Dans une série de mails et de documents que nous nous sommes procurés, les salariés et les représentants du personnel font part de leur profonde inquiétude quant à l'avenir du groupe SFS, et donc le leur.
Que va devenir SFS ? Cette question, nombre de salariés du groupe se la pose. Les représentants des salariés en effet procédé à un sondage auprès des collaborateurs du courtier après l'annonce du retrait du marché de l'assurance construction en France par CBL Insurance, propriétaire de SFS. 53% des répondants se disent très inquiets et 30% se montrent pessimistes quant à l'avenir de SFS. Enfin, 17% estiment que le groupe a toujours su se relever.
Un transfert d'activités ?
Il en ressort globalement un sentiment de manque de transparence. A l'occasion d'un Comité central d'entreprise de l'Unité économique et sociale SFS-IMS, les délégués du personnel ont pu interroger les dirigeants du groupe Antoine Guiguet et Gérard Marichy. 70 questions leur ont été remises visant à éclaircir la situation sur l'avenir de SFS. Lors de ce CCE du 21 février, la direction avait affirmé être en mesure de couvrir les deux prochains mois de salaires (février et mars).
Les délégués du personnel ont par ailleurs interrogé la direction sur le transfert d'activité envisagé vers SAR France, spécialiste du risque juridique liés, notamment, au permis de construire basé à Biarritz. « Le 22 décembre, M. Antoine Guiguet, administrateur délégué a confirmé au CE que la société SFS France Courtage allait désormais prendre la gestion de l’activité de courtage de SFS Europe en France. Une semaine plus tard, le Directeur des ressources humaines Groupe, M. Bertrand François, a informé le CE que ce transfert d’activité serait finalement confié à la société SAR France, jusqu’ici inconnue des salariés, et pour l’occasion rebaptisée SFS France », lit-on dans un droit d'alerte transmis à la direction lors du CCE et que nous avons pu nous procurer. Les mentions légales sur le site de SAR France livre en effet un numéro siret qui renvoie à SFS France dans le registre du commerce. Son siège social a, lui, été déménagé de Biarritz à Paris au mois de janvier dernier.
Le scénario d'une cessation de paiement sur la table
Depuis cette réunion du CCE, CBL a été placé en liquidation judiciaire et la direction de SFS a signifié, dans une communication interne, l'impossibilité de souscrire chez Alpha. Dans un mail envoyé aux salariés et que nous nous sommes procurés, les représentants du personnels évoquent une série d'entretiens téléphoniques entre la direction et eux-mêmes. Il aurait ainsi été soulevé l'option d'un dépôt de bilan assorti d'un règlement des salaires par l'AGS (Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés).
Une situation qui entraînerait un décalage de paiement de trois semaines, ce qu'ont refusé les représentants des salariés. Sous la pression, la DRH a alors finalement assuré que les salaires de février seraient payés. Il a par ailleurs été siginifié que le scénario d'une dossier de cessation de paiement était envisageable, mais pas d'actualité pour le moment. « La direction nous a indiqué qu'elle travaillait à la fois sur l'aspect financier de la situation dans un contexte éminemment tendu mais également sur toutes les solutions possibles de reprise par un nouvel actionnaire et la continuité de l'activité », indique le communiqué envoyé aux salariés par les délégués du personnel.
Nous avons tenté de joindre la direction de SFS pour obtenir une réaction, mais sans succès.
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