CNP Assurances a enregistré sur les neuf premiers mois de l'année un bénéfice net en forte hausse de 42,3% à 783M d'euros, un bond attribuable à un effet de base favorable, le troisième trimestre 2011 ayant été marqué par d'importantes dépréciations.
Ce résultat est parfaitement en ligne avec les attentes des analystes, selon le consensus établi par l'agence Bloomberg. Il aurait pu être bien supérieur si l'assureur n'avait pas choisi d'affecter 209M d'euros à la provision pour participation aux excédents (PPE), réserve qui permet de lisser dans le temps les rendements servis aux assurés.
« C'est la politique de la maison que d'accroître ces matelas quand la conjoncture le permet, » a expliqué le directeur général adjoint en charge des finances, Antoine Lissowski, lors d'une conférence téléphonique. « On avait un trimestre totalement atypique en 2011, » a-t-il également rappelé.
Cette période avait notamment été marquée par la constatation de moins-values sur le portefeuille d'actions ainsi que de dépréciations sur les obligations d'Etat grecques, deux éléments qui avaient amputé le résultat de 206M d'euros.
En outre, le troisième trimestre 2012 a bénéficié, à l'opposé, de la réalisation de plus-values sur les actions et l'immobilier, à hauteur de 93M d'euros, ainsi que d'effets de marché liés à la réévaluation de certains actifs conservés par l'assureur, pour 143M d’euros. Le résultat net courant des neuf mois est lui quasiment identique (-0,1%) sur un an, a souligné M. Lissowski.
CNP est parvenu à préserver son bénéfice malgré un repli marqué de 14,1% de son chiffre d'affaires, à 19,39Mds d'euros, consécutif au fort ralentissement de l'assurance-vie en France et dans les pays d'Europe du sud (Italie, Espagne et Portugal). En France, CNP accuse une décollecte nette de 700M d'euros, soit « un peu moins que (sa) part de marché. »
« Notre sentiment, c'est que nous avons un effet de crise qui est en train de se stabiliser sur la fin de la période, » a commenté M. Lissowski au sujet de l'assurance-vie en France, relevant que le repli était « plus léger » au troisième trimestre.
« Nous avons eu une croissance des rachats partiels (retraits de sommes placées sur des contrats d'assurance-vie, ndlr), mais par contre, il n'y a pas de croissance significative des rachats complets » (retrait intégral), a détaillé le responsable des finances du groupe.
Interrogé quant au possible impact du relèvement, début octobre, du plafond du Livret A et du Livret de développement durable, grands concurrents de l'assurance-vie, M. Lissowski a indiqué qu'il n'y avait, « pour le moment », « pas de réaction à la conjoncture. »
La décélération de l'assurance-vie est partiellement compensée par les activités que CNP, au même titre que beaucoup d'autres assureurs, souhaite pousser, c'est-à-dire la prévoyance et la couverture de prêts.
La couverture de prêts enregistre ainsi une croissance de 7% en France et affiche une progression marquée en Italie et au Brésil.
Durant le troisième trimestre, CNP a, par ailleurs, poursuivi sa politique de désengagement des obligations souveraines des pays dits périphériques de la zone euro, faisant passer son exposition brute à 12,7Mds d'euros contre 19,2 fin 2011.« Nous avions un objectif de 10 milliards (d'euros) en fin d'année, que nous aurons atteint, » a annoncé M. Lissowski.
PARIS, 14 novembre 2012 (AFP)
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