Santé au travail : La start-up Padoa lève 20 millions d'euros
La start-up Padoa qui propose des services de santé au travail annonce une levée de fonds de 20 millions d'euros auprès de ses investisseurs historiques, dont l'incubateur Kamet du groupe Axa.
Créée en 2016, Padoa propose une plateforme technologique pour les services de santé au travail. En 2017, Kamet, start-up studio du groupe Axa, avait déjà investi 5 millions d'euros dans la start-up. Aujourd'hui, Padoa annonce avoir conclu un deuxième tour de table de 20 millions d'euros auprès Kamet et de quelques personnes physiques.
Padoa s'adresse aux services de santé au travail en charge de suivre individuellement les salariés, de faire un diagnostic des risques dans l'entreprise et de proposer un accompagnement via des plans de prévention. « Les services de santé au travail font face à de nombreuses difficultés : ils ont un maillage territorial exceptionnel mais ils ont été délaissés par les grands acteurs du numérique. Le manque d'outils conduit à un gâchis sur les données. Très peu d'études épidémiologiques sont réalisées. Les services souffrent aussi d'une image négative car les employeurs ont du mal à percevoir la valeur ajoutée », explique Cédric Mathorel, CEO de Padoa.
En partant de ces constats, Padoa propose un système de collecte de données de santé clé en main. Les salariés sont invités à réaliser une pré-visite médicale d'environ 30 minutes au cours de laquelle ils répondent à une batterie de questions sur une tablette et réalisent seuls des examens médicaux avec des objets connectés.
Au cours de cette pré-visite, 60 informations différentes sont collectés de manière homogène. « Nous pouvons ensuite réaliser des cartographies de risque au niveau de l'entreprise, en fonction du secteur d'activité, du type de fonction, de la région géographique... », explique Cédric Mathorel. Ensuite, le professionnel de santé réalise la visite médicale avec le salarié, qui sert à interpréter les résultats, corriger certaines déclarations ou bien réaliser des examens complémentaires.
Un outil collaboratif
Padoa propose deux options : soit la pré-visite a lieu dans un cabinet médical, soit une infirmière se déplace jusqu'au site de l'entreprise avec tout le matériel, et grâce à un service de téléconsultation, elle met en relation le salarié avec le médecin du travail.
Avec les résultats de plusieurs collaborateurs, le médecin de travail peut engager une discussion avec l'entreprise s'il juge pertinent de partager certaines analyses, tout en respectant le secret médical. L'outil s'adresse aux professionnels de santé mais également aux salariés grâce à sa dimension collaborative. Ces derniers peuvent avoir accès aux résultats de la pré-visite et aux documents administratifs via un espace sécurisé en ligne. Demain, Padoa imagine une nouvelle brique de prévention destinée aux salariés.
« Notre système a provoqué une petite révolution : il permet d'une part d'engager le salarié dans une démarche de santé au travail, de libérer du temps médical pour le médecin et de réaliser des analyses épidémiologiques pour ensuite mener des actions de prévention », résume Cédric Mathorel.
Aujourd'hui, Padoa travaille avec une douzaine de services de santé au travail (6 grandes entreprises et 6 services inter-entreprise départementaux) en France. 230.000 salariés sont suivis par la plateforme. L'objectif de la start-up est d'arriver à un million de salariés suivis d'ici 18 mois. A partir de novembre 2018, Padoa expérimente également un service à destination des employeurs pour les accompagner dans le diagnostique et la déclaration des risques professionnels.
Parmi les pistes de développement, Padoa est en discussion avec deux acteurs du secteur public pour proposer l'examen médical à des agents de la fonction publique. Padoa va également mener une expérimentation avec la Fédération des Particuliers Employeurs (FEPEM) pour proposer son outil de diagnostic à 5.000 employés à domicile.
Aujourd'hui Padoa compte 40 collaborateurs et demain, grâce à la levée de fonds, elle souhaite doubler ses effectifs. Son modèle économique est basé sur la location du logiciel via une redevance annuelle en fonction du nombre de salariés suivis.
Cédric Mathorel, ancien collaborateur d'Axa, n'imagine pas pour l'instant l'intégration de Padoa dans une offre d'assurances.
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