Sécheresse : La moitié des sinistres classés sans suite
INFOGRAPHIES - Alors que 53% des sinistres sécheresse faisant l’objet d’un arrêté Cat Nat sont classés sans suite, le rôle des experts est primordial dans l’analyse des risques et l’indemnisation des sinistrés.
Si le coût de la sécheresse pourrait atteindre entre 1,6 et 2,4Mds d’euros en 2022 (selon les dernières estimations de la MRN) les dommages sur les bâtiments ne sont pas toujours consécutifs aux phénomènes de RGA (retrait-gonflement des argiles), notamment suivant les zones où ces derniers sont construits.
« Il existe aujourd’hui en France de grands bassins de sécheresse que sont le sud-ouest, le sud-est (et notamment la partie sud de la région PACA), le centre et l’Ile-de-France. Depuis 2/3 ans, nous constatons que cette cartographie s’étend et que la région, relativement épargnée jusqu’alors, est désormais impactée », explique Christophe Gadouleau, directeur dommage du groupe Saretec.
Une deuxième composante s’ajoute à ce phénomène, celle du changement climatique qui entraîne des déficits pluviométriques dans de nouvelles régions. « Le climat plus sec tend, dans les zones déjà sinistrées, à étendre les désordres à des bâtiments fondés plus profondément, jusqu’alors épargnés, et dans des zones plus récemment en déficit pluviométrique, à provoquer l’apparition de désordres sur les bâtiments fondés les plus superficiellement », poursuit notre expert. Selon France Assureurs, plus de la moitié des sécheresses surviennent même hors période estivale (voir graphique ci-dessous)
Fissure ne veut pas forcément dire sécheresse
Une fois le placement d’une commune en arrêté de Catastrophe Naturelle pour la sécheresse, cela ne veut pas forcément dire que le dommage au bâti relève de ce phénomène. Sur ce point, c’est le rôle des experts sur le terrain de déterminer la cause réelle des dégâts. « Concernant les sinistres, nous sommes en capacité d’identifier les désordres de fissuration qui résultent de tassements différentiels des fondations résultant de la sécheresse/ réhydratation des sols sensibles ou bien d’autres causes (fuite de réseau enterré, tassement de remblais par exemple) ou bien encore d’identifier s’il s’agit d’autres phénomènes de nature structurelle au bâtiment », note ensuite Christophe Gadouleau.
Selon France Assureurs, 53% des sinistres sécheresse faisant l’objet d’un arrêté Cat Nat sont en moyenne classés sans suite, pour diverses raisons (voir graphique ci-dessous).
« Notre rôle premier est de trouver les causes du sinistre, puis au-delà des expertises souvent très techniques, de rendre nos conclusions de manière intelligible auprès des assureurs mais aussi des assurés », ajoute notre expert. « De même, les délais d’instruction peuvent être parfois importants. Il s’écoule généralement un an entre la période couverte par l’arrêté et la date de publication de l’arrêté Cat Nat permettant la prise en compte de la déclaration de sinistre par l’assureur. Vient ensuite la phase d’instruction qui peut dans certains cas en effet nécessiter des investigations géotechniques pour déterminer la solution de confortement appropriée ».
Un quart de la sinistralité climatique
Alors que le coût moyen annuel des sinistres sécheresse s’établit autour de 16 000 euros ces 20 dernières années (voir graphique ci-dessous), l’accélération de ce risque pourrait selon France Assureurs coûter près de 43Mds d’euros au marché à horizon 2050. Depuis 2015, la part de la sécheresse pèse aujourd’hui pour 24% dans l’ensemble de la sinistralité climatique contre 15% entre 1989 et 2014.
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