Santé : Des indexations 2025 un peu moins élevées qu’en 2024

mardi 24 septembre 2024
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Un cabinet dentaire.

Pour l’année 2025, le cabinet Addactis anticipe des indexations comprises entre 5,5% et 9,5% sur les contrats collectifs de complémentaire santé, en phase avec la déformation du coût du risque.

Quand l’automne arrive, les acteurs de la complémentaire santé commencent à plancher sur les évolutions de cotisations pour l’année suivante. Difficile d’anticiper les indexations pour 2025 sans connaître le contenu du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Sans préjuger des décisions que prendra le nouveau gouvernement, le cabinet Addactis anticipe de fortes majorations sur les contrats de complémentaire santé l'an prochain. Des indexations qui resteront significatives, sans pour autant atteindre le niveau exceptionnel de l’année 2024.

Pour 2025, le taux d’indexation sera compris entre 4,5% et 8,5% en assurance santé individuelle, selon le cabinet d’actuariat. Avec un ratio combiné cible médian de 98%.

En assurance collective, les revalorisations seront plus importantes, entre 5,5 et 9,5%, en intégrant l’évolution du PASS estimé à 1,5%. Alors que le résultat technique des contrats collectifs ressort en déficit dans les études de la Drees ces dernières années, Addactis constate les effets des redressements des dernières années. Ils se traduisent ainsi par une amélioration du ratio combiné cible médian sur le marché de l’assurance collective, qui atterrit à 100%.

Forte évolution des dépenses côté AMO

Pour arriver à ces conclusions, Addactis s’est basé sur les évolutions des prestations de 2024. Côté Assurance maladie, les dépenses de santé ont augmenté de 4,9% sur le premier semestre 2024. Le cabinet d'actuariat avait estimé une augmentation de 7 à 9% des prestations de complémentaire santé entre 2023 et 2024. Finalement, « ce sera moins que prévu ». Soit une évolution comprise entre 5 et 8% sur le collectif et entre 2,9 et 6,2% sur l’individuel. Dans le détail, les OCAM constatent une dérive importante en dentaire (+10%), tout comme l’appareillage (+10%) et un poste pharmacie qui reste dynamique.

Ce décalage entre les prévisions d’Addactis pour 2024 et les prestations versées par les OCAM a une explication. « À priori les prestations augmenteront moins fort en 2024 que ce qui avait été anticipé, du fait de l’absence de certaines réformes », explique Cécile Paradis, associée d’Addactis. Le gouvernement démissionnaire n’a pas pu mettre en place certaines réformes qui avaient été annoncées comme l’extension du 100% santé à d’autres équipements (fauteuils roulants et prothèses capillaires). Parallèlement, le recours aux équipements du 100% santé ralentit, avec une « stabilisation des prothèses dentaires et une maturité de la consommation audio, avec moins d’achats neufs. Après des années de fortes croissances, la progression des postes concernés par la réforme du 100% santé semble s’atténuer », souligne l’actuaire.

Déformation du coût du risque

Pour comprendre ces évolutions, Addactis parle de « déformation du coût du risque » depuis deux ans, en phase avec l’emballement des dépenses de santé côté Assurance Maladie. Ainsi, la consommation de soins et bien médicaux (CSBM) a augmenté de 54Mds d’euros entre 2012 et 2022. Mais uniquement sur les quatre dernières années, elle a bondi de 28,6Mds, soit 13,8%. Les OCAM ont vu leurs prestations augmenter de 2,1Mds sur la même période (2019 - 2022), soit une augmentation de 7,6%. L’inflation, le vieillissement de la population, l'augmentation des maladies chroniques et l’innovation médicale sont des facteurs structurels qui expliquent la forte évolution du coût du risque santé pour tous les financeurs. Et qui devraient s’accentuer les prochaines années en raison de la montée des conséquences du changement climatique sur la santé. L'augmentation des cotisations n'est pas prête de s'arrêter.

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