INFOGRAPHIES – Le tremblement de terre survenu en Ardèche ce 11 novembre a rappelé que la France métropolitaine était soumise à ce risque couvert par le régime cat'nat'. Pourtant depuis 1982, la France a connu peu d'épisodes au regard des risques inondation ou sécheresse.
Le 11 novembre, la terre a tremblé en Ardèche. Le séisme d'une magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter a fait quatre blessés et causé de nombreux dégâts, notamment sur la commune du Teil. Spectaculaire, le risque sismique reste relativement rare en France métropolitaine. Bien que le territoire soit secoué plusieurs centaines de fois par an, les mouvements ressentis par la population demeurent plus épisodiques. Il est en revanche nettement plus prégnant sur les territoires ultra-marins.
Ainsi sur les 167.414 communes reconnues en état de catastrophes naturelles depuis la création du régime en 1982, 629 l'ont été pour des secousses sismiques, soit 0,4% des arrêtés. Un chiffre bien loin du risque inondation pour lequel 3.330 communes ont été reconnues rien que sur l'année 2018, selon les chiffres de CCR.
Cela tient notamment à la nature du risque sismique en France, localisé le long des failles comme dans les Pyrénées ou aux limites de plaques comme dans les Alpes. La carte ci-dessous, recensant les communes ayant été reconnues en état de catastrophes naturelles, montre ces localisations bien précises autour des zones montagneuses du territoire.
Le coût engendré par les séismes s'avèrent, lui aussi, relativement faible pour le secteur de l'assurance. Depuis 1982, 4 évènements à 10M d'euros ou plus de dommages assurés ont été recensés par la Caisse Centrale de Réassurance. Une paille au regard des 36Mds d'euros versés en indemnisation au titre du régime Cat'Nat' depuis sa création en 1982 (hors assurance auto).
Le scénario de Ligure
Pour autant, le risque d'une super catastrophe n'est pas à écarter. En premier lieu, parce que les séismes peuvent toucher des centrales nucléaires quand bien même elles sont conçues pour résister aux secousses sismiques. EDF a ainsi arrêté la centrale de Cruas en Ardèche ce 12 novembre pour procéder à des vérifications après le tremblement de terre de la veille.
Ensuite, parce qu'à l'instar de la crue centennale de la Seine en Île-de-France, les Alpes-Maritimes sont potentiellement sujettes à un séisme de forte intensité. Le scénario retenu par les modélisateurs de CCR s'appuie sur le tremblement de terre de Ligure survenu le 23 février 1887 dans le Golfe de Gênes, près de la frontière franco-italienne. Il a été estimé à VIII-IX sur l'échelle Medvedev-Sponheuer-Karnik qui compte 12 niveaux et avait causé de nombreux dégâts sur Menton et Nice.
Pour modéliser les dégâts potentiels d'un tremblement de terre dans le pays Niçois, les experts prennent comme hypothèse un séisme de magnitude 6,2 à 6,4 sur l'échelle de Richter survenu à 8km de profondeur à environ 30km au Sud-Est de Nice. Les dommages potentiels seraient compris entre 11 et 14Mds d'euros, soit environ 1/3 de l'ensemble des indemnisations versées dans le cadre du régime Cat'Nat' depuis sa création en 1982. Ce scénario est d'autant plus crédible qu'une secousse de 4,6 sur l'échelle de Richter est survenu le 25 février 2001 à 26km au Sud-Est de Nice et à 10km de profondeur.
Mais à l'heure actuelle, l'événement sismique le plus coûteux pour le secteur de l'assurance en France Métropolitaine fut celui survenu à Annecy en juillet 1996. Une secousse de 5,3 sur l'échelle de Richter a frappé la région pour un bilan de 58M d'euros de dommages assurés hors assurance automobile. Si l'on ajoute les territoires ultra-marins, c'est celui des Saintes en Guadeloupe du 21 novembre 2004 (59M d'euros hors assurance auto).
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