Salaires : Axa relève les objectifs climatiques de ses dirigeants

Axa augmente la part du salaire variable reposant sur l’atteinte d’objectifs environnementaux. Elle s’établit désormais à 30%, contre 10% précédemment et réformera le revenu de 5.000 collaborateurs.

Le groupe Axa accentue le poids des objectifs sociaux et environnementaux dans la rémunération variable de ses dirigeants et managers. Désormais, le respect de ces critères définira 30% du salaire variable, contre 10% précédemment et s’appliquera à 5.000 collaborateurs. « Les leaders sectoriels doivent devenir les locomotives des initiatives climatiques », a indiqué Céline Soubranne, directrice du développement durable du groupe Axa. De leurs côtés, les directeurs généraux auront comme obligation de remplir deux des trois critères imposés par le groupe, soit une réduction de l’empreinte carbone liée aux activités internes, un accroissement des investissements verts et/ou le maintien d’Axa dans le trio de tête au classement du Dow Jones Sustainability Index (classé 2ème en 2020).

Un instrument de mesure

En plus d’intégrer des objectifs climatiques à son nouveau plan stratégique, Axa a lancé depuis plus d’un an, l’indice Axa pour le progrès. Avec l’ambition d’évaluer son impact environnemental, la branche assurance du groupe se fixe comme objectif de renforcer la part des produits d’assurance verte et promouvoir une assurance inclusive auprès des populations vulnérables. En effet, « Le développement durable doit trouver un business model pour être le plus impactant possible. Ce sont des projets qui vont aider l’ensemble du groupe à aller de l’avant, mais cet indice va également être un plus au niveau de la NZIA », indique Céline Soubranne.

Une comparaison difficile

Encore peu nombreux dans le secteur de l'assurance, les indices extra-financiers cherchent toujours leurs grandes lignes directives. Afin d'y parvenir, Axa s'est tourné vers la taxonomie européenne et a trouvé inspiration de l'autre côté de l'Atlantique avec notamment la « base de produit vert crée par la Fédération californienne de l’assurance ». Désormais l'indice tente de couvrir quatre domaines, dont la lutte contre le réchauffement climatique, l’adaptation au changement climatique incluant une réduction du risque, la prise en compte de la biodiversité et l’économie circulaire comme l’utilisation de pièce de seconde main en assurance auto.

Du côté de l’inclusion assurantielle, elle se traduit par la création de produits adaptés, comme l’explique Céline Soubranne : « Avec Axa nous développons des produits d’assurance inclusive pour les populations les plus vulnérables. En moyenne, ces assurances coûtent moins d’un euro par mois. Par exemple, nous proposons une assurance pour les travailleurs migrants travaillant à Dubaï dans la construction, garantissant un envoi régulier d’argent aux familles en cas de décès ou d’accident ».

Une compétence de plus

Intégrer un nouvel indicateur dans les prises de décision n’est pas chose facile. Pour cela, Axa souhaite mettre en place une formation accessible aux 120.000 collaborateurs du groupe. Sous forme de module, le lancement officiel se fera dès novembre prochain avec une première formation tournée vers les bases scientifiques. S’ensuivra des modules ciblés comme l’impact des différents corps de métiers sur l’environnement ou la gestion d’un parc informatique. « Le climat, c’est aussi une compétence à acquérir, on veut investir dans une vraie formation, pour que les collaborateurs s’approprient le sujet et l’insèrent dans leurs travaux », conclut Céline Soubranne.