100% santé : Les réseaux de soins veulent intégrer le comité de suivi

lundi 19 avril 2021
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Les cinq principaux réseaux de soins ont créé l’Association des Plateformes Santé (APFS). Son premier objectif est d’intégrer le comité de suivi du 100% santé.

Carte Blanche Partenaires, Itelis, Kalixia, Santéclair et Sévéane ont créé en mars l’Association des Plateformes Santé, une « association à portée métiers », qui a pour objectif de défendre leurs intérêts face aux pouvoirs publics et aux autres acteurs des filières de soins.

L’association aura une présidence tournante tous les ans. Jean-François Tripodi, président de Carte Blanche Partenaires et président de l’APFS pour la première année déclare : « Nous avons constaté que la parole des réseaux de soins n’était pas représentée dans l’espace public ni auprès de l'administration, contrairement à celle des syndicats de professionnels de santé. De ce fait, nous n’avons pas été concernés par les travaux préalables sur le reste à charge zéro ».

100% santé, premier objectif de l'APFS

Les réseaux de soins ont essayé à titre individuel de faire entendre leur voix avant l'entrée en vigueur du 100% santé, mais leurs propositions n'ont pas été retenues face aux professionnels de santé, représentés par des syndicats puissants. « L’APFS va demander à participer au comité de suivi du 100% santé. C’est important d’y être parce que nous sommes les acteurs principaux de la filière. Les assureurs remboursent les soins, mais nous avons la maîtrise technique, nous connaissons les métiers de l’offre de soins », explique à News Assurances Pro Jean-François Tripodi, qui a prévu d’envoyer un courrier au ministère des Solidarités et de la Santé cette semaine.

Parmi les prochains chantiers, l’APFS souhaite intégrer les travaux lancés par les trois fédérations de complémentaires sur la traçabilité des verres. L’objectif est de trouver un système unique reconnu de traçabilité avec les opticiens et les complémentaires.

Tiers payant obligatoire sur le panier A

L’association de réseaux de soins pourrait également devenir partie prenante des travaux sur le tiers payant : « Nous pensons que la mise en place du tiers-payant ne doit pas empêcher la relation contractuelle des différents réseaux avec les professionnels de santé. Sur les filières optique, audio et dentaire, nous pensons que si le tiers-payant est obligatoire, il doit l’être pour les deux parties. Pourquoi ne pas rendre obligatoire le tiers payant sur le panier A en optique, de façon contractuelle ? Nous sommes d’accord pour en discuter avec les syndicats, à condition de permettre ensuite à chaque réseau de proposer son propre contrat avec les opticiens, et sans passer par une réglementation qui nous l’impose », déclare Jean-François Tripodi.

La création de l’association a été « très bien accueillie par les trois fédérations d'organismes complémentaires, CTIP, FNMF, FFA, ainsi que par l’association Inter-AMC », selon Jean-François Tripodi. En revanche, le ROF, le syndicat d’opticiens, a vivement réagi par voie de communiqué de presse, en pointant que « les autorités de contrôle pourraient s’inquiéter du bon respect des règles du droit de la concurrence ».

La réaction du ROF

Le syndicat s’appuie sur une étude de l’Autorité de la concurrence de janvier 2021 sur les organismes professionnels qui signale « le caractère préoccupant de l’échange d’informations, au sein d’une association professionnelle regroupant, comme c’est pourtant précisément le cas de l’APFS, un faible nombre d’acteurs concurrents exerçant sur un marché particulièrement concentré et représentant, ensemble, la quasi-totalité des parts du marché en cause », selon le communiqué.

Jean-François Tripodi balaie ces accusations de pratiques anti-concurrentielles : « Les syndicats d’opticiens sont dans des réactions épidermiques. Ils nous accusent de préparer des pratiques anticoncurrentielles. Les réseaux de soins de l’APFS sont concurrents tout comme les enseignes d’opticiens du ROF sont concurrentes entre elles, autant vers le consommateur qu’avec les fabricants de verres ».

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