INFOGRAPHIES – A mesure de sa reconnaissance au sein des entreprises, le métier du risk manager s'est transformé ces dix dernières années. Entre la féminisation de la fonction, la diversification des profils et l'élargissement des domaines d'intervention, le risk manager est aujourd'hui un modèle hybride aux frontières de l'ultra-polyvalence.
Dans son dernier baromètre 2019 sur le métier de risk manager - réalisé en partenariat avec PwC- l'Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l'entreprise) dresse un état des lieux d'une fonction en pleine mutation depuis 10 ans.
D'abord, les profils ont évolué. Alors que les risk managers orientés vers la gestion des Assurances et la Prévention des risques assurables (AP) représentaient une large majorité des acteurs de la place en 2009 (61%), ils ont diminué de moitié au sein des entreprises, évoluant vers des profils plus polyvalents, avec des compétences orientées vers la gestion des risques de l'entreprise (ERM – Entreprise Risk Management).
Depuis 2009, le métier s'est également féminisé. « Le panel de répondants est constitué en majorité d’hommes (57%) pour 43% de femmes (78% d’hommes et 22% de femmes en 2009). En 10 ans, la population répondante de risk managers femmes a presque doublé », indique l'étude.
Par ailleurs, « parmi les répondants, près d’un top risk manager* sur deux (54%) se situe dans la tranche d’âge 46 à 55 ans », note ensuite le baromètre qui précise qu' « en cumulé, 40% des répondants ont plus de 10 ans d’expérience dans le domaine de la gestion des risques ». De leur côté, les « nouveaux » risk managers sont à 63% issus de filières scientifiques ou d'économie / gestion.
Disparités salariales
Alors que la question de l'égalité de rémunération entre hommes et femmes est au cœur du débat public depuis plusieurs années, le baromètre fait état d'une rémunération brute annuelle de 105.000 euros pour un homme top risk manager et de 89.000 euros pour une femme. « Cette rémunération varie fortement selon les profils et une disparité salariale persiste entre les femmes et les hommes », précise l'étude.
Vers une plus grande polyvalence
Mais les changements les plus notables concernent la fonction de risk manager en tant que telle, fonction qui s'est largement élargie au cours de la décennie. D'abord, les secteurs d'activité où évoluent les RM se sont agrandis. « En 2009, les risk managers travaillant au sein de l’industrie ou des services représentaient 77% des répondants. En 2019, ils ne constituent plus que 37% du panel », indique l'étude. Comme lors des éditions précédentes, le secteur d’activité le plus représenté est celui de l’industrie, où 28 % des RM exercent leur activité, juste devant celui de l’assurance / réassurance / mutuelle avec 13%.
Ensuite, les responsabilités de ces derniers se sont également largement étoffées. « Les top risk managers ont en général plusieurs domaines d’activités complémentaires à leurs activités gestion des risques et/ou d’assurances. Ainsi parmi les répondants top Risk Managers 'ERM', 50 % pilotent également les activités de contrôle interne. De même, un top risk manager 'AP/ERM' est souvent responsable de la gestion de crise (73 %) et/ou de la continuité d’activité (63 %) », précise l'Amrae dans son baromètre.
Enfin, si les risk managers interviennent majoritairement en support sur les thèmes d’actualité, l'étude note, en guise de conclusion, que la cyber sécurité (à 81%) et la gestion des risques liée à la sûreté des personnes et des biens (à 73%) sont les deux thèmes sur lesquels ces derniers interviennent le plus.
*personne qui occupe le rang le plus élevé de la fonction gestion des risques au sein d'une entreprise
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