Santé : L’UFC-Que Choisir appelle à freiner les dépassements d'honoraires
L’augmentation des dépassements d’honoraires inquiète l'UFC-Que Choisir. L’association attribue l’augmentation des cotisations de complémentaire santé à ce phénomène et formule des propositions pour encadrer les tarifs.
La part des médecins spécialistes autorisés à facturer des dépassements d’honoraires augmente. L’UFC-Que Choisir s’inquiète de l’ampleur du phénomène dans un communiqué de presse. En 2021, 52,2% des spécialistes en facturaient contre 45,8% cinq ans plus tôt. Le pourcentage varie selon la spécialité. Pour les gynécologues, la part des praticiens effectuant des dépassements atteint 71,4%, soit 9,3 points de plus qu’en 2016. Pour les anesthésistes, l’augmentation est de 12,8 points, passant de 46% à 58,8%.
L’association de consommateurs a analysé les données de l’Assurance-maladie et mis en lumière les différences flagrantes en fonction des départements. En 2022, le dépassement moyen en France était de 20 euros pour un gynécologue mais il pouvait atteindre 50 euros en moyenne pour le département le plus cher (Paris). La Sécurité sociale prend en charge 30 euros sur le tarif d’une consultation de gynécologue. « Les patients tendent à résider soit dans un « désert géographique » (peu de médecins), soit dans un « désert financier » (médecins relativement plus nombreux, mais aux tarifs très élevés) », dénonce l’UFC.
Il est nécessaire d'agir
Le phénomène est particulièrement inquiétant dans un contexte de baisse de la démographie médicale. L’association de consommateurs tire la sonnette d’alarme alors que les représentants des médecins et l’Assurance-maladie sont en train de négocier les tarifs opposables des consultations pour les prochaines années. Une revalorisation des tarifs pourrait conduire les médecins qui pratiquent les dépassements à augmenter leurs honoraires, car « il n’existe aucun mécanisme empêchant un effet d’aubaine », selon l’association. Et l’UFC-Que Choisir de demander : « Il est pourtant indispensable de réduire les écarts entre les tarifs de base et les tarifs pratiqués, écarts que les patients payent de leur poche, soit directement (lorsqu’ils ne sont pas couverts par leur complémentaire santé), soit à travers une hausse de la cotisation à leur complémentaire ».
L’association de consommateurs formule des propositions dans le cadre des négociations conventionnelles. Elle demande « de conditionner d’éventuelles augmentations des tarifs de base de la Sécurité sociale à une réduction effective des restes à charge pour les usagers ». Par ailleurs, elle souhaite « la fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) hors Optam pour les nouveaux arrivants ». Enfin, dans le contexte actuel de crise d’accès aux soins, l’UFC-Que Choisir considère indispensable l’ouverture de travaux « visant à terme l’adhésion de tous les spécialistes installés en secteur 2 à l’Optam ».
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