Scor : Thierry Derez se retire temporairement du conseil d'administration
Thierry Derez, le PDG de l'assureur Covéa, a décidé de se mettre temporairement en retrait du conseil d'administration du réassureur Scor dont Covéa est le premier actionnaire, dans la foulée du rejet de son offre d'achat amicale.
"Dans un souci de sérénité et d'apaisement, Thierry Derez a décidé de se mettre en retrait temporaire du Conseil d'administration de Scor, jusqu'à l'assemblée générale annuelle appelée à se réunir en 2019", a précisé Covéa dans un communiqué. Visé le 24 août par une offre de rachat de Covéa, Scor avait annoncé fin septembre avoir étudié "avec soin" cette proposition d'acquérir la totalité de son capital via une offre amicale de rachat avant de refuser sèchement d'y donner suite le 30 août. Cet enchaînement a toutefois créé une certaine confusion alors que Covéa proposait un prix d'achat à 43 euros par action Scor, environ 30% de plus que le cours moyen du réassureur ces trois derniers mois. Le groupe dirigé par Denis Kessler, figure du patronat, avait précisé que l'offre "ne reflétait ni la valeur intrinsèque de Scor ni sa valeur stratégique". Dans ce contexte, "tout projet d'offre publique serait réputé hostile", avait-il jugé. "Covéa regrette l'absence de toute discussion avec Scor et les attaques dont il est l'objet. Covéa reste un actionnaire de long terme de Scor, attentif aux évolutions du secteur et attaché à la création de valeur", précise encore le communiqué. Covéa, poids lourd de l'assurance mutualiste en France, est actionnaire de Scor depuis 2003, et depuis 2016 il en est même le premier actionnaire avec un peu plus de 8%. Le 8 avril 2016, Covéa s'était toutefois engagé à ne ne pas accroître sa participation au-delà du seuil de 10% du capital de Scor pour une durée de trois ans. "Covéa a néanmoins affirmé et réaffirme son intérêt pour discuter d'un rapprochement amical avec Scor visant la constitution d'un grand groupe d'assurance français d'envergure internationale dans un secteur en évolution", ajoute encore Covéa. "Je ne les vois pas renoncer", analysait ainsi auprès de l'AFP un dirigeant d'assurance français il y a quelques jours. "Covéa est actuellement très franco-français et un peu bloqué dans sa progression. Scor est une très belle boîte avec une assise internationale". Cette opération manquée intervient dans un contexte d'ébullition sur le marché de l'assurance: début janvier, l'assureur américain AIG a annoncé avoir mis la main sur le réassureur Validus pour plus de 5 milliards de dollars. Quelques semaines plus tard, le français Axa a créé la surprise en dévoilant un projet d'achat de l'assureur et réassureur bermudien XL, pour plus de 12 milliards d'euros.
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