Verlingue : Les effets de la crise sanitaire sur l'absentéisme persistent
Le baromètre de l'absentéisme de Verlingue conclut que ce phénomène, très coûteux pour les entreprises et les assureurs, a peu diminué en 2021. Il est également très variable en fonction de l'âge, du type de contrat ou encore du secteur d'activité. Le courtier projette une stagnation de l'absentéisme en 2022.
Après Mercer, c'est au tour du courtier Verlingue de publier son premier baromètre de l'absentéisme. En recueillant des données issues des Déclarations Sociales Nominatives (DSN) de ses clients et des sources Opendata, ses équipes ont pu évaluer le taux d'absentéisme pour chaque année depuis 2018 et son coût pour les entreprises. Le courtier estime le taux annuel d'absentéisme à 5,5% en 2021 contre 5,7% en 2020 et 4,8% en 2019. En comparaison, les taux d'absentéisme évalués par Mercer sont inférieurs : 4,8% en 2021, 5% en 2020 et 4,6% en 2019.
Des salariés absents plus longtemps mais pas plus souvent
Selon le baromètre, le nombre de salariés arrêtés au moins une fois en 2021 est plus élevé qu'en 2019 (38% contre 35%). Ils ont aussi été absents plus longtemps avec une durée d'absence cumulée moyenne de 38,8 jours en 2021 contre 36,2 en 2019. Toutefois, la fréquence d'absentéisme est, elle, restée stable.
De même, le coût pour les entreprises du maintien de salaire des collaborateurs absents a augmenté de 27% entre 2018 et 2021. Verlingue évalue ce coût à 85 euros par jour d'absence. Cette somme représente 3,3% de la masse salariale d'une entreprise en moyenne sur l'année. À cela s'ajoutent les coûts indirects liés à la désorganisation et aux remplacements induits par ces absences.
Des salariés âgés plus absents
D'après Verlingue, plusieurs facteurs favorisent fortement l'absentéisme. L'âge est le principal facteur de risque : les salariés de plus de 60 ans ont un taux d'absentéisme de 9% alors qu'il est de 4,2% pour les salariés de 25 à 30 ans. Au moment où la majorité présidentielle souhaite reporter l'âge de départ à la retraite, le directeur général adjoint de Verlingue, Jean Marc Esvant souligne que cette tendance est peu rassurante pour les assureurs.
Un risque de récidive
De même les employés et ouvriers très exposés aux risques sont logiquement plus absents que les cadres et agents de maîtrise avec des taux d'absentéisme respectifs de 7,1% et 3,1%. En outre, les salariés en CDD sont moins souvent absents que ceux en CDI. Ils sont en effet en général plus jeunes, cherchent à obtenir un contrat long et ont des conditions souvent moins avantageuses en cas d'arrêt maladie. Enfin, Verlingue souligne que les salariés ayant été absents pendant l'année ont plus de chances de l'être à nouveau l'année suivante par rapport à ceux qui ne l'ont pas été. Cela peut s'expliquer par des maladies chroniques ou une mauvaise réintégration dans l'entreprise après un arrêt de travail.
L'absentéisme ne concerne pas non plus tous les secteurs d'activité de la même façon. Les salariés de la santé et de l'agroalimentaire sont les plus absents avec respectivement des taux d'absentéisme de 7,7% et 7,1%. Les secteurs des services (3,9 % d'absentéisme) et du BTP (4,2%) sont les moins touchés. Toutefois, à part celui des services, tous les secteurs connaissent une augmentation de l'absentéisme de plus de 10% entre 2019 et 2021 avec même une augmentation de 30,7% dans le secteur du BTP. Aucun n'a retrouvé un niveau comparable à celui d'avant crise covid dont les effets semblent toujours se faire ressentir.
Stagnation du phénomène en 2022
Enfin, en s'appuyant sur toutes ces conclusions, Verlingue, projette un absentéisme de l'ordre de 5,6% sur l'année 2022, presque stable par rapport à 2021. Pour produire ce chiffre, l'entreprise s'est basée sur l'historique 2018-2021 (période du 1er confinement exclu), sur l'absentéisme des premiers mois de l'année et sur les indices économiques et les prix à la consommation. Toutefois, Verlingue a fait l'hypothèse qu'il n'y aurait pas de nouvelle flambée de Covid cette année. Selon les conséquences de la vague actuelle, les estimations du courtier pour cette année pourraient donc être, en partie, remises en cause.
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