (qui contribue pour 62,5% au chiffre d’affaires global du groupe) enregistre un chiffre d'affaires de 3.658M d’euros, en hausse de 3,4% sur un an, « fruit de la hausse des flux dans les points de vente Macif et des tarifs, tant en auto qu’en MRH », note Nicolas Bouffard. Ainsi, le groupe compte 15,5 millions de contrats IARD (dont 6,3 millions en auto et 4,5 millions en MRH) à fin 2022, soit un gain net de plus de 167.000 contrats sur l’exercice.
Côté finance et épargne (37,5% du chiffre d’affaires de la Macif), l’assureur mutualiste enregistre un encaissement de 2.191M d’euros (en baisse de 9% sur un an). Macif, qui enregistre 1,156 million d’adhérents, a engrangé 62.000 nouveaux contrats en assurance vie. « La collecte nette s’élève à 254M d’euros, et le montant de l’épargne gérée atteint plus de 25Mds d’euros », précise le groupe. Enfin, en santé / prévoyance, Macif fait état de 1,4 million de contrats distribués via sa marque et portés par Apivia Macif Mutuelle (AMM).
Au global (voir infographie ci-dessous), sur les 5,7 millions de sociétaires en portefeuille (+67.200 sur l’année), le groupe enregistre une production nette de 246.536 contrats (+167.128 contrats IARD, +61.208 contrats en santé / prévoyance, +18.200 en assurance vie / crédit) sur les 18,4 millions de contrats gérés.
Nouveau plan stratégique
Alors qu’elle entame la dernière ligne droite de son plan stratégique 2021-2023 baptisé « Ma Préférence », Macif pense déjà à son futur plan de marche. « Nous pensons qu’un plan triennal est le bon rythme pour insuffler une dynamique au groupe. Nous y travaillons avec le codir en concertation avec Aéma », indique Jean-Philippe Dogneton. L’assureur mutualiste espère ainsi boucler la construction de son nouveau plan 2024-2026 à la fin du 1er semestre 2023, avant de la présenter en interne, puis en externe durant la fin d’année.
Enfin, interrogé sur l’entrée au capital de CCR Re pour lequel elle avait fait une offre combinée avec Matmut, le directeur général du mutualiste explique qu’une telle opération ne relevait pas d’un aspect vital. « Il s’agissait d’un dossier intéressant compte tenu de la taille et du profil de CCR Re mais pour le quel un certain prix ne pouvait être dépassé. Nous n’avons pas de regret pour cette opportunité pour laquelle il ne fallait pas perdre son sang-froid », conclut Jean-Philippe Dogneton.
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