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Xavier Saubestre : "Odealim réfléchit à se diversifier sur la partie grossiste"

mardi 8 décembre 2020
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INTERVIEW - Pour News Assurances Pro, Xavier Saubestre, président du groupe Odealim, revient sur l'activité du courtier spécialiste de l'immobilier. Entre nouveau plan stratégique, développement de l'activité grossiste et croissance externe, il revient également sur la diversification du groupe et sa prise de participation dans Digital Insure.

Pouvez-vous revenir sur la croissance du groupe Odealim ces dernières années ?

Odealim s’est construit autour d’Assurcopro, spécialiste de la multirisques immeuble pour les syndics et qui représente à ce moment là 90% du chiffre d’affaires du groupe.

En 2016, l’entrée d’Eurazeo au capital d’Assurcopro a permis à l’entreprise d’accélérer sa croissance organique, mais aussi externe, avec une nouvelle identité - celle d’Odealim - pour l’accompagner. Après le rachat du cabinet Jacques Boulard (multirisques immeuble) en 2017, nous avons également eu l’opportunité de faire l’acquisition d’Interassurances (gestion locative, PNO) dont la particularité est d’avoir aussi une activité grossiste et de s’adresser également aux particuliers.

L’année suivante, l’entrée de TA Associates au capital d’Odealim nous a permis d’accélérer encore notre croissance externe avec l’acquisition d’autres cabinets spécialisés en multirisques immeuble et en gestion locative. L’acquisition de Ripert de Grissac à Marseille et des cabinets Roseline Brun et Brun & JCD à Lyon, nous ont ainsi permis de renforcer notre maillage territorial.

Désormais, Odealim est présent à Paris, Nice, Marseille et en Rhône-Alpes. J’ajoute que nous avons récemment bouclé deux nouvelles acquisitions : celle du groupe Corim, courtier grossiste basé à Paris, et celle du cabinet Pisano Assurances Conseils à Marseille, qui doivent nous permettre de muscler encore le groupe sur des produits novateurs liés à la construction.

Comment va évoluer la marque Odealim à l’avenir, notamment avec toutes ces marques en son sein ?

A la création de la marque Odealim en 2018, nous ne souhaitions surtout pas nous couper de la proximité et de la réussite de chaque cabinet et chaque marque auprès de leurs clients. Désormais, après quatre ans d’existence, la question de la marque et du canal associé fait aujourd’hui partie de nos réflexions, et aboutira à une nouvelle organisation dès 2021.

Comment se compose aujourd’hui le chiffre d’affaires du groupe ?

Odealim réalise aujourd’hui 50M d’euros de chiffre d’affaires, toutes activités confondues. Nous sommes en pleine réflexion sur la possibilité de diversifier ce CA, notamment sur la partie grossiste. Le rachat du cabinet Corim et le développement d’Interassurances doivent ainsi nous permettre d’accélérer sur nos offres à destination des professionnels qui représentent aujourd’hui 80% du CA du groupe.

Pour les particuliers, nous cherchons également à prendre plus d’ampleur, notamment en favorisant le digital. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons récemment décidé d’entrer au capital de Digital Insure. En plus d’être lui aussi un courtier grossiste, ses offres et ses parcours digitaux permettent aujourd’hui à Odealim de proposer aux clients une verticale immobilière complète avec la couverture des syndics, la gestion locative, les garanties emprunteur et l’assurance construction…

Pouvez-vous encore envisager de nouvelles acquisitions ?

Malgré les nombreuses acquisitions de ces derniers exercices, nous avons encore des cibles et il y aura probablement encore d’autres opérations de croissance externes à venir, notamment pour atteindre notre objectif de maillage national. Ceci étant, certaines régions sont complexes à conquérir par une présence physique, du fait d’une très grande concurrence. Peut-être faudra-t-il alors envisager d’autres canaux de distribution.

Quelles sont aujourd’hui vos relations avec les porteurs de risques ?

Tous produits confondus, nous enregistrons aujourd’hui une vingtaine de codes ouverts auprès de nos partenaires assureurs. Du fait de notre grande spécialisation, nous travaillons en règle générale avec des assureurs spécifiques pour chaque produit.

Interassurances travaille par exemple avec Fidelidade uniquement sur des garanties PNO / GLI très ciblées. Le cabinet Jacques Boulard travaille entre autres avec l’assureur strasbourgeois Acte sur des programmes rares et spécifiques.

La spécialisation et la connaissance de nos assureurs sont une énorme force car elles permettent sur le placement des risques de nos clients de toujours pouvoir leur proposer une solution. Nous assurons aujourd’hui 38.000 immeubles ce qui, dans le contexte de crise actuelle, est un point fort pour défendre les portefeuilles des clients.

Pourquoi vouloir vous lancer sur le marché de la construction ?

De nombreux chantiers sont liés aux problèmes de copropriété. Notre objectif est donc de développer un vrai pôle construction capable de proposer de la Dommages-Ouvrage, de la Décennale ou encore de la RC Pro BET.

Ce développement peut là aussi passer par de la croissance externe et nous comptons également sur le digital pour porter cette activité. Il est important de souligner que pour cette activité, nous ne travaillons qu’avec des assureurs solides dont les activités ont pignon sur rue.

Quid de vos activités de gestion des sinistres ?

En multirisques immeuble, nous assurons la totalité de la gestion des sinistres déléguée pour le compte de nos partenaires porteurs de risques. Concernant la GLI, nous intervenons même sur toute la gestion du sinistre, des procédures amiables jusqu’au suivi de celles liées à l’impayé.

Quels sont aujourd’hui vos objectifs à moyens / longs termes ?

Nous sommes actuellement en train de bâtir un plan stratégique à 3 ans. Rien n’est encore défini mais à terme, doubler notre chiffre d’affaires serait une belle réussite. Désormais, nous souhaitons construire un groupe qui puisse avoir un maillage national complet, une vision digitale, une verticale immobilière complète grâce à une gamme étoffée ainsi qu’une offre commercialisée via le courtage grossiste.

Sur ce point, nous allons prochainement travailler sur la taille idéale que nous recherchons pour notre réseau d’intermédiaires apporteurs. Corim et Interassurances travaillent aujourd’hui avec un réseau de 500 courtiers. Si nous souhaitons le développer encore, nous avons déjà cet ADN grossiste, puisque nous avons lancé dernièrement un produit baptisé « Assurglobal » qui regroupe en une seule et même police des couvertures pour la copropriété, une multirisque immeuble, une garantie PNO et une MRH. Cette offre a été pensée depuis notre cahier des charges avant d’être ensuite affinée avec la compagnie partenaire.

In fine, nous voulons affirmer notre image d’expert dans l’immobilier, et dans l’immobilier uniquement, et notre agilité nous permet ainsi de ne rien nous interdire.

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