Santé mentale : Un cocktail détonnant et préoccupant en 2023
INFOGRAPHIES - La quatrième édition du mind health report élaborée par Ipsos pour le compte d’Axa tire la sonnette d’alarme en matière de troubles mentaux. Selon le rapport, les cas se multiplient, alors que la prise de conscience s’affaiblit.
« L’année 2023 marque un millefeuille de mauvaises nouvelles sur le plan de la santé mentale ». Le ton est donné. Lors d’une conférence de presse présentant la quatrième édition du rapport du mind health élaborée par Ipsos pour le compte d’Axa, Étienne Mercier, directeur du pôle opinions et santé du groupe d’études par enquêtes a tiré la sonnette d’alarme. Pour cause, selon l’Organisation mondiale de santé et l’Organisation internationale du travail, 12Mds de journées de travail sont perdues tous les ans en raison d’une dépression ou d’une anxiété, coûtant près de 1.000Mds de dollars à l'économie mondiale. Un « cocktail détonnant et préoccupant », souligne Étienne Mercier.
Selon le rapport, la santé mentale représente la première cause d’arrêts maladie au coude à coude avec les troubles musculo–squelettiques. Sur les douze derniers mois, 23% des salariés se sont arrêtés en raison de troubles mentaux. « Nous vivons dans un monde de polycrise accentué notamment par les bouleversements mondiaux, l’éco-anxiété, l’avènement technologique ou encore le travail hybride », a détaillé Patrick Cohen, directeur général d’Axa Europe et Santé. De quoi intensifier les problèmes de santé mentale. Selon le rapport, 32% des sondés en souffrent actuellement, contre 27% l’an passé. « Il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis la crise du Covid », précise Patrick Cohen.
Les populations interrogées ont été divisées en quatre catégories : épanouis (flourishing), ceux qui s’en sortent (getting by), languissants (languishing), en difficultés (struggling). Selon l’indice mind health, la dernière catégorie a progressé de 3 points sur un an. « Ce qui peut paraitre minime, mais en réalité l’augmentation est colossale », a commenté Étienne Mercier. En revanche, la part des personnes « getting by » a reculé de 2 points, à 33% en 2023. Or, aussi oxymorique que cela puisse paraître, les individus touchés gèrent de plus en plus leurs problèmes eux-mêmes, alors que la prise de conscience d’un problème mental est en berne.
La santé mentale est une affaire de santé publique, mais également d’entreprise, rappelle Axa lors de la conférence. L’employeur a « une obligation de résultat et non de moyens sur le préservation physique et mentale de ses salariés », ajoute le géant de l’assurance. L’augmentation des troubles mentaux entraîne un désengagement de la part des salariés qui optent pour davantage de télétravail, de congés sabbatiques ou encore qui diminuent leur charge de travail.
La santé mentale se détériore en France
L’enquête a été réalisée sur la base de 16 pays. Si les états asiatiques tels que la Thaïlande et la Chine ou encore la Suisse au niveau européen affichent des niveaux convenables, la situation est toute autre en Grande-Bretagne en Irlande et en France. Selon l’enquête, l’Hexagone figure parmi les pays où la situation s’est le plus détériorée en un an. L’absentéisme pèse 27Mds d’euros par an sur le territoire tricolore, ce qui représente environ 7% de la masse salariale. De quoi peser sur les comptes de la Sécurité sociale. En 2023, les arrêts maladie ont représenté 8% du budget, contre une moyenne annuelle de 5% depuis 2010.
Pour faire face à ce fléau, Axa France propose de démystifier le sujet et de promouvoir la sensibilisation. À la tête de différentes solutions de prévention, le vaisseau amiral du groupe va par ailleurs lancer une nouvelle offre en mai, « l’aboutissement de l’ensemble des actions menées jusqu’alors ».
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