VIDÉOS - Le groupe Matmut dévoile ses résultats pour l'exercice 2023. L'assureur mutualiste tutoie les 3Mds d'euros de chiffre d'affaires et souhaite développer la diversification à l'occasion de son nouveau plan 2026.
Matmut boucle son plan 2021/2023 sur « un bilan très positif », relève son directeur général Nicolas Gomart. Sur les trois derniers exercices, le groupe accueillait 500.000 sociétaires en net, dont la moitié par la seule intégration de Mgéfi au sein de la Sgam. Au 31 décembre dernier, l'assureur mutualiste comptait ainsi 4,5 millions de sociétaires pour un peu plus de 8,3 millions de contrats, dont 330.000 supplémentaire en provenance, une nouvelle fois de Mgéfi.
L'apport de la mutuelle historique du ministère des Finances est donc loin d'être anodin. Il se concrétise également sur le chiffre d'affaires. Elle apporte 255M d'euros sur les 636M d'activité supplémentaires engrangés par le groupe entre 2022 et 2023. Au 31 décembre dernier, l'entreprise rouennaise affichait dès lors un chiffre d'affaires de 2,9Mds d'euros. « Nous tutoyons les 3Mds d'euros », se félicite Nicolas Gomart.
Surtout, l'arrivée de Mgéfi dans le giron du groupe lui permet de faire au saut dans la diversification. La santé pèse désormais 26% de l'activité de l'assureur mutualiste. Soit 8 points de plus qu'au début du plan stratégique. Au global, l'assurance de personnes participe pour 30% de l'activité. Et dans le cadre de son nouveau plan stratégique « Objectif Impact 2026 » le groupe vise 34%. Et il prévoit de se développer notamment sur l'assurance vie.
Où sont passés les réassureurs ?
Mais l'un des piliers du nouveau plan est de renforcer ses fondamentaux économiques. Notamment en raison d'une désertion des réassureurs. « En 2023, notre charge climatique nette de réassurance se montait à 93,3M d'euros contre 86,3M d'euros. Alors même que notre charge brute de réassurance était de 93,3M d'euros l'année dernière et 207,5M d'euros un an plus tôt, relate le directeur général de Matmut. À titre d'illustration, nous avions un traité de priorité avec un seuil à 17,5M d'euros en 2022. Il est passé à 40M d'euros lors des renégociations ».
Ce retrait des réassureurs « conduit à de la volatilité sur nos résultats », indique Virginie Le Mée, membre du comité exécutif du groupe Matmut, en charge de la coordination stratégique, finance et risques. Car, si le résultat net est resté relativement stable sur une année à 44,1M d'euros (-4,7%), le solde de réassurance s'est écroulé, passant de 118M d'euros à 55M d'euros. « Et ces 55M d'euros concernent des reliquats de sinistres de 2022 », précise le directeur général.
Développement vs rentabilité
Le groupe cherche dès lors à améliorer son résultat technique. Il y est déjà parvenu en 2023 en gagnant 3,5 points de ratio combiné. Ce dernier atterrissait à 101,5% au 31 décembre dernier. Cela passera par des revalorisations tarifaires et un freinage sur le développement de certains risques. Ainsi en auto, le groupe grappillait 60.000 contrats supplémentaires entre 2020 et 2021. Avant d'en perdre 1.000 sur les deux derniers exercices. « C'est un choix de notre part, selon Nicolas Gomart. Nous cherchons plus la rentabilité que le développement. Nous travaillons sur la qualité de notre portefeuille ».
Cela n'empêche pas la mutuelle d'assurance de viser 180.000 sociétaires supplémentaires sur la durée du plan. Mais elle souhaite aussi un ratio de solvabilité compris entre 180% et 220%. Or lors du dernier exercice il perdait 14 points à 189%. « Certes, nos fonds propres s'amélioraient de 11% à 2,2Mds d'euros, explique Virginie Le Mée. Mais nos exigences de capital augmentent plus fortement ». La raison : le développement du groupe. Mais aussi... le retrait des réassureurs.
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