L'assureur français Axa a enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires stable à 27,92Mds d'euros, le recul relatif de l'assurance-vie étant compensé par la progression en dommage, selon un communiqué publié jeudi.
A base comparable, le chiffre d'affaires est en baisse de 2%. Les revenus de l'activité vie, épargne et retraite sont en baisse de 3,8%, mais la marge sur affaires nouvelles est en hausse de 5 points à 25,8%.
Depuis l'an dernier, le groupe a fait de la progression des marges une priorité dans les pays développés, se focalisant moins sur la hausse de son chiffre d'affaires. Le directeur général délégué Denis Duverne l'a rappelé, lors d'une conférence téléphonique, parlant d' « approche sélective ».
En France, Axa est parvenu à maintenir une collecte nette (versements moins retraits) positive (+500M), un résultat nettement supérieur à celui du marché, qui affiche un repli de 45%.
« Cela tient au fait que l'assurance-vie d'Axa en France repose très peu sur la bancassurance, alors que le phénomène de décollecte a été marqué dans les banques qui ont réorienté l'épargne de leurs clients vers des produits de bilan en raison des nouvelles règles de liquidité", a expliqué M. Duverne.
Pressées par l'entrée en vigueur prochaine d'un nouveau cadre réglementaire, dit Bâle III, les banques privilégient à l'assurance-vie et au Livret A des produits dits de bilan, c'est à dire sur lesquels elles gardent la main. A l'étranger, Axa souffre d'un très fort ralentissement en Italie (-44% sur les affaires nouvelles), du fait d'un effet de base défavorable, 2010 ayant bénéficié d'une amnistie fiscale.
En dommage, le chiffre d'affaires est en hausse de 6,4%, en partie grâce à la poursuite de relèvements tarifaires, à hauteur de 3% en moyenne, dont 3,7% pour les particuliers. Axa a également bénéficié d'un bond de 14% des revenus en Suisse, où le chiffre d'affaires en dommage est désormais assez nettement supérieur à celui enregistré en France.
L'assureur tire également profit du dynamisme des marchés dits « à forte croissance », notamment la Chine, l'Inde, la Turquie et la Russie, dont les revenus augmentent de 11%. En gestion d'actifs, la décollecte s'est poursuivie tant chez Axa IM (-2Mds) que chez la filiale américaine AllianceBernstein (-11).
« On peut s'attendre à une collecte positive sur Axa IM sur le reste de l'année et à une poursuite de la réduction de la décollecte sur AllianceBernstein », a indiqué M. Duverne. Axa estime possible qu' « aux environs de la fin de l'année, AllianceBernstein retrouve une collecte nette positive », même si M. Duverne a prévenu qu'il s'agissait d' « estimations totalement spéculatives ».
Par ailleurs, concernant son exposition aux obligations des Etats européens dits périphériques, Axa a précisé qu'elle atteignait, fin mars, à 6,0Mds d'euros pour l'Italie, 4,2Mds pour l'Espagne, 0,5Md pour le Portugal, 0,3Md pour la Grèce et le même montant pour l'Irlande.
Paris, 5 mai 2011 (AFP)
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