Stratégie : Une Maif nouvelle « Régénération » pour 2026
Le groupe Maif vient de dévoiler son nouveau plan stratégique à horizon 2026. Baptisé « Régénération », le projet doit permettre à l’assureur mutualiste d’atteindre d’ambitieux objectifs comme le gain de 200 000 sociétaires (nets), la baisse de la température de ses investissements ou encore d’accélérer sa diversification.
« Je crois que c’est le moment d’être ambitieux ! » C’est par ces mots que Pascal Demurger, directeur général du groupe Maif, a introduit la présentation du nouveau plan stratégique 2023-2026 de l’assureur mutualiste. Baptisé « Régénération », ce plan doit permettre à la Maif « de rajeunir, de se revigorer, de se réactualiser… ».
D’abord, l’enseigne niortaise souhaite évidemment rester solide sur ses fondamentaux, et notamment sa qualité de service. « Nous resterons le N°1 de la relation client durant ce plan », affirme ainsi Pascal Demurger. Ensuite, le groupe souhaite maintenir sa solidité économique et la pérennité de son modèle mutualiste. Maif, qui devrait voir son chiffre d’affaires 2022 atterrir à 4,5Mds d’euros (en hausse de 25% sur le dernier plan) affichera un résultat en baisse, en-dessous de 100M d’euros. Le groupe dispose aujourd’hui d’un niveau de fonds propres qui a doublé en une décennie pour s’établir au-delà de 3,5Mds d’euros. « Nous avons dans notre plan un sujet d’amélioration de notre efficacité opérationnelle qui passe notamment par le pilotage de nos coûts techniques ou de nos frais généraux », explique ensuite le directeur général. Sur ce point, l’assureur mutualiste s’est fixé comme objectif de réduire de 1 point sur 4 ans ses frais généraux sur cotisations, actuellement à 30%.
"L’assureur préféré des trentenaires"
« Régénération » doit ensuite permettre au mutualiste d’aborder plusieurs enjeux de demain. En premier lieu, la Maif souhaite séduire de nouveaux publics et ambitionne d’être « l’assureur préféré des trentenaires ». Pour se faire, la mutuelle d’assurance mise sur de nouvelles offres adaptées aux exigences et aux modes de consommation de ce public. « Nous avons un calendrier de sorties programmé, tant en IARD qu’en assurance de personnes qui est de plus en plus un vecteur de recrutements de nouveaux sociétaires », explique ensuite Pascal Demurger. Sur ce point, le groupe veut notamment accélérer sur l’emprunteur, l’épargne verte ou encore l’assurance professionnelles des indépendants.
La Maif souhaite également réinventer sa distribution en revoyant sa présence physique. Pas question de fermer ses 150 agences aujourd’hui présentes sur le territoire mais d’« expérimenter des présences nomades ou la mise en place de flagships par exemple », ajoute le dirigeant.
Davantage de croissance externe
Dans un marché du travail aujourd’hui en retrait, Maif ambitionne ensuite de « rester une entreprise différenciante et un employeur attractif en proposant un travail engageant, stimulant, qui repose sur des engagements forts ». Ainsi, l’assureur propose de travailler durant son prochain plan à plus d’inclusion, de diversité et d’égalité des chances. « Nous devons également favoriser davantage la mobilité interne et moderniser nos méthodes de travail », poursuit ensuite le directeur général.
Le nouveau cap fixé par le Niortais prévoit enfin de repousser ses frontières. S’il ne s’agit pas là de s’exporter à l’étranger, la Maif souhaite se développer au-delà de la stricte assurance. « Nous devons rester innovants sur notre métier mais aussi en périphérie avec des secteurs tangents au nôtre. Le sujet de la diversification - comme le rachat de la Camif l’an dernier - est donc central. Sur les sujets de croissance externe comme avec la Smacl, nous irons là aussi un cran au-delà durant ce plan. Enfin, la question de l’accélération de nos partenariats autour de la distribution intermédiée sera aussi au centre de nos préoccupations », ajoute Pascal Demurger.
Baisse de la température
Surtout, le groupe Maif qui a récemment annoncé la création d’un dividende écologique, veut renforcer son engagement envers ses sociétaires mais aussi en faveur d’une transition écologique et solidaire.
« Nous souhaitons rester à l’avant-garde dans nos investissements à impact. Aujourd’hui 100% de l’épargne de nos assurés est labélisée responsable », indique ensuite le dirigeant. La Maif, qui compte actuellement 2,5Mds d’euros d’investissements verts en portefeuille, projette surtout de réduire de 25% son impact environnemental à horizon 2025. « La température de notre portefeuille d’investissements est aujourd’hui relativement faible, aux alentours de 1,9°C. Notre objectif est d’atteindre les 1,5°C avant 2030 », renchérit Pascal Demurger.
Toujours sur ce sujet environnemental, l’assureur mutualiste souhaite enfin accompagner ses fonds ou entreprises partenaires dans leur décarbonation et créer de nouveaux fonds d’investissements dédiés à la biodiversité.
Retrouver la rentabilité pour Smacl
Interrogé au sujet de de la santé financière de la Smacl, le dirigeant a évoqué « une année 2022 extrêmement négative ». La filiale du groupe, recapitalisée à hauteur de 140M d’euros sur l’exercice, « dont 60M d’euros liés aux pertes antérieures et anticipées avant même la signature du rapprochement » doit désormais « retrouver de la rentabilité à très court terme, c’est un impératif », ajoute Pascal Demurger. Le groupe mutualiste se donne ainsi jusqu’en 2024 / 2025 pour redresser sa petite sœur en travaillant sur le nettoyage des portefeuilles, la politique de souscription, la tarification et sur ses coûts internes (fonctions support, IT, etc).
A l’issue de son précédent plan, la Maif a enregistré l’arrivée de 775 000 ménages au sein de son portefeuille (soit 25% de plus que ses objectifs) pour un solde net de 210 000 nouveaux sociétaires (plus de 300 000 à l’échelle du groupe). L’assureur mutualiste s’est fixé pour objectif d’atteindre un solde net de 200 000 nouveaux sociétaires à fin 2026 pour Maif et Maif Vie.
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