Retraite/Successions : Les Français semblent prêts aux changements
D’après la dernière enquête du Cercle de l’épargne, les Français sont seulement 20% à souhaiter le maintien du système de retraite actuel. Pour les droits de succession, ils sont 49% à soutenir leur suppression totale, quel que soit le montant de l’héritage.
Le Cercle de l’épargne et Amphitéa ont publié les résultats de leur enquête 2022 sur l’épargne et la retraite, menée en coopération avec AG2R La Mondiale. « Le niveau d’épargne de Français a atteint 300Mds d’euros, dont 190Mds d’euros en 2021. Le taux d’épargne s’élève à 17,5% des revenus, un niveau supérieur qu’avant crise à 15%, dont un record historique à 28,1% au premier confinement. Les Français sont des épargnants dans l’âme », introduit Jérôme Jaffré, directeur du Centre d’études et de connaissances sur l’opinion publique.
Selon l’étude, les Français favorisent « l’épargne de précaution ». Pour autant, « ils sont également plus réformateurs qu’il n’y paraît » à quelques semaines seulement de l’élection présidentielle.
20% des Français souhaitent le maintien du système de retraite actuel
Sujet majeur de la prochaine élection présidentielle, la réforme du système de retraite continue de faire parler d'elle. Selon l’enquête, les Français continuent de se déclarer favorables à une réforme en profondeur. Seuls 20% se prononcent pour le maintien du système actuel. Près de la majorité des sondés, soit 46%, est favorable à un régime unique. 34 % se disent favorable à une distinction selon trois secteurs - salariés, indépendants et fonctionnaires - avec la disparition des régimes spéciaux.
Selon l’intention de vote, les électeurs de Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour semblent tournés vers l’option du régime unique. Pour les supporters de Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, les avis tendent vers un système organisé autour des trois secteurs, avec notamment disparition des régimes spéciaux. « L’électorat central d’Emmanuel Macron est profondément divisé comme il l’est également sur une réforme de la complémentaire santé des retraités ou du financement de la dépendance. Ce qui témoigne de la difficulté de mener à bien les réformes dans le domaine de la protection sociale », indique le Cercle de l’épargne dans son rapport.
Pour la dépendance, impôts et pédagogie !
Concernant le financement de la dépendance, les Français sont divisés. Selon l’enquête, les citoyens ont une préférence pour les impôts et les cotisations, plutôt que pour un système d’assurance obligatoire. « Il n’est pas rare de voir des citoyens épargner pour leur retraite et, arrivée à ce moment de leur vie, leur épargne devient le patrimoine des enfants. Par exemple, nombreux se demandent comment payer leur séjour en Ephad alors qu’ils sont propriétaires d’un bien immobilier, qu’ils refusent de vendre », explique André Renaudin, directeur général d’AG2R La Mondiale.
Les résultats restent néanmoins proches. Ils étaient 57% à dévoiler leur préférence pour les impôts et les cotisations sociales. En contrepartie, les 43% restants se tourneraient plus favorablement vers une assurance-dépendance obligatoire au moment du passage à la retraite.
Un héritage libéré, délivré …
Soucieux de pouvoir soumettre une partie de leur patrimoine à la prochaine génération, les Français sont à hauteur de 49% pour la suppression totale des droits de succession, quel que soit le montant de l’héritage. « La surprise la plus grande vient du fait que ce sont les moins dotés financièrement qui se prononcent le plus volontiers pour la suppression totale. Tout se passe comme si la mort et le désir de transmission aux vivants effaçaient les demandes de redistribution et d’égalité », indique Le Cercle de l’épargne. Pour cause, 56% des Français n’ayant aucun patrimoine financier sont favorables à supprimer totalement les droits de succession.
Ils sont 25% à être favorables à une remontée de l’exonération jusqu’à 200.000 euros, 17% à souhaiter maintenir l’exonération actuelle jusqu’à 100.000 euros et 9% à défendre la limitation de l’héritage à 12M d’euros par héritier direct.
Dans une même dynamique, les répondants étaient 63% à souhaiter assouplir les donations sans impôts. Ils ont notamment défendu une fréquence plus grande, passant de 15 ans aujourd’hui à 6 ans et pour un montant plus élevé à 150.000 euros, contre 100.000 euros jusqu’à présent. Dans le camps de l’opposition, ils étaient 13% à promouvoir une augmentation du taux d’impôt sur les donations.
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