Transition écologique : France Assureurs fait 5 propositions
France Assureurs (ex-FFA) fait 5 propositions pour la transition écologique et la résilience du système actuel face au changement climatique.
France Assureurs a annoncé le lancement d’une nouvelle plateforme dédiée à la prochaine élection présidentielle. Pour cette occasion, la fédération - qui a fraîchement changé de nom - publie un livre blanc « Réussir la transition écologique et renforcer la résilience face aux défis climatiques ».
Pour la fédération, les coûts liés aux aléas climatiques pourraient doubler au cours des 30 prochaines années pour représenter 143 milliards d’euros en France. Chiffres significatifs pour les assureurs qui voient les coûts des sinistres liés aux évènements naturels augmenter. Ils s’élèvent en moyenne à 4Mds d’euros au cours des dernières années, tous périls confondus, contre 1Md dans les années 1980.
Pour contrer ce phénomène, les assureurs changent de casquette et tentent d’ores et déjà de jouer un rôle en tant qu’investisseurs institutionnels en augmentant leurs investissements verts et en incitant les acteurs à proposer des solutions alternatives comme les unités de compte responsables, solidaires et vertes. Néanmoins, France Assureurs souhaite « mettre à disposition du grand public des propositions extrêmement concrètes, explique la présidente. Nous souhaitons que la transition écologique fasse partie des grands thèmes de la campagne présidentielle ».
Au-delà du défi financier, la fédération a également identifié un « défi éducatif ». Alors que près des trois quarts des Français se disent « fortement inquiets » de l’impact des risques naturels au niveau mondial, peu sont préparés à les affronter, selon France Assureurs. « Trop nombreuses sont les personnes qui tentent encore de sauver leur voiture au sous-sol lors d’une inondation ou qui tentent d’aller chercher leurs enfants à l’école », lance Florence Lustman.
Face à ces défis financiers, éducatifs et de transition, France Assureurs a présenté 5 propositions :
Cartographier les risques
Dans un premier temps, la fédération souhaite améliorer la connaissance de l’ensemble des risques naturels grâce à de nouvelles cartographies. Ainsi, elle veut informer, prévenir et protéger en limitant les conséquences d’un dommage. « Nous préconisons de systématiser l’utilisation d’une cartographie sur l’ensemble des risques », explique Patrick Degiovanni, directeur général adjoint de Pacifica, vice-président de la commission des assurances de dommages et de responsabilité de la fédération. Jusqu’ici utilisée principalement pour les risques d’inondations, la cartographie serait alors mise au profit de la sécheresse par exemple. Cette initiative permettrait également une accélération des innovations d'après France Assureurs.
Acculturation
Dans un second temps, France Assureurs a pour ambition d’informer et former les citoyens, les entreprises et les élus locaux aux risques climatiques, à travers des actions de sensibilisation mieux ciblées et un partage de l’information plus efficace. « Nous pourrions par exemple organiser une journée de prévention des risques naturels, préparer des modules pour les élus locaux et agents territoriaux tout en priorisant les zones à risques. Nous pourrions aussi instaurer des cours de sensibilisation au sein du système scolaire comme nous l’avons fait avec le recyclage », ajoute Patrick Degiovanni.
Mise à jour des outils disponibles
Le troisième point consiste à généraliser et améliorer le recours aux outils de prévention existants tels que les plans communaux et intercommunaux de sauvegarde (PCS) et les plans de continuité d’activité (PCA) des entreprises. « Aujourd’hui, un peu moins de 12.000 communes disposent de PCS alors que près de 24.000 d’entre elles sont exposées à au moins un risque naturel majeur », indique France Assureurs.
Renforcer l’engagement actionnarial
Dans sa quatrième proposition, la fédération suggère de généraliser la pratique du « Say on Climate », à travers un vote annuel consultatif en assemblée générale sur l’ensemble des volets ESG qui constituent la durabilité, en complément du vote sur la stratégie climat de l’entreprise et sur sa mise en œuvre. Via une telle mesure, France Assureurs espère « nourrir le débat » et « renforcer les notions d’impact » en poussant à observer les conséquences concrètes des pratiques responsables mises en œuvre.
Améliorer le régime cat’ nat’
Dans un dernier point, la fédération des assureurs français souhaite poursuivre la réforme du régime des catastrophes naturelles. Les assureurs proposent alors d’intégrer dans le régime des catastrophes naturelles les frais de relogement d’urgence et les modalités de mise en œuvre afin de protéger les particuliers. Ils suggèrent une prise en charge de ces frais par la couverture de réassurance publique et qu’elle soit fixée à 3 mois minimum.
Enfin, l’adoption des franchises obligatoires à la réalité des risques. France Assureurs propose donc de permettre un alignement de la franchise catastrophes naturelles avec la franchise contractuelle applicable aux garanties tempête, grêle, neige ou incendie pour les risques de particuliers et le plafonnement de la franchise pour les petites entreprises. La fédération suggère de permettre aux assureurs, les grandes entreprises et les collectivités de droit public de fixer librement les franchises catastrophes naturelles de façon autonome et distincte des franchises incendie.
À quelques mois des élections présidentielles, France Assureurs affiche donc son ambition et son envie de contribuer aux grands sujets de société. Ce dernier livre blanc sera publié sur la nouvelle plateforme interactive dédiée aux présidentielles. Les débats sont ouverts.
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