Assurance animale : Santévet poursuit sa croissance organique
INTERVIEW - Le courtier Santévet spécialisé dans l'assurance animale affiche une croissance organique de 17% en 2017. Jérôme Salord, son président, a prévu de se développer aux Pays-Bas et en Allemagne entre 2018 et 2019 et ambitionne de devenir un acteur de référence européen.
Quels sont vos résultats en 2017 ?
Nous avons enregistré 40 millions d'euros de primes en 2017, en hausse de 17% par rapport à 2016. Depuis la création de Santévet en 2003, nous avons une croissance moyenne de 20% par an. Nous avons plus de 150.000 clients en France et gérons 25.000 demandes de remboursement par mois. Santévet concentre de 35 à 40% des parts de marché de l'assurance animale en France.
Est-ce la rentabilité est au rendez-vous ?
Notre métier est extrêmement technique et il faut beaucoup de savoir faire actuariel pour le pilotage. Nous sommes sur un produit de consommation plus que sur un produit d'assurance, car les propriétaires d'un animal de compagnie qui souscrivent une assurance animale vont trois fois plus chez le vétérinaire que les autres. Je ne communique pas de chiffres sur la sinistralité, mais notre activité est rentable et nos porteurs de risque (Allianz, Generali et Axa) sont satisfaits.
Quels sont vos objectifs pour les prochaines années ?
Nous souhaitons soutenir notre rythme de croissance organique autour de 20%. Nous sommes déjà présents en Belgique et en Espagne, et nous souhaitons nous lancer dans d'autres pays voisins comme les Pays-Bas ou l'Allemagne à horizon 2018-2019 et ensuite vers les pays de l'Est. A terme, nous voulons devenir un acteur de référence européen.
Qui sont vos concurrents ?
Des courtiers spécialisés comme HD Assurance ou ECA Assurance sont présents sur ce marché, mais nous sommes le seul acteur spécialisé sur l'assurance animale. Des sociétés étrangères comme la suédoise Agra ont communiqué sur leur projet de venir en France, mais pour l'instant ce ne sont que des annonces. Il s'agit d'un marché compliqué sur lequel il faut dépenser beaucoup de frais de d'acquisition et de communication pour démarrer. Il faut avoir les reins solides.
Comment sont distribuées vos assurances ?
Le mode de distribution majoritaire est la vente directe, par téléphone principalement et un peu par internet. Nos principaux prescripteurs sont les vétérinaires, qui ne sont pas commissionnés mais comprennent très vite que les souscripteurs d'une assurance animale vont plus souvent chez le vétérinaire.
Avez-vous conclu des partenariats de distribution récemment ?
La mutuelle Radiance Groupe Humanis distribue depuis mars dernier nos assurances chien chats, et nous avons également des accords de distribution en marque blanche avec Allianz, BNP Paribas et AG2R La Mondiale. Nous discutons actuellement avec d'autres réseaux qui souhaitent aborder ce marché.
Quel est le potentiel d'équipement du marché de l'assurance animale ?
L'assurance animale n'est pas encore une habitude chez les Français. Seulement 7% des chiens et 3% des chats sont couverts. L'intérêt des Français pour ce type d'assurances a évolué depuis 15 ans, notamment depuis que nous faisons de la publicité à la télévision, mais le potentiel d'équipement est considérable.
Quels sont vos projets en matière d'innovation ?
Nos produits sont déjà très complets et couvrent la maladie, l'accident et les frais de prévention. En revanche, nous allons mettre en place prochainement la télétransmission via les logiciels de gestion des vétérinaires. Comme ça, la facture des frais vétérinaires nous sera transmise automatiquement après la consultation.
Est-ce que vous comptez également mettre en place le tiers payant ?
Non. Nous souhaitons que les clients soient conscients du coût réel des frais vétérinaires. Pour cela, le remboursement différé s'impose.
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