Santé : L'UMP veut accélérer les déremboursements des médicaments inefficaces
L'UMP va proposer mardi, lors d'une convention dédiée à la santé, d'accélérer les déremboursements de médicaments dont le service médical rendu est insuffisant et « optimiser » la prise en charge des affections de longue durée (ALD).
« Nous voulons nous inscrire en faux contre la vision apocalyptique du système de santé, véhiculée par les socialistes », a déclaré le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, en présentant à la presse les 45 propositions de l'UMP sur la santé, destinées à alimenter le projet présidentiel pour 2012.
« Le PS vise à agiter des peurs et c'est absolument inacceptable ». Depuis 2007, « la qualité des soins ne s'est pas dégradée, l'hôpital n'est absolument pas menacé, le nombre des médecins n'a pas diminué », a-t-il ajouté tout en reconnaissant des « problèmes » et des « engorgements ».
Parmi les propositions de l'UMP figure la poursuite de la politique de déremboursement des médicaments inefficaces. « Nous proposons d'aller vers un déremboursement des médicaments qui sont d'un service médical très faible comme c'est le cas de la plupart des médicaments remboursés à 15% », a déclaré Philippe Juvin, député européen et secrétaire national de l'UMP.
« Je préfère qu'on rembourse mieux un anti-cancéreux et qu'on cesse de rembourser un vaso-dilatato-oxygenato-truc... qui ne fonctionne pas », a-t-il ajouté.
Les ALD mieux contrôlées
Si l'UMP réaffirme son « engagement solidaire vis-à-vis des personnes atteintes d'ALD », elle estime que « l'optimisation » de la dépense de santé « ne peut souffrir d'aucune exception » et prône des « mises à jour annuelles » sur les entrées et sorties du dispositif des ALD. Représentants des patients et professionnels de santé seront « associés » à cette démarche, a précisé M. Juvin en citant l'exemple éventuel de la pathologie du diabète.
S'agissant des dépassements d'honoraires, l'UMP veut les « encadrer » mais sans réellement proposer de nouvelle mesure. « Nous faisons confiance aux professionnels de santé. Si ça ne marche pas, on trouvera une solution », s'est borné à déclarer Philippe Juvin, qui « ne croit pas au grand soir en matière de santé » mais à « une adaptation au coup par coup, de façon ciselée ».
« Nous préférerons toujours les incitations plutôt que les sanctions », insiste pour sa part M. Copé.
Un délégué interministériel à la santé mentale
L'UMP entend en outre faire baisser le prix du médicament par « une gestion plus dynamique de la fixation des prix ».
Le parti présidentiel souhaite aussi confier à un « Délégué interministériel à la santé mentale » la mise en œuvre d'un « vaste plan santé mentale qui aura vocation, dès 2012, à refonder les bases de l'intervention publique en direction des personnes atteintes de troubles mentaux ».
Sur le modèle de ce qui a été fait en Australie et au Portugal, l'UMP propose d'expérimenter et de financer un « développement massif des initiatives de soutien à la parentalité » en vue de « prévenir l'émergence de troubles du comportement chez leurs enfants ».
Paris, 10 octobre 2011 (AFP)
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