Santé : AG2R La Mondiale entre dans la Maison de l’innovation

jeudi 10 décembre 2020
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La Maison de l’innovation de la médecine spécialisée regroupe des médecins de la CSMF, Doctolib, Withings, Medaviz et AG2R La Mondiale.

C’est une des premières réalisations d’Isabelle Hébert depuis son arrivée chez AG2R La Mondiale en tant que directrice de la stratégie, marketing, digital et relation client. Le groupe paritaire devient le premier partenaire assureur à rejoindre la MIMS (Maison de l’innovation et de la médecine spécialisée). Ce laboratoire d’idées regroupe des médecins libéraux de la CSMF, des startups comme le spécialiste de la prise de rendez-vous en ligne Doctolib, la société de télémédécine Medaviz ou le fabricant d’objets connectés Withings. Chaque partenaire apporte une contribution financière de 50.000 euros.

La MIMS est un « lieu de rencontre pour favoriser le métissage intellectuel des acteurs du monde de la santé, explique son président Olivier Colin. L’objectif est de placer le médecin au cœur de l’innovation car c’est lui le garant de l’accessibilité de ces innovations par le patient ». La MIMS a vocation a devenir une maison ouverte à l’international. Ses fondateurs ont des liens étroits avec l’hôpital de Houston, haut lieu de la recherche et de l’innovation en santé. « Pour l’instant, nous n’avons pas d’acteurs publics parmi nos partenaires. Nous avons volontairement souhaité mobiliser en priorité les acteurs privés », indique Olivier Colin.

La MIMS a défini 4 actions pour l’année 2021. La première consiste à participer à la création du cabinet médical 2030. « Ce cabinet va permettre d’intégrer toutes les innovations organisationnelles et technologiques afin de définir l’avenir de la médecine libérale », explique le médecin généraliste Stéphane Landais. « L’objectif est d’améliorer le confort de travail des professionnels de santé et des patients. L’innovation en santé doit être une innovation humaine. C’est avec les professionnels de santé qu’il faut construire les services de demain. Nous imaginons un cabinet médical dans lequel le médecin a du temps médical et est débarrassé des formalités administratives, un cabinet ouvert sur les patients et sur les autres professionnels de santé », indique Stanislas Niox-Château, co-fondateur et président de Doctolib.

La deuxième action consiste à favoriser l’innovation à la demande afin de répondre aux besoins des professionnels de santé. La MIMS a également prévu d’organiser un forum annuel sur l’innovation en santé. L’événement, prévu pour l’automne 2021, regroupera des start-ups, investisseurs et représentants du monde médical.

Enfin, la MIMS a prévu de mettre en place un label sur les projets innovants. La MIMS est organisée en un comité scientifique et un comité stratégique. Ces comités seront ouverts à d’autres spécialistes de l’éthique, de l’innovation et même de la philosophie. Parmi les objectifs, la MIMS souhaite « simplifier les parcours de l’innovation médicale et organiser la mise en réseau de tous les acteurs ».

« Je suis fière d’être le représentant des financeurs dans cette maison. Nous, organismes assureurs, on réfléchit sur les questions d’innovation entre nous et avec des gens qui nous ressemblent. Et quand nous discutons avec des startups, c'est souvent en 'one to one' et on aborde rarement la question des parcours. Cette initiative nous pousse à réfléchir sur l'innovation en santé différemment. Par ailleurs, AG2R La Mondiale couvre de nombreux professionnels de santé, via la retraite supplémentaire. Nous couvrons également la branche des salariés des cabinets médicaux. Cela peut être intéressant pour nous de s’intéresser au monde médical, et donc à la santé au travail des collaborateurs que nous couvrons. Nous pensons aussi que la MIMS peut être un bon endroit pour imaginer des services de prévention et d’accompagnement, en étroite collaboration avec le monde médical et les start-up. Enfin, je trouve très intéressant de garder un œil sur le monde et de suivre ce qui se passe aux Etats-Unis », affirme Isabelle Hébert.

« Nous, les médecins, on se tourne toujours vers le directeur général de l’assurance maladie pour trouver du financement. Or, les dernières négociations conventionnelles ont montré les limites de l’Assurance Maladie. Il ne s’agit pas de mettre hors du jeu l’assurance maladie, mais de nous tourner vers d’autres financeurs, comme les assureurs complémentaires ou des entrepreneurs », conclut pour sa part le Docteur Franck Devulder.

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